Les années 1987 à 1989


Sabine Azema

Films de l’année 1987:

Films de l’année 1988:

Films de l’année 1989:

* Le Festin de Babette de Gabriel AXEL, sorti en 1987
avec Stéphane AUDRAN, B FEDERSPIEL, BODIL KJER, Oscar du film Etranger 1988 , (voir fiche détaillée)

Babette , cuisinière renommée dans un grand restaurant parisien, "Le Café Français", fuit la répression de la Commune de Paris en 1871. Elle trouve refuge au Danemark, dans un petit village, au service d'un pasteur luthérien.
Tous les ans elle achète un billet de loterie. Quand elle gagne le gros lot, au bout de quinze ans, au lieu d'améliorer son sort, elle consacre tout son argent pour reconstituer, en une seule soirée, pour douze couverts, le faste de la grande cuisine parisienne.
Film tendre, sensible, original et gastronomique

Le menu :
Soupe de tortue géante
Blinis Demidoff (blinis au caviar)
Cailles en Sarcophage....
la recette complète des Cailles en Sarcophage
Gâteau aux raisins et figues mûrs


* Full Metal Jacket, film anglais de Stanley Kubrick, sorti en 1987, scénario de Stanley Kubrick, Michael Herr, Gustav Hasford, adapté du roman de Gustav Hasford, "The Short-Timers", durée 116 mn,
avec Matthew Modine ( Guignol), Adam Baldwin (Animal Mother), Vincent D'Onofrio ( Pyle), R. Lee Ermey ( Sgt. Hartman), Dorian Harewood (Eightball), Arliss Howard, Kevyn Major (Rafterman) , Ed O'Ross, John Terry, Kieron Jecchinis, Bruce Boa

En 1968, en pleine guerre du Viêt-Nam, de jeunes recrues sont accueillies dans la base d'entraînement des Marines.
Leur instructeur, le sergent Hartman les forme, en dépassant souvent les limites, de manière à ce qu'ils soient parfaitement prêts à affronter les difficultés des opérations de combat.
Parmi toutes ces recrues, un engagé devient le souffre-douleur du sergent instructeur Hartman : surnommé la "Grosse Baleine", il ne supporte pas les humiliations que lui inflige son instructeur et, le jour de leur affectation, il se suicide après avoir descendu Hartman.

"Guignol" , qui a assisté au meurtre suivi du suicide, est affecté dans une unité combattante au Viêt-nam, où il sera employé comme correspondant de guerre. Il rencontre Rafterman, un jeune américain fougueux qui rêve de voir des combats et de partir au front.
Guignol est envoyé en reportage au combat, et Rafterman insiste pour l'accompagner. Sur place, Guignol retrouve Cowboy, un soldat qui avait fait ses classes avec lui.

Les Vietcongs lancent l'offensive du Têt, surprenant les Américains. La section part "nettoyer" la zone industrielle de Hué, mais tombe en embuscade, immobilisée par les tirs d'un tireur isolé.
Cowboy est abattu, puis une bonne partie de l'escouade. Guignol tombe nez à nez avec le sniper et c'est Rafterman qui lui sauve la vie : le sniper était une toute jeune fille vietnamienne !

Comme presque tous les films de Kubrick, celui-ci est structuré en trois parties bien marquée: "l'instruction des Marines", "L'arrivée au Viêt-Nam" et "l'offensive du Têt"

Le film a été tourné entièrement en Angleterre, dans une base militaire et dans une zone industrielle abandonnée, la végétation tropicale du Viêt-Nam ayant été restituée par l'importation massive de palmiers vivants et de plantes artificielles made in Hong-Kong. Émaillés d'incidents et d'accidents, le tournage dura plus d'un an, certaines scènes, complexes donnerent lieu à plus de 30 prises.
Pour donner plus de réalisme au début du film, Kubrick embauche, pour jouer l'instructeur (Sgt Hartman), Lee Ermey, un ancien Marine, qui était, paraît-il, aussi violent et ordurier au naturel que dans pour le tournage.

Après les "Sentiers de la Gloire" et partiellement "Barry Lyndon" , Kubrick aborde la question de l'homme dans la guerre. Même s’il ne condamne pas entièrement la guerre, Kubrick la considère comme une machine à réveiller les instincts de destruction les plus primaires de l’homme. Ainsi, lorsque le Marine tire sur la Viêt-cong et la neutralise, il se met à adopter une sorte de gestuelle simiesque pour manifester sa joie, ce qui nous ramène à l’aube de l’humanité, époque que le cinéaste a déjà explorée, au début de "2001: L'odyssée de l'espace "


* BAGDAD CAFE ( Out of Rosenheim) de Percy ADLON, Allemagne, sorti en 1987
Avec Marianne Sagebrecht, C.C.H. Pounder, Jack Palance, Christine Kaufmann, Monica Calhoun

Après une scène de ménage, plantée par son mari en plein désert, Jasmin atterrit au Bagdad Café, motel sale et minable entre Disneyland et Las Vegas. La patronne, Brenda, Noire tapageuse et insatisfaite, règne sur tout un petit monde de routiers et de personnages énigmatiques.
Peu à peu, Jasmin se fait apprécier de tous, nettoie énergiquement, et remet même le café à flot grâce à "Magic", une boite de magie avec laquelle elle monte des tours assistée de Brenda. Entre les deux femmes va naître une solide amitié. Un indien, peintre du dimanche va peu à peu séduire Jasmin lors de séance de poses.
Film complètement décalé au charme fou, des personnages improbables mais envoûtants: une allemande perdue dans le désert, avec des indien(ne), des shérifs marginaux, des routiers, un boomerang et un château d'eau.

* L'OURS de Jean-Jacques ANNAUD, sorti en 1988

Scénario adapté du livre le "GRIZZLI" de James Oliver Curwood
avec Tcheky Kario, Jack Wallace, des oursons, un ours kodiak

Un ourson orphelin, inconscient et maladroit est adopte par un gros ours bourru.
Il fera avec lui l'apprentissage de la vie et du mal, un mal que personnifient deux chasseurs lancés a leurs trousses. Au terme de l'affrontement final, hommes et animaux sauvages vont se quitter grandis.
Une histoire simple et belle où l'ours apprend au chasseur la valeur de la vie.


* Une Affaire de femmes , de Claude Chabrol , sorti en 1988 ; durée 105 mn ; scénario et dialogues de Claude Chabrol et Colo Tavernier O'Hagan, d'après Francis Szpiner sur l'histoire vraie de Marie-Louise Giraud ;
avec : Isabelle Huppert (Marie Latour), François Cluzet (Paul Latour), Marie Trintignant (Lulu), Nils Tavernier (Lucien, l'amant), Dominique Blanc (Catherine)

Sous l'Occupation, Marie s'improvise faiseuse d'anges (avorteuse) pour rendre service à ses voisines et aussi pour gagner un peu d'argent.
Mais la France de Vichy voit ces pratiques illégales d'un très mauvais œil. Dans la France des hommes vaincus, les femmes mènent leur propre guerre. Le combat de Marie naît par hasard, quand elle décide d'aider sa voisine qu'elle trouve plongée dans une bassine de moutarde. Devenue avorteuse, elle libère ses semblables d'une maternité non désirée et, grâce à l'argent gagné, s'affranchit d'une certaine servitude conjugale.

Elle devient une véritable femme d'affaires. Désormais, c'est elle qui occupe la place laissée vacante par Paul, son mari revenu diminué de la guerre. C'est alors que la grande Histoire, jusqu'alors simple toile de fond, revient au devant de la scène : dénoncée, Marie se retrouve en prison, avant d'être jugée et condamnée par la France de Pétain collaborationniste mais intransigeante sur un ordre moral soi-disant restauré.

La révolte du personnage de Marie se renforce dans l'image négative des hommes, soit collaborateurs sans scrupules, soit anciens soldats humiliés par la défaite. L'amant qui se pare des attributs d'une virilité caricaturale appartient à la première catégorie, le mari à la seconde.
La caméra intègre ce dernier avec une lenteur symbolique, complice de la réticence de son épouse. Le retour de Paul est d'abord suggéré par l'image de l'équipement militaire dont il s'est dépouillé. Puis il apparaît allongé sur un lit conjugal dont Marie lui refusera la jouissance.

Ni soldat, ni mari, privé de rôle, Paul est manifestement de trop. Il obtiendra sa revanche en convertissant ses découpages inutiles en arme de dénonciation dirigée contre sa femme.
Le sort de Marie rejoint alors celui de son amie juive Rachel, déportée pour son appartenance raciale. Au début, Marie chante dans les rues bordées d'affiches pétainistes, indifférente à la guerre. Pour elle, le bien et le mal n'existent pas. L'argent des avortements devient un pot de confiture où elle trempe ses doigts en riant comme une enfant. Il lui permet de quitter les quartiers pauvres et insalubres pour de larges appartements baignés d'une lumière qui se reflète sur son visage fardé.
Les portes de l'obscure prison se referment alors avec une brutalité plus cruelle encore sur cette femme-enfant qui oscille entre naïveté candide et cruelle froideur. Dès lors, son visage perd ses couleurs pour revêtir la pâleur diaphane des martyrs. Les hommes, s'emparant de cette affaire de femme, en font une histoire de mort.


* La petite Voleuse, de Claude Miller, sorti en 1989; scénario de François Truffaut , Luc Béraud, Annie Miller, Claude Miller, Claude de Givray; avec Charlotte Gainsbourg (Janine Castang), Didier Bezace (Michel Davenne), Simon de La Brosse (Raoul) Clotilde de Bayser (Severine Longuet), Raoul Billerey, Chantal Banlier, Nathalie Cardone, Renée Faure, Catherine Arditi.

Dans une petite ville du centre de la France vers 1955, Janine, seize ans, vit une existence morne en province. C'est une enfant adoptée.
Pour s'évader, elle va au cinéma et charparde de-ci de-là. Employée chez un couple bourgeois, elle rencontre Michel, un homme marié, mais il la trouve trop jeune.

Janine en sortant de l'école vole un paquet de cigarettes dans une voiture de l'armée américaine et un vêtement aux "folies de Paris". Le directeur de cet établissement arrive chez ses parents adoptifs et découvre le butin. Un jour, Janine rencontre Raoul, jeune couvreur, en train de voler. La complicité, puis l'amour va lier ces deux jeunes gens en rebellion contre leur monde.

Janine est le pendant féminin de l'Antoine Doinel des 400 Coups, dans une histoire que Truffaut n'a pas eu le temps de réaliser. On retrouve les thèmes des parents absents, de la passion pour le cinéma, des jeunes années difficiles.

Charlotte Gainsbourg déclare : " C'est sur ce film que, pour la première fois, j'ai eu conscience qu'il y avait un vrai travail à faire si l'on voulait être acteur. Avant j'obéissais, ou je faisais plaisir, mais l'envie ne venait pas de moi.. Pour ce film, j'ai eu l'impression que Claude m'emmenait là où il voulait, sans que je m'en rende compte. Il m'a fait travailler presque malgré moi. Les scènes où je prenais le plus de plaisir (et c'est encore vrai aujourd'hui) étaient les scènes de violence, parce que, là, tu te défoules et tu t'oublies."


* Les Liaisons dangereuses, de Stephen Frears, sorti en 1988 aux USA et 1989 en France; scénario de Christopher Hampton, adapté du roman éponyme de Laclos, musique originale : George Fenton, photographie : Philippe Rousselot , montage : Mick Audsley , durée : 119 minutes; avec Glenn Close ( Marquise de Merteuil ), John Malkovich ( Vicomte de Valmont ), Michelle Pfeiffer ( Madame de Tourvel ), Swoosie Kurtz ( Madame de Volanges ), Keanu Reeves ( Le Chevalier Danceny ), Mildred Natwick ( Madame de Rosemonde ), Uma Thurman ( Cécile de Volanges)

En France à la fin du XVIIIe siècle. Deux aristocrates brillants et spirituels, la marquise de Merteuil, exquise et dangereuse et le séduisant vicomte de Valmont, signent un pacte d'inviolable amitié à la fin de leur liaison. La marquise de Merteuil propose au vicomte de Valmont, en vertu de ce pacte, de déflorer la jeune et candide Cécile de Volanges, fraîchement sortie du couvent et qui doit prochainement épouser son ex-favori, M. de Bastide. Elle veut ainsi se venger de lui.

Désireux de regagner les faveurs de la marquise, Valmont s'exécute sans difficulté ni plaisir particuliers. Plus ardue et plus excitante lui paraît être la conquête de la vertueuse Mme de Tourvel, qui séjourne chez sa tante.

Ce film est beaucoup plus fidèle au roman original que la version précédente Les Liaisons dangereuses (1959) de Roger Vadim. En 1988, à peu près en même temps que Milos Forman, Stephen Frears s'attaque à un monument de la littérature française. Mais là où Forman célèbre la légèreté du libertinage (Valmont), Frears colle au roman de Laclos, à ses joutes amoureuses, à son machiavélisme et à sa perversion.

Le résultat est jubilatoire : Glenn Close et John Malkovitch sont délicieux de cruauté rentrée. Tout au long du film, leurs dialogues rivalisent de cynisme et de perfidie. Quant à Michelle Pfeiffer, elle incarne magnifiquement la prude Mme de Tourvel, incapable de résister à l'embrasement de la passion. À côté de ce trio de charme, on remarque deux jeunes comédiens quasi débutants : Keanu Reeves dans le rôle du chevalier Danceny et Uma Thurman (alors âgée de 18 ans) dans celui de Cécile de Volanges. Ces acteurs, tous exceptionnels, servent un film au raffinement extrême.

Stephen Frears souhaitait s'inspirer des tableaux de Fragonard. Il a fait appel à des décorateurs et des costumiers remarquables (récompensés par deux Oscars) et accordé une grande importance aux détails. Les robes de soie qui se gonflent sur les chaises, les bas blancs tendus sur les mollets des coureurs de jupons : tout vibre et respire. Le ballet des accessoires commence dès la première scène, où la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont s'habillent précautionneusement, comme deux duellistes qui enfilent leurs tenues de combat. Il s'achève avec la dernière image, où la perfide envoûteuse se démaquille enfin, vaincue, déchue.


* La Vie et rien d'autre, de Bertrand Tavernier, sorti en 1989, scénario de Bertrand Tavernier et Jean Cosmos, durée 135 mn
avec Philippe Noiret (Le commandant Dellaplane), Sabine Azéma (Irène), Pascale Vignal (Alice), Maurice Barrier, François Perrot, Jean-Pol Dubois André, Michel Duchaussoy.

Novembre 1920. La Première Guerre Mondiale est achevée depuis deux ans. La France panse ses plaies et se remet au travail. Dans sa voiture avec chauffeur, Irène, une grande bourgeoise parisienne part à la recherche de son mari, porté disparu au front, fait le tour des hôpitaux militaires où sont encore soignés les blessés de guerre.
Sa route croise une première fois celle du commandant Dellaplane, qui dirige le Bureau de recherche et d'identification des militaires tués ou disparus, et qui la choque par son franc-parler. Perrin, un collègue du commandant, est pour sa part chargé de dénicher la dépouille d'un 'soldat inconnu', qui sera enseveli au pied de l'Arc de triomphe.
Dellaplane apporte aussi son aide à Alice, une jeune institutrice qui a perdu son fiancé. Irène, Alice, le commandant se croisent, s'affrontent et finalement apprennent à se connaître.

Bertrand Tavernier dénonce l'inhumanité des autorités officielles qui après avoir pousser les soldats vers la mort pendant la Grande Guerre, ne pense qu'à utiliser ces morts pour des cérémonies glorieuses après le conflit. Les situations individuelles et les drames de ceux qui cherchent à savoir ce que sont devenus leur proches n'intéressent pas la hiérarchie.
Comme toujours, Tavernier prend le parti de l'humain en face des institutions.


* QUAND HARRY RENCONTRE SALLY ( When Harry met Sally) de Rob REINER, sorti en 1989, scénario de Nora Ephron.
Avec Billy Cristal, Meg Ryan, Carrie Fisher, Bruno Kirby, Steven Ford, Lisa Jane Persky, Michelle Nicastro

Sally accompagne Harry en voiture à New-York, juste après la remise de leur diplôme à l'université de Chicago. Les affinités ne fusent pas entre le jeune homme cynique à souhait et la jeune femme sophistiquée et un tantinet coincée.
Cinq ans plus tard, ils se retrouvent par hasard, au grand dam de Sally, côte-à-côte dans un avion. Bien qu'Harry soit sur le point de se marier, son regard acide quant aux relations hommes-femmes est resté intact tandis que Sally se dit vivre une grande histoire d'amour.
Cinq autres années passent et enfin, Harry rencontre vraiment Sally.
Un de ces films inexplicablement réussi et où flotte un charme certain. L'évolution lente entre un un homme et une femme des sentiments depuis l'hostilité vers l'indifférence, le détachement et enfin l'amour.
Avec, en prime, le plus célèbre orgasme simulé du cinéma, dans un restaurant, pour prouver que les filles savent faire semblant!


* Jésus de Montréal, un film québécois de Denys Arcand, sorti en 1989 ; durée 119 mn ; avec Lothaire Bluteau ( Daniel), Catherine Wilkening ( Mireille), Johanne-Marie Tremblay ( Constance ), Rémy Girard ( Martin ), Robert Lepage ( René ), Gilles Pelletier ( Fr. Leclerc ), Yves Jacques ( Richard Cardinal )

Un jeune comédien, de retour d'un long voyage et chômeur, accepte l'invitation du curé du "sanctuaire" (on ne dit pas «l'oratoire», mais on montre celui du Mont-Royal) de moderniser , de rafraîchir le chemin de la croix que l'on joue chaque été dans les jardins. Pour lui, manifestement, ce n'est pas du tout affaire de foi, mais simplement une occasion d'exercer son métier de comédien, donc de communicateur. Consciencieux, il se met d'abord à l'étude du personnage Jésus, puis il compose son texte, recrute quatre collègues et joue la pièce.
Elle a beaucoup de succès et on en parle dans les médias. Mais la modernisation est poussée trop loin et les autorités du sanctuaire interdisent la représentation. Voulant la jouer une dernière fois, les comédiens bravent l'interdiction, mais peu avant la fin, un imposant service d'ordre vient tout arrêter. Il y a bousculades avec la foule, et Daniel-Jésus tombe avec sa croix par-dessus, subissant un choc crânien qui provoque sa mort.

Voir fiche détaillée du film sur Ciné-Passion.


* Le Temps des Gitans (Dom za vesanje) d' Emir Kusturica , film (Yu GB, It) sorti en 1989, durée 142 mn ; musique de Goran Bregovic; avec Davor Dujmovic (Perhan) Bora Todorovic (Ahmed), Elvira Sali (Danira), Ljubica Adzovic (la grand-mère)

Perhan, fils bâtard d'un soldat slovène et d'une tzigane, vit dans un taudis de la banlieue de Skopje, en Macédoine, avec une grand-mère un peu sorcière, qui l'adore, sa soeur infirme et son oncle Merdzan, joueur et cavaleur invétéré.
Son seul ami est un dindon apprivoisé. Dans la communauté des manouches, il n'a aucun avenir. il part pour l'Italie, sur les conseils d'un truand, Ahmed Dzida, qui gagne sa vie en faisant du trafic d'enfants.
Perhan rentrera au pays fortune faite. mais ses rêves de bonheur se heurtent à la dure réalité : sa soeur, qu'il croyait en sécurité à l'hôpital, a été enlevée pour être prostituée et la jeune femme qu'il épouse meurt en couches. Ahmed et ses frères l'ont trompé sur toute la ligne.
Il se vengera grâce à ses dons de télékinésie, avant d'être abattu sauvagement.

C'est en lisant un article traitant du trafic d'enfants orchestré par les gitans qu'Emir Kusturica eut l'idée de faire un film sur le sujet.
D'abord désireux de réaliser un documentaire, il décida rapidement de voir plus haut avec un long-métrage. Bénéficiant d'un solide budget, il débuta un tournage qui allait s'étaler sur neuf mois à travers la quasi-totalité des républiques yougoslaves.

Le Temps des gitans est une grandiose évocation de la diaspora des romani, où se télescopent avec bonheur revendication sociale et esprit d'enfance, tragédie et folklore, réalisme et féerie. Toute la détresse du monde y est convertie en idéalisme fervent.

C'est la continuation, dans un registre plus grave et une forme plus élaborée, du film de son compatriote Aleksander Petrovic: J'ai même rencontré des tziganes heureux (1967).

Papa est en voyage d'affaires (1985), avait attiré l'attention sur le Bosniaque Emir Kusturica et lui avait valu la consécration du festival de Cannes.

Le Temps des gitans a reçu le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes 1989.

Une version longue du Temps des gitans est sortie sous la forme d'une série de six épisodes diffusée à la télévision yougoslave

La suite, à partir de 1990


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