Le “NON” a gagné…
mais ce sont les partisans du “Non de gauche” qui vont tout perdre.
En tout état de cause, l’hypothèse d’une «renégociation» immédiate du traité constitutionnel réclamée par les partisans du non de gauche est totalement écartée.
Tout simplement parce que le message français est illisible. Sur quelles bases renégocier ? Du non d’extrême gauche au non du Front national, la palette est large.
On imagine mal Chirac se faire le porte-voix du non de gauche, des ajouts sociaux supplémentaires voire une remise en cause de l’économie de marché paraissent difficiles à obtenir… Il n’y a en effet personne avec qui les négocier, les gouvernements socialistes, ou plutôt sociaux-démocrates, perdent le pouvoir les uns après les autres. Après les élections allemandes et polonaises de l’automne, qui devraient voir le triomphe de la droite, l’Union ne comptera plus que cinq gouvernements « socialistes » (dont celui de Tony Blair !) sur vingt-cinq.
Une renégociation risquerait donc d’aboutir à une Constitution plus libérale. De toute façon, le retour pur et simple au traité de Nice satisfera la grande majorité des Etats. La Pologne, notamment, n’acceptera pas une seconde fois les réductions de pouvoir qu’elle a consenties dans la Constitution. Nice pour toujours, en quelque sorte, puisque la validité de ce traité est illimitée, contrairement aux affirmations du «non de gauche» : ce traité ne devra pas être «renégocié en 2009», une date sortie d’on ne sait où.
La conséquence paradoxale du non français : la fameuse «troisième partie» de la Constitution, tant critiquée par le non de gauche, n’étant, pour l’essentiel, qu’une compilation des traités européens actuels, elle seule continuera à s’appliquer, mais sans les améliorations apportées par la Constitution.
Dans l’immédiat, le non français risque aussi d’avoir un prix élevé, notamment pour les agriculteurs : le compromis d’octobre 2002 sanctuarisant les dépenses de la politique agricole commune (PAC), arraché par Jacques Chirac aux Allemands en échange de son engagement à soutenir la Constitution, sera certainement remis en cause dans le cadre des négociations des «perspectives financières» 2007-2013
Dernières nouvelles: Les autorités chinoises devant ce signe de faiblesse de l’Europe sont revenus sur leur décision de maîtriser les exportations de textile… quelques chômeurs de plus.
Regardez la courbe en dessous qui va de fin avril au 30 mai, c’est la courbe des intentions de vote NON ? Pas du tout c’est le CAC40 qui a atteint lundi 30 son plus haut de l’année. La Bourse se méfiait des contraintes du traité, elle préfère de loin les règles actuelles. Merci Besancenot!