Alain Resnais :
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La vie est un roman (1983) - Life Is a Bed of Roses Durée 111 min, scénario de Jean Gruault, décor Enki Bilal, Jacques Saulnier, avec Sabine Azéma, Pierre Arditi, Vittorio Gassman, Ruggero Raimondi, Fanny Ardant, Geraldine Chaplin, André Dussollier, Martine Kelly, Robert Manuel. Ce
film se présente sous forme de trois récits imbriqués, dans
la lignée des "films multiples"
de Resnais qui abordent de façon ironique et ludique des thèmes
profonds, comme la recherche du bonheur, l'éducation des enfants et le
respect de leur imagination: En 1982, le même château est devenu un collège expérimental. Un colloque de chercheurs s’y réunit pour préciser les méthodes et moyens d’une éducation de l’imagination. Resnais pointe les contradictions entre les discours
et les actes de ces enseignants chercheurs, et s'amuse des marivaudages propres
à tout colloque. Le scénariste Jean Gruault
résume ainsi le film: «Le rêve de Forbek, c’est le récit noble, hugolien
; le colloque, c’est la représentation du quotidien ; et les temps légendaires,
c’est la féerie.»
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Retrouvez ce film en DVD chez MK2 Diffusion
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L'amour à mort (1984) - Love Unto Death
Durée 92 mn, scénario et dialogues Jean Gruault, avec Sabine Azéma, Fanny Ardant, Pierre Arditi, André Dussollier, Jean Dasté.
A travers l’histoire de deux couples, Resnais aborde de nouveau les liens étroits et ambigus entre l’amour et la mort, le plaisir et la douleur, la passion et la solitude. Un couple vit depuis dix ans une entente profonde et exaltée.
Pasteurs tous les deux, ils ont cependant chacun une conception personnelle de
la foi. Les questions soulevées
sont profondes et traitées simplement et directement: L'amour absolu est-il un
long chemin paisible ensemble ou une expérience brève, violente et soluble seulement
dans la mort? Est-ce l'amour désintéressé (Agapé)
ou l'amour passionné et possessif (Éros)? La forme de ce film est très linéaire, mais néanmoins originale, comme toujours chez Resnais. Les plans sont courts, coupés net et très souvent interrompus par 52 séquences abstraites noires ou grises avec des taches blanches ( neige artificielle de studio), et une musique lointaine, invitant à la réflexion et évoquant le récit de ceux qui sont passés près de la mort. Resnais écrit: "Ces plages musicales servent à amplifier et à prolonger l'émotion en se passant de mots. Des choses non dites par l'image ou le dialogue le sont par la musique" Avec le même scénariste Jean Gruault et la présence du légendaire Jean Dasté , ce film est un peu la réponse au film sur un thème très proche de François Truffaut " La chambre verte " (1978) |
Voir la bande annonce en vidéo Attention: 3,4 Mo à charger
Durée 112m, d'après
la pièce d'Henry Bernstein,
avec Sabine Azema , Pierre
Arditi, André Dussollier, Fanny Ardant.
Deux César
pour S Azema ( meilleure actrice) et Arditi ( meilleur second rôle)
Un
célibataire et un couple confrontent leurs vies respectives: le premier n'a plus
que les souvenirs, le second n'a plus que les compromis. Lui se voile la face
quand son meilleur ami, Marcel, séduit sa femme. La tragédie couve sous ces faux-semblants...
Dans chaque cas, l'échec est béant, les regrets chahutent le quotidien. Il
suffit que l'héroïne cède à la tentation de rectifier son destin pour que l'apocalypse
s'abatte sur les têtes du trio maudit.
Comme dans "L'année dernière
à Marienbad" et avant "Smoking No Smoking", Alain Resnais
s'interroge sur le hasard et le libre-arbitre. Resnais rend hommage au théâtre
et à ses artifices à travers des décors visibles et des acteurs qui se
revendiquent comme tels (le rideau rouge s'ouvre et se ferme sur eux)
Retrouvez ce film en DVD chez MK2 Diffusion
Durée 105 mn, scénario
et dialogues Jules Feiffer.
Avec Adolph Green (Joey Wellman), Laura Benson
(Elsie Wellman), Linda Lavin(Lena Apthrop), Gérard Depardieu (Christian Gauthier),
Micheline Presle (Isabelle Gauthier), John Ashton (Harry Dempsey), Géraldine Chaplin
(Terry Amstrong), Caroline Sihol (Dora Dempsey) .
Dans
ce film, injustement boudé par la critique, Resnais aborde l'univers de
la bande dessinée et les différences de culture entre la France
et les Etats-Unis.
Voir
fiche détaillée
Gershwin (1992)
Durée 52mn, documentaire destiné à la télévision
Smoking ../.. No Smoking (1993)
Durée: 140mn ../..145mn, scénario et dialogues: Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, d'après huit pièces d'Alan Ayckbourn, avec Pierre Arditi, Sabine Azéma; Dessins de Floc'h; musique originale John Pattison; photographie de Renato Berta; Prix Louis-Delluc 1993
A la fois exercice de style rigoureux dans sa construction et
fantaisie, ces deux films réunis sont un exemple typique de " film
multiple " de Resnais ( voir la fiche détaillée
de ce film ) proposant chacun 6 fins différentes à un début
commun.
Les décors sont volontairement non
réalistes, pour rappeler l'origine théâtrale du scénario,
et sont toujours situé à l'extérieur, mais tourné
en studio. | ![]() |
On connaît la chanson (1997) - Same Old Song Prix Louis-Delluc 1997
Durée 120 mn, scénario et dialogues:
Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri.
avec Pierre Arditi (Claude ), Sabine
Azéma (Odile Lalande ), Jean-Pierre Bacri (Nicolas ), André Dussolier (Simon
), Agnès Jaoui (Camille Lalande ), Lambert Wilson (Marc Duveyrier ), Jane Birkin
(Jane ), Jean-Paul Roussillon (Le père ), Jean-Pierre Darroussin, Nelly Borgeaud
(un docteur ), Charlotte Kady, Jacques Mauclair, Pierre Meyrand , Claire Nadeau
A
partir du thème des apparences, Resnais s'inspire cette fois de l'auteur anglais
Dennis Potter, qui avait l' habitude d'intégrer des chansons complètes dans le
corps de ses fictions pour mieux fustiger la société britannique. A travers cette forme ludique, Resnais aborde le grave problême de la dépression et égratigne une partie du milieu intellectuel parisien, comme Camille, étudiante en histoire, guide à ses heures, préparant une thèse sur « les chevaliers-paysans de l'an mil au lac de Paladru ». Resnais n'invente pas, cette étude a bien été publiée en 1993. | ![]() |
Pas sur la Bouche ( 2003)
Durée 115 mn, d'après
une opérette d'André Barde et Maurice Yvain ( créée en 1925
)
avec Sabine Azéma (Gilberte Valandray), Isabelle
Nanty ( Arlette Poumaillac -soeur de Gilberte), Audrey Tautou ( Huguette Verberie),
Pierre Arditi ( Georges Valandray -second mari de Gilberte), Jalil Lespert ( Charley),
Daniel Prévost ( Faradel), Darry Cowl ( Madame Foin), Lambert Wilson ( Eric Thomson-premier
mari de Gilberte).
3 récompenses aux César 2004: César des meilleurs
costumes pour: Jackie Budin; César du meilleur acteur dans un second rôle pour:
Darry Cowl ; César du meilleur son pour: Jean-Marie Blondel, Gérard Hardy et Gérard
Lamps.
Lors d'un séjour aux États-Unis, Gilberte a été mariée en premières noces à un Américain, Eric Thomson. Son mariage a été un échec. Mais cette union n'ayant pas été légalisé par le consul de France, il n'est, de fait, pas reconnu en France. Revenue à Paris, Gilberte a épousé Georges Valandray, riche métallurgiste. Celui-ci, qui croit à la félicité conjugale dès lors que l'on est le premier mari de sa femme, est soigneusement tenu dans l'ignorance de l'union avec Eric Thomson. Seule la sur de Gilberte, Arlette Poumaillac, toujours célibataire, connaît le secret. Mais, par pure coïncidence, Georges Valandray entre en relations d'affaires avec cet Eric Thomson et se prend d'amitié pour lui | ![]() affiche signée Floc'h |
Pas sur la bouche constitue le troisième film de Resnais dans le genre de la comédie musicale, après La Vie est un roman et On connaît la chanson . C'est aussi un hommage au théâtre comme Mélo, avec des jeux de scène où les acteurs prennent à témoin le spectateur ( en l'occurrence la caméra ) et des mouvements de rideaux apparents.
Le caractère désuet et charmant de l'intrigue est harmonieusement compensé par la modernité de certaines tirades, comme celle sur la suffisance des américains ou l'intemporalité des situations qui évoquent à la fois Musset, Marivaux ou les comédies musicales.
Resnais retrouve ses comédiens favoris, Pierre Arditi et Sabine Azema, mais pas André Dussolier, qui le dit lui-même dans une savoureuse bande annonce.
Alain
Resnais a tenu à ce que ses acteurs chantent les chansons du film et ne soient
pas doublés.
Il déclare :"Mon grand plaisir au théâtre musical, que
ce soit à Broadway, Londres ou Paris, c'est d'avoir en face de moi des acteurs
qui chantent, et non des chanteurs qui jouent. Ce qui m'intéressait, c'était de
voir si on pouvait prendre des acteurs français et n'en doubler aucun. Lambert
Wilson est chanteur professionnel, les autres non. Ils se sont prêtés au jeu avec
gourmandise. Je m'étais dit d'emblée : tant pis si ça n'est pas impeccable du
point de vue du chant, du moment que les voix sont vraies."
Curs (2006)
Scénario de Jean-Michel Ribes d'après une pièce de Alan Ayckbourn
( Private Fears in Public Places ) , durée
120 mn, Lion d'argent au festival de Venise 2006;
avec Sabine Azéma ( Charlotte),
Lambert Wilson ( Dan), André Dussollier ( Thierry), Pierre Arditi ( Lionel), Laura
Morante ( Nicole), Isabelle Carré ( Gaelle), Claude Rich ( Franco)
Les Aventures de Harry Dickson
Le projet d’adapter les aventures du détective Harry Dickson, chaînon manquant
entre Fantômas et Sherlock Holmes, écrites par Jean Ray dans les années 30-40,
fut une véritable obsession de Resnais qui le porta avec lui tout au long
des années 60. Jusqu’à ce que le projet disparaisse, faute de moyens financiers.
Le scénario original a été écrit par Frédéric de Towarnicki, écrivain, journaliste
et philosophe, le producteur Anatole Dauman, le peintre Jean Le Gac auraient
pu être de la partie.Il en reste un livre , Repérages (1974), qui rassemblait
des photographies prises en Grande-Bretagne pour préparer les décors du futur
film.
Distribution prévue: Delphine Seyrig dans le rôle de Georgette Cuvelier, Laurence
Olivier puis Dirk Bogarde dans celui de Harry Dickson.
Des «songs», écrites par de Towarnicki, qui devaient servir d’intermèdes entre
les scènes. Celle dite de la Complainte de Harry Dickson qui se conclut
par «Car le crime change de tête/Comme on changerait de rideau»,
Or
Projet élaboré de 2000 à 2002 avec comme scénariste Michel
Le Bris (né en 1944) écrivain français, spécialiste de Robert Louis Stevenson,
directeur du festival littéraire de Saint-Malo « Étonnants voyageurs » créé
en 1990. Après l'échec du projet, Alain Resnais bâtit
rapidement le film "Pas sur la bouche" pour employer l'équipe
technique et les acteurs déjà retenus.
Arrivée et départ
Projet élaboré fin 2013 et interrompu par sa mor. C'était encore
une adaptation d'une pièce d'Ayckbourn, écrite avec Laurent Herbiet. Resnais
avait dit: «On va tourner dans une gare de Bretagne, et ce sera ma légende
bretonne.»" Trois acteurs avaient déjà été choisis : Sabine Azéma, Caroline
Sihol et François Damiens, "qu'il voyait dans un personnage plein de bonté".
"Et il avait une idée novatrice: faire les flash-back en BD".
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