Alain Resnais et François TruffautQuelques personnages qui ont jalonné leurs itinéraires: La Nouvelle Vague Le terme " Nouvelle Vague " apparaît sous la plume de Françoise Giroud
dans l'Express du 3 octobre 1957. Il est repris par Pierre Billard en
février 1958 dans la revue Cinéma 58. |
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Le premier contact notable entre Alain Resnais et François Truffaut se situe symboliquement lors du premier film de Truffaut, en 1954, un court métrage en 16 mm, "Une visite" : le chef opérateur est Jacques Rivette, le monteur est Alain Resnais. Bien que Resnais soit de dix ans son aîné et ait réalisé dèja un bon nombre de courts métrages, c'est Truffaut qui signe le film.
Alain Resnais et François Truffaut ont aussi une caractéristique
commune: ils explorent des genres et des styles différents à chaque
film et éprouvent toujours le besoin, après une réalisation
marquée par une caractéristique forte, de s'en éloigner
le plus possible au film suivant.
Quand Truffaut réalise le "Cycle
Antoine Doinel", il prend soin, entre chacun de ces cinq films,
d'interposer au moins deux autres films d'un style tout différend.
Ainsi Resnais, après "Hiroshima mon amour" politique et angoissant réalise
"L'année dernière à
Marienbad", léger et onirique.
Resnais et Truffaut ont en commun une grande attirance pour les livres et
pour le théâtre.
Resnais, dès le début de sa carrière fait appel pour les
scénarios et les dialogues à de grands auteurs contemporains.
Il aborde même la bande dessinée en confiant les décors
de "La Vie est un roman" à
Enkin Bilal et en faisant le thème de "I
want to go home" . Il s'inspire directement du théâtre
pour Mélo et Smoking.
De même Truffaut adapte des ouvrages en mettant en valeur des auteurs
peu connus comme Pierre-Henri Roché. Il met les livres au coeur de "Farenheit
451" et le théâtre est le centre de son film "Le
Dernier Métro".
A coté de ces ressemblances, les deux cinéastes ont bien sûr chacun leurs qualités propres, et leurs différences. La plus marquée tient peut-être au fait que les films de Truffaut ont très souvent un caractère autobiographique, même partiel, tandis que Resnais puise beaucoup plus rarement dans sa propre vie. C'est ainsi que Truffaut joue assez souvent dans ses films et s'est même filmé en train de filmer dans "La Nuit Américaine"!
Un certain nombre de personnalités ont fait le lien entre Alain Resnais et François Truffaut, pendant toute leur carrière commune, établissant ainsi un dialogue à distance:
Né en 1925 à Roubaix dans un milieu modeste, handicapé
par un grave accident, il consacre sa vie à la musique, maîtrise
plusieurs instruments et se lance dans la composition, en particulier
pour des pièces de théâtre. Les cinéastes de la "Nouvelle Vague", dans leur souci de rompre
avec l'ancienne génération, sont à la recherche de
nouveaux talents, y compris dans la composition. |
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Truffaut se l'approprie dès 1960 avec la musique de "Tirez sur le pianiste". Il illustre ensuite "Jules et Jim" et "La Peau Douce". Après une éclipse leur collaboration redevient intense pour une suite de musiques tendres et nostalgiques: Dans "Les deux anglaises et le continent" et "La Nuit Américaine" surtout. Ses autres musiques originales pour Truffaut: "Une Belle Fille comme Moi" et les quatre derniers films: "L'Amour en Fuite", "Le Dernier Métro", "La Femme d'à Coté" et "Vivement Dimanche".
Il compose également pour Godard "Le
Mépris" (1963) et pour Louis Malle avec "Viva Maria !"
Pendant sa carrière, il illustre plus de 400 réalisations (long
ou court métrages, films T.V.)
Il meurt près de Los Angeles, en 1992, après un séjour
à moitié réussi à Hollywood, où il ne trouva
pas la liberté de composition nécessaire.
Né en 1924 dans la banlieue parisienne. D'abord tenté par le métier d'acteur
il s'oriente avec son ami Rivette et sous l'impulsion de Rossellini vers celui
de scénariste. Cela donnera l'un des premiers films de la nouvelle vague "Paris
nous appartient". Ensuite, à partir de 1962, il débute une longue
collaboration avec François Truffaut avec: "Jules
et Jim", "L'enfant sauvage", "Les
deux anglaises et le continent", "L'histoire d'Adèle H", "La
chambre verte".
A partir de 1975, J Gruault écrit successivement trois scénarios originaux pour
Alain Resnais: "Mon oncle d'Amérique", "La vie est un roman", "L'amour à mort".
Il collabore également avec: Henry James, Roberto Rossellini, Mauro Bolignini,
Jacques Rouffio.
Voir la biographie et la filmographie
complète de Jean Gruault
Acteur, metteur en scène et directeur de théâtre français (Paris, 1904 -
Saint-Étienne, 1994)
Jean Dasté a été un trait d'union original entre Jean Vigo,
que la Nouvelle Vague adorait , Resnais et Truffaut.
Jean Dasté est initié au théâtre par sa mère, puis par Jacques Copeau, son beau-père, qui le prend comme élève à l'école du Vieux-Colombier en 1922. Il suit son maître en Bourgogne, où le "groupe des Copiaux" joue de 1924 à 1929. De cette aventure, garde le goût de la troupe, va le mener à la Compagnie des Quinze, dirigée par Michel Saint-Denis (1931), à la Compagnie des Quatre-Saisons (1937), à l'Atelier de Barsacq (1940-1944).
C'est Jean Renoir qui le fait débuter au
cinéma dans "Boudu sauvé des eaux", (1932)
Mais Jean Vigo lui donne ses lettres de noblesse
en le faisant jouer dans "Zéro de conduite"
(1933) le rôle d'un surveillant et surtout dans "L'Atalante"
(1934)
A côté de Michel Simon et de Dita Parlo, il est un peu en retrait,
mais il campe un marinier émouvant.
Après la mort de Vigo (1934), il revient chez Renoir dans "Le Crime
de M. Lange" (1936), "La Vie est à nous"(1936) et "La
Grande Illusion" (1937)
Jean Dasté fonde durant la Seconde Guerre mondiale son Théâtre de la Saison-Nouvelle.
En 1945 il est appelé à Grenoble pour créer la Compagnie des comédiens de Grenoble,
qui marque les débuts officiels de la décentralisation théâtrale. En 1947, à
Saint-Étienne, il fonde et dirige le centre dramatique de la Cité des mineurs.
Comédiens et techniciens réunis autour de lui sillonnent les routes de campagne
de la région stéphanoise, pendant près de dix ans. La troupe parvient à attirer
un public populaire, qu'elle initie au répertoire des grands classiques français
et étrangers - Molière, Shakespeare, Tchekhov.
En 1956, le succès rencontré par la création du Cercle de craie caucasien de
Brecht fait que son activité se recentre à Saint-Étienne. Jean Dasté monte des
auteurs contemporains comme Yves Jamiaque, Audiberti, Sartre ou Michel Vinaver,
tout en se livrant à des expériences sur le mime, le nô japonais et la tragédie
grecque.
Il dirigera la Comédie de Saint-Étienne jusqu'en juin 1970, et sera remplacé
par Pierre Vial.
En 1963, après plus de 20 ans d'absence du cinéma,
Resnais le fait revenir dans "Muriel
ou le temps d'un retour " dans un rôle modeste mais impressionnant
de l'homme à la chèvre, puis en 1966 dans La guerre est finie; François Truffaut, sûrement en partie en hommage à Jean Vigo lui donne un rôle important, à ses côtés, dans "L'enfant sauvage" (1969) et plus tard dans "L' Homme qui aimait les femme"s (1977) Mais c'est dans "La Chambre Verte" (1978) qu'il interprète un personnage magnifique et inquiétant, Bernard Humbert, et là encore Truffaut lui donne personnellement la réplique. Il revient chez Resnais pour "Mon Oncle d'Amérique" en 1980 et "L'amour à Mort" en 1984. |
![]() Jean Dasté et Truffaut dans La Chambre Verte |
On peut noter aussi en 1969 "Z" (de Costa-Gavras), en 1976 "Le Corps de mon ennemi" (de Henri Verneuil), en 1978 "Molière" (de Ariane Mnouchkine), en 1980 "Une semaine de vacances" (de Bertrand Tavernier) , en 1989 "Noce blanche" (de Jean-Claude Brisseau)
Enfin, hommage au deuxième degré, Suzanne
Shiffman, assistante et scénariste de Truffaut le fait jouer dans
"Le Moine et la Sorcière" (1987) un de ses derniers rôle.
Jean Dasté meurt à Saint-Étienne en 1994. Un théâtre
y porte son nom.
Biographie complète de Jean Dasté
Antoine Doinel, dans " Baisers Volés", dit du personnage interprété par Delphine Seyrig: «Ce n'est pas une femme, c'est une apparition» Delphine Seyrig trouve en Resnais et en Truffaut deux réalisateurs qui en quelques films la rendent inoubliable. Elle leur apporte son sourire inimitable, sa présence légère et surtout cette voix unique, enchanteresse, caressante, mais aussi moqueuse et grave.
En 1960 elle rencontre Alain Resnais. Il lui confie un rôle clé dans "l'Année
dernière à Marienbad ". Elle connaît aussitôt une notoriété
mondiale.
En 1968, sous la direction de François Truffaut, elle joue la troublante
Fabienne Tabart de "Baisers Volés".
Voir une biographie et une filmographie complète
de Delphine Seyrig
Fanny Ardant a fait connaître au grand public toute l'étendue de son talent sous la double impulsion de Truffaut et de Resnais.
Fanny Ardant est née le 22 mars 1949 à Saumur, dans la famille
d'un officier de cavalerie.
Elle fait sa première apparition au cinéma dans Marie-Poupée de Joël
Seria, mais ce n'est qu'en 1979 que le public la découvre, grâce à la
série télévisée "Les dames de la côte" de Nina Companeez. "La Femme d'à côté"
(1981) de François Truffaut avec Gérard Depardieu, Fanny
Ardant Plus de détail dans la biographie et filmographie complète de Fanny Ardant |
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