Films de l’année 1966
Films de l’année 1968
|
Films
de l’année 1967
Films de
l’année 1969
|
* Un Homme et une Femme, de Claude Lelouch, sorti en
1966, scénario de Claude Lelouch et Pierre Uytterhoeven, musique
Francis Lai , chanson 'Un Homme et une Femme' écrite par Pierre Barouh
et Francis Lai, durée 90 mn,
avec Jean-Louis Trintignant (Jean-Louis Duroc), Anouk Aimée (Anne Gauthier),
Pierre Barouh (Pierre Gauthier), Valérie Lagrange (Valérie Duroc), Antoine
Sire (Antoine Duroc) , Simone Paris , Paul Le Person , Henri Chemin.
Le film a reçu 42 récompenses internationales dont la Palme
d'Or de Cannes 1966 et deux Oscars 1997, Meilleur film Étranger
et Meilleur Scénario.
Analyse complète du film : Un
homme et une femme
A Deauville, un dimanche d'hiver, Anne Gauthier, une
jeune veuve de trente ans, rend visite à sa fille, Françoise, qui est pensionnaire
dans cette ville. De son côté, Jean-Louis Duroc vient également voir son fils
Antoine, dans la même pension. Veuf lui aussi, il est coureur automobile. Au moment
du retour sur Paris, Anne rate son train. Jean-Louis se propose de la raccompagner
en voiture. Durant le trajet, ils font plus ample connaissance. Anne avoue
être encore très attachée au souvenir de son mari, un ancien cascadeur. La semaine
s'écoule, et Jean-Louis ne pense qu'à une chose durant ses essais automobiles
: revoir Anne. Le dimanche suivant, ils se retrouvent sur la plage de Deauville
en compagnie de leurs enfants. Ils apprennent doucement à se connaître,
ils sont libres mais encore réellement disponibles. Avec ce scénario
très mince et une ambiance romantique, toute en nuances, ce film connut
un succès mondial et populaire. Les critiques firent d'abord la fine bouche
avant de voler au secours de la victoire. Lelouch connaissait des difficultés
financières graves et le film faillit ne jamais être produit. C'est
à cause de ces difficultés financières qu'une partie du film
est en noir et blanc, cette alternance de séquences couleurs et noir et
blanc passa ensuite pour une audace de mise en scène! Il en va de même
de la caméra légère, portée à l'épaule,
souvent utilisée et qui contribua rendre les personnages plus proches et
plus humains. Cette histoire d'amour simple et universelle a su toucher des
millions de spectateurs, lançant la carrière de Lelouch, qui hélas,
se contenta souvent par la suite de reprendre les mêmes recettes. Le
film, le fantasme et la vie: Dans le film, Anouk Aimée tombe amoureuse
de Trintignant, dans son fantasme Claude Lelouch voulait profiter du film pour
séduire Anouk, dans la vraie vie Anouk tomba amoureuse de Pierre Barouh
et ils se marièrent à la fin du tournage. Pour ajouter à
ces interférences entre le cinéma et la vie, il faut remarquer que
les acteurs et leurs personnages portent les mêmes prénoms... |
Pierre Barouh et Anouk Aimée ,
Golden Globes 1967
|
*
LA GUERRE EST FINIE d'Alain Resnais, sorti en 1966
scénario
et dialogues Jorge Semprun, avec Yves Montand, Ingrid Thulin, Geneviève Bujold,
Dominique Rozan, Françoise Berti, Michel Piccoli
En
1965, Diego, un militant du PC espagnol vit en exil à Paris. Régulièrement, il
passe la frontière sous des identités d'emprunt assurant ainsi la liaison entre
les militants exilés et ceux restés en Espagne.
De retour d'une mission difficile,
Diego se prend à douter du sens de son action et des moyens mis en uvre.
Sa confrontation avec les jeunes militants de gauche, qui deviendront les acteurs
de mai 1968 est prémonitoire de l'évolution des formes de lutte.
Voir la filmographie complète d'Alain Resnais
* Trans Europ Express, film français
d'Alain Robbe-Grillet, sorti en 1966 ;
scénario de Robbe-Grillet; images de Willy Kurant, durée 90 mn;
avec : Jean-Louis Trintignant ( Elias), Marie-France Pisier ( Eva), Nadine
Verdier, Christian Barbier ( Lorentz), Charles Millot ( Franck), Daniel Emilfork,
Henri Lambert, Alain Robbe-Grillet ( Jean), Catherine Robbe-Grillet ( Lucette),
Paul Louyet ( Marc)
Le titre évoque un lieu clé du film,
le train rapide Paris - Anvers, le Trans Europ Express. Un cinéaste prend
ce train pour Anvers, accompagné de son producteur et de sa script, en
vue de travailler sur le scénario de son prochain film. Par ailleurs,
un gangster, trafiquant de drogue, prend le même train. Il se rend à
Anvers pour déterminer, si une prostituée, membre de son réseau,
est loyale ou bien si elle joue un double jeu, en renseignant soit la police,
soit ses concurrents. Dans le doute il n'hésite
pas à abattre la prostituée. Mais à la fin du film,
ils sont ensemble, sur le quai de la gare, pour prendre le train du retour. Pour
son deuxième long métrage Robbe-Grillet prend un tournant très
personnel, en marge de la Nouvelle Vague, et provoque
des réactions très contrastées parmi le public et la critique.
Le film est interdit aux moins de 18 ans à sa sortie, en raison de ses
séquences érotiques et sadiques. Les
amateurs de logique et de récits cohérents sont complètement
déroutés. De plus la mise en scène est volontairement plate.
Par contre le jeu des acteurs, en particulier Jean-Louis Trintignant et Marie-France
Pisier est intense et rend crédible le récit (ou plutôt son
absence). Si la trame narrative est décousue, les personnages principaux
ont cependant leur vérité et leur densité les rend presque
vraisemblable. | |
Ce film se situe dans l'héritage de l'Année
dernière à Marienbad de Resnais et annonce peut-être
Eyes Wide Shut, dernier opus de Kubrick.
* FAHRENHEIT 451 de François
Truffaut, sorti en 1966
d'après un roman de Ray
Bradbury avec Oskar Werner, Julie Christie, Cyril Cusack, Anton Diffring
Cette
incursion de Truffaut dans la science-fiction lui permet à la fois d'explorer
un futur plausible et de dénoncer les risques des avancées techniques dans un
régime totalitaire. Une partie de son enfance, marquée par son amour des livres
et le nazisme qui brûlait ces livres dans les rues apparaissent. Derrière chaque
livre, il y a un homme, et là, dans cette situation exceptionnelle chaque dissident
devient un livre. Mais la fin n'est pas très optimiste, car cette identification
empêche toute communication entre les individus.
Voir
la filmographie complète de François Truffaut
* J'AI MÊME
RENCONTRE DES TZIGANES HEUREUX ( Skupljaci perja ) ( I Even Met Happy Gypsies
) de Aleksandar Petrovic, sorti en 1967, Yougoslave, N et B, nominé aux
Oscars
avec Bekim Fehmiu, Olivera Vuco, Velimir Zivojinovic, Gordana Jovanovic, Mija
Aleksic, Rahela Ferari. Le beau Bora est marié avec une femme plus
vieille que lui et tombe amoureux de la jeune Tissa. Il doit en plus affronter
un rival , Mirta. Ce film est un hommage à la vie errante et précaire
des Tziganes, entre l'amour et la mort, les combines pour la survie, le sang noir
et les plumes blanches. Les paysages de Voïvodine, la musique tzigane
jouée sur des instruments traditionnels, l'utilisation de la langue Rom,
mélée au serbe, rendent ce film superbe et attachant |
|
*Accident
de Joseph Losey, réalisé en 1967 ; scénario de Harold
Pinter; musique de John Dankworth, images de Gerry Fisher, durée 105 mn;
avec : Dirk Bogarde, Stanley Baker, Jacqueline Sassard, Michael York.
L'Accident
du titre, c'est la mort de l'étudiant William qui se rendait en voiture,
avec sa fiancée Anna chez Stephen, son directeur de thèse. L'accident
s'est déroulé après une party arrosée et c'est Anna
qui était au volant, mais Stephen ne dit rien de cela au policiers qui
enquêtent.
Stephen revoit le passé récent. Anna appartient
à la noblesse autrichienne. Son charme a troublé le milieu feutré
de l'Université traditionnelle anglaise. William, jeune Lord en était
éperdument amoureux. Charley, brillant professeur est son amant et Stephen,
en légère crise de 40 ans se sentait attiré par la jeune
fille.
A la suite de l'accident Stephen passe la nuit avec Anna en décrochant
son téléphone. Il apprend au matin que sa femme a accouché
dans la nuit.
Anna, doublement traumatisée, retourne aussitôt
en Autriche et Charley, qui ne comprend pas, tente vainement de la faire revenir.
Stephen et Charley finiront par reprendre leur vie familiale.
Losey nous
entraîne dans un film feutré, tout au long des jours studieux des
universités anglaises et des dimanches oisifs des campus verdoyants. Les
longues séances de canotage sur la rivière répondent aux
chuchotements studieux de la bibliothèque. Les passions elles-même,
pour violentes qu'elles soient, prennent cependant des tonalités douces.
Les cris se transforment en silences pesants, l'humour léger remplace la
psychologie pesante.
Mais le regard critique de Losey dénonce aussi
l'univers artificiel où évoluent les élites anglaises, coupées
du monde extérieur. Cette coupure aboutit à un manque flagrant de
maturité chez ces hommes. Elle les conduit de plus à n'écouter
que leur désir, sans tenir compte de la personnalité des femmes.
Leur cynisme n'en font que des objets d'assouvissement de leur visions érotiques.
Les
dialogues, qui sont le sel de ce film, sont à déguster en version
originale, car la traduction et même les sous-titres ne rendent pas la banalité
voulue et travaillée, ni l'humour sournois, mordant qui règne dans
ce film dur et intelligent.
*
BELLE DE JOUR de Luis Buñuel, sorti
en 1967
scénario de Luis Buñuel et Jean-Claude
Carrière d'après le roman homonyme de Joseph Kessel; avec Catherine
Deneuve (Séverine Serizy), Jean Sorel (Pierre Serizy), Michel Piccoli (Henri
Husson) , Françoise Fabian, Macha Méril, Geneviève Page (Mme Anaîs);
Lion d'Or du festival de Venise
Séverine rêve, mais ses rêves sont de ceux qu'on ne raconte
pas. Ils sont alimentés par les récits que lui font Husson, un bellâtre jouisseur
et Renée, sa maîtresse, sur certaines "maisons" où de jeunes et belles femmes
sont à la disposition d'hommes qui viennent y réaliser leurs rêves. Fascinée,
Séverine se rend à la "maison" de Madame Anaïs qui l'engage, sous le nom de Belle
de Jour, tous les jours de 14 heures à 17 heures. Belle de jour y connaîtra ses
premiers clients : M. Adolphe, un bon vivant, mais aussi le professeur, qui veut
qu'on l'humilie et le Duc, qui met en scène une cérémonie funèbre dont elle est
le prétendu cadavre. Et puis Marcel, le petit truand aux dents gâtées et aux chaussettes
trouées, qui fait équipe avec Hyppolyte, un autre malfrat. | |
Séverine va aimer Marcel mais ses "expériences"
l'ont rapprochée de Pierre. Marcel, amoureux fou de la jeune femme, tente de tuer
Pierre, le manque et est abattu par la police alors qu'il s'enfuyait. Séverine
reste avec son mari, paralysé et aveugle, à qui Husson vient de raconter l'histoire
de Belle de Jour, sa femme qu'il aime plus que jamais.
Dans ce récit d'une riche épouse de docteur qui se livre à
la prostitution occasionnelle, Buñuel porte, à son habitude, un
regard acide sur la bourgeoisie. Mais il aborde aussi avec pudeur des interrogations
sur le bien et le mal, sur la recherche ambiguë du plaisir par cette femme
dans des conditions qui peuvent être humiliantes.
Peut-on vendre son
corps et y trouver du plaisir, peut-on vendre son corps et rester fidèle?
* LE VOLEUR de Louis
Malle, sorti en 1967
Scénario de Jean-Claude Carrière
d'après le roman de Georges Darien.
avec Jean-Paul Belmondo, Geneviève
Bujold, Marie Dubois, Julien Guiomar, Françoise Fabian, Marlène Jobert, Bernadette
Lafont
En France, au début
du vingtième siècle, Randal entre en rébellion contre la
société bourgeoise symbolisée par son oncle cynique et cupide.
Initié par un prêtre voleur mais altruiste et un bandit anarchiste,
il dénonce l'hypocrisie de la classe dominante. Une intrigue amoureuse
romantique accompagne bien sûr les aventures de Randal.
Cependant JP
Belmondo donne du personnage de Randal une image plus "Arsène Lupin"
qu'anarchiste.
Louis Malle déclare:
"Après dix ans dans ce métier, je voyais le livre comme une métaphore de ce qui
s'était passé pour moi. Je ne pouvais m'empêcher de comparer Randal le voleur
avec Malle le cinéaste.Nous venions tous les deux d'un milieu aisé, conventionnel,
nous avions rompu avec lui par la révolte, la colère, le désir de se venger et
de le détruire.
Ensuite, bien entendu, il y a une existence aventureuse et
romantique, des femmes, le succès et l'argent. La société qu'on a rejetée
vous acclame et vous vous retrouvez à votre point de départ."
* La Chinoise de Jean-Luc
Godard , sorti en 1967
scénario de Jean-Luc
Godard avec Anne Wiazemsky (Veronique), Jean-Pierre
Léaud (Guillaume), Michel Semeniako (Henri), Lex De Bruijn (Kirilov), Juliet
Berto (Yvonne), Omar Diop (Omar), Francis Jeanson Durée: 96 min Dans
ce récit prémonitoire des événements de mai 1968,
JL Godard décrit une bande d'étudiant, qui, bien installés
dans un appartement confortable, discute des mérites de la pensée
de Mao-Tse-Dong et de la meilleure manière de faire triompher ces idées
en France.
Godard, dans ce film a très bien su capter l'air de ce temps,
sur fond de colonialisme et d'intervention américaine au Viet-Nam, dénoncer
les contradictions et les limites d'une action qui a pourtant fait trembler quelques
certitudes.
* Goto, l'île d'amour, réalisation
et scénario Walerian Borowczyk, sorti en 1968, N et B
Durée 93' ; Image Guy Durban ; Montage Charles Bretoneiche ; avec
Pierre Brasseur ... Goto, Ligia Branice ... Glossia, Jean-Pierre Andréani
... Gono, Ginette Leclerc ... Gonasta
Le cinéaste polonais Walerian Borowzyk définissait Goto, l'île d'amour
comme "un film d'amour sur l'amour du pouvoir". L'île de Goto est tout
ce qui reste d'un grand archipel englouti un séisme. Rien n'arrive à Goto,
qui vit sur elle-même Goto est une île figée dans le passé est sous le
joug de la dictature militaire du gouverneur Goto III. Son épouse, la
belle Glossia, espère s'enfuir de l'île avec son amant mais un sinistre
domestique, lui-même amoureux de Glossia, les surprend. Le gouverneur
ordonne de tuer l'amant de sa femme.
Goto, l’île d’amour est une sorte de cauchemar saugrenu, d’où le grotesque
et donc un humour étrange ne sont pas absents. Ce film est un film de
Walerian Borowzyk réalisé en France, après son exil de Pologne. L'univers
gris et quasi concentrationnaire de cette île représente une dénonciation
sévère des pays de l'Europe de l'Est dans les années 1960.
Récompenses : Prix Georges Sadoul 1968 ; Grand Prix de la confédération
internationale des cinémas d'Art et d'Essai.
|
|
* 2001
ODYSSÉE DE L'ESPACE ( 2001 : A SPACE ODYSSEY ) de Stanley Kubrick, sorti
en 1968.
avec Keir Dullea, Gary Lockwood, William
Sylvester, Daniel Richter, Leonard Rossiter, Margaret Tysack et la voix de HAL
9000 : Douglas Rain
Ce film, assez critiqué
et incompris à sa sortie, marque pourtant, grâce au génie
de Kubrick, une rupture très forte avec les films de science-fiction précédents
qui n'étaient souvent que des histoires banales transposées dans
des décors improbables.
L'histoire est assez simple, mais les pistes
d'interprétation sont multiples et ouvertes.
La première séquence
montre la découverte du premier outil rudimentaire par des singes il a
4 millions d'années et fait un lien directe avec une navette spatiale doté
des outils les plus évolués.
Les relations hommes-ordinateur
sont ensuite longuement abordées. Les progrès de ces machines les
conduiront-elles à éprouver des sentiments ou porter des jugements
esthétiques? Les ordinateurs passeront-ils de la stratégie du jeu
d'échec, qui n'est en fait qu'une évaluation de la meilleure combinaison
à une vraie stratégie de conquête du pouvoir?
La fin du film, plus philosophique évoque
le voyage dans la temps et une sorte de métempsycose. Un mystérieux
monolithe noir sert de fil conducteur au récit. La musique de Richard
Strauss " Ainsi parlait Zarathoustra " accompagne les moments forts
du film ( cliquez sur l'image pour en entendre un
extrait ) |
|
Pour ses anticipations Kubrick s'était
entouré de scientifiques de renom.
35 ans après, certaines
prédictions apparaissent largement atteintes comme la navigation assistée,
la recréation d'une gravité artificielle dans l'espace ou la commande ou synthèse
vocale; d'autres sont encore lointaines, comme les voyages habités vers
Jupiter ou utopiques comme l'anthropomorphisme de l'ordinateur mais toutes sont
réalistes et très soigneusement exposées.
Les effets spéciaux ont été profondément marqué par 2001. Ce film, qui fait référence
pour de nombreux cinéastes contemporains, a fait énormément progresser trois spécialités
distinctes : Les effets mécaniques de plateaux, les effets spéciaux de maquillages
(les singes du début et le vieillissement de la fin), et les effets spéciaux
optiques, comme le motion control de Douglas Trumbull .
Les décors
sont également remarquables car intemporels, basés sur des formes
géométriques et des couleurs primaires.
Kubrick
déclare: "J'ai tenté de créer une expérience visuelle
qui aille au-delà des références verbales habituelles et
qui pénètre directement le subconscient de son contenu émotionnel
et philosophique. J'ai eu l'intention de faire de mon film une expérience
intensément subjective qui atteigne le spectateur au niveau le plus intérieur
de sa conscience juste comme fait la musique.
Vous avez la liberté
de spéculer à votre gré sur la signification philosophique
et allégorique de ce film."
Voir:
Biographie et filmographie de Stanley Kubrick
Voir
une fiche détaillée sur ce film
*THEOREME ( Teorema
)de Pier Paolo PASOLINI, Italie, sorti en 1968
avec Silvana
Mangano, Terence Stamp, Massimo Girotti, Anne Wiazemsky, Laura Betti, Andrés
José Cruz Soublette
Un mystérieux visiteur arrive dans une
riche famille italienne. Il séduit et possède successivement
la servante, le fils, la mère, la fille et finalement le père.
Il disparaît aussi soudainement qu'il est venu, laissant la famille
bouleversée.
Le film fit scandale à sa sortie. La critique de la bourgeoisie
italienne y est évidente.
Mais le rôle du visiteur, dont l'apparence physique évoque
le Christ, peut être considéré comme messianique.
Chaque membre de la famille, devant la révélation de sa
faiblesse va, chacun à sa manière, entrer en recherche d'un
absolu.
La musique d'Ennio Morricone, le style épuré des décors
accentuent cette démonstration imparable.
Jean Renoir déclare :« Dans chaque
image, on sent le trouble que Pasolini porte à l’écran en heurtant la
conscience du spectateur. Ce qui scandalise, ce n’est pas l’obscénité,
totalement absente. Ce qui fait scandale, c’est plutôt la sincérité. »
|
|
*
ROSEMARY'S BABY de Roman Polanski, USA, sorti en 1968
Scénario
de Roman Polanski d'après
le roman d'Ira Levin.
avec Mia Farrow, John Cassavetes, Ruth Gordon, Sidney
Blackmer
Guy
et Rosemary emménage dans un nouvel appartement à New-York. Rosemary
est enceinte et leurs voisins de palier sont un peu bizarres mais très
gentils et donnent de bons conseils à la future maman. Le
film devient progressivement et très habilement mystérieux et angoissant
puis tourne au surnaturel et à l'horreur. Le complot contre Rosemary est-il
général? | |
Polanski donne des lettres de noblesse
à ce film de genre en usant avec discernement des effets spéciaux.
En effet dans ce film, la lumière reste apaisante, tout est suggéré,
le monstrueux bébé n'existe peut-être que dans la tête
du spectateur. C'est un magnifique hommage rendu à Alfred
Hitchcock, le maître de ce procédé.
* LE BOUCHER de Claude
Chabrol, sorti en 1969
avec Stéphane Audran, Jean
Yanne, Anthony Pass, Pascal Ferone
L'institutrice
locale, séduisante et cultivée éprouve un mélange
d'attirance et de peur pour le boucher, auteur possible de meurtres sordides.
Dans cette petite ville de province, Chabrol mélange violence et tendresse
dans un film qui fait référence à l'art d'Hitchcock
et qui explore les profondeurs de l'âme humaine et leurs diverses facettes,
loin de tout manichéisme.
*
MACADAM COW BOY (Midnight Cowboy) de John SCHLESINGER, sorti en 1969, américain
( Oscar 1969) avec Dustin Hoffman, Jon Voight, Sylvia
Miles Ce
film dépeint de façon tendre l'envers du décor américain,
paumés, drogués, gigolos. Joe (D. Hoffman) est un escroc rital qui
tousse et boite et Rizzo (J Voigt) un beau cow-boy naïf. L'Eldorado
de l'argent facile vire à l'enfer sordide. Les retours réguliers
sur le passé texan de Rizzo et sur les fantasmes extravagants de Rizzo
éclairent les causes de ces dérives. |
Jon Voight, Dustin Hoffman |
* Z de Costa Gavras, franco-algérien,
sorti en 1969
Scénario de Jorge Semprún d'après
Vassilis Vassilikos ( son roman " Z ", publié en 1966 ) Musique: Mikis Theodorakis.
avec Yves Montand, Irene Papas, Jean-Louis Trintignant, Jacques Perrin, Charles
Denner , François Périer, Pierre Dux, Georges Géret, Bernard Fresson, Marcel Bozzuffi
En Grèce, à l'issue d'un meeting,
Z, un député de gauche (Yves Montand), meurt des suites d'un accident de la circulation.
Le juge d'instruction (Jean-Louis Trintignant) conclut à la fin de son enquête
qu'il s'agit d'un assassinat politique, réalisé avec la complicité de la police.
Au terme d'un jugement douteux, les coupables sont acquittés et le juge démis
de ses fonctions.
Z est un film
politique efficace et très bien construit. Il est contemporain de la Dictature
des Colonels en Grèce et s'inspire de l'assassinat politique du député Lambrakis,
commis en 1963, pendant la période précédant le coup d'état et où les intimidations
et les meurtres étaient fréquents et couverts par la droite au pouvoir.
Gros
succès à la sortie en France, les spectateurs applaudissant longuement à la fin
des projections.
* MA NUIT CHEZ MAUD d'Eric ROHMER,
sorti en 1969, N et B
avec Jean-Louis Trintignant, Françoise Fabian, Marie-Christine
Barrault, Antoine Vitez
Fiche complète du film : Ma
nuit chez Maud
Ce film tranche avec les marivaudages élaborés et agréables
qui l'ont précédés ou suivis dans l'uvre de
Rohmer. Ici, point de jeunes filles légéres sous les rayons
du soleil, mais un film en Noir et Blanc profond sans être aride.
L'opposition entre un ingénieur catholique et une femme libre
donne lieu à des dialogues longs mais passionnants sur la religion ( y
compris le pari de Pascal) et l'amour. L'intelligence du texte n'empêche
ni la séduction ni l'émotion. Voir la
filmographie complète d'Eric Rohmer |
|
Des remarques! des questions? Me
joindre