Vous n'avez encore rien vu, film français d' Alain Resnais

Vous n'avez encore rien vu d'Alain Resnais, scénario de Laurent Herbiet, Alex Reval
d'après la pièce Eurydice de Jean Anouilh.

 

Alain Resnais souhaite adapter au cinéma la pièce de théâtre de Jean Anouilh Eurydice. Sur les conseils de Laurent Herbiet, il décide finalement de mélanger à Eurydice des éléments d'une autre pièce d'Anouilh, Cher Antoine ou l'Amour raté (1969). Il imagine une mise en scène dans laquelle plusieurs générations d'acteurs ayant joué Eurydice seraient confrontés, des années plus tard, à la critiqued'une nouvelle mise en scène de leur pièce par une jeune troupe et se prendraient au jeu de la réinterpréter simultanément créant ainsi une triple mise en abîme du jeu théâtral.

Le titre du film est un hommage à la première phrase parlée entendue dans un film de fiction, dite par Al Jolson dans Le Chanteur de jazz (The Jazz Singer), en 1927 ; après avoir chanté Dirty Hands, Dirty Face, il s'adresse au public du café-concert qui applaudit et dit : « Wait a minute. You ain't heard nothin' yet! », « Attendez une minute. Vous n'avez encore rien entendu », avant d'enchainer avec la chanson Toot, Toot, Tootsie. Cette phrase est également un message d'espoir pour les jeunes générations venant d'un cinéaste qui s'est essayé à tous les genres, pour leur dire que le cinéma reste en grande partie à inventer.


Alain Resnais déclare:

Ce que je cherche toujours dans mes films, c'est une langue de théâtre, un dialogue musical qui invite les acteurs à s'éloigner d'un réalisme du quotidien pour se rapprocher d'un jeu décalé. J'ai lu ou relu différents auteurs avant de m'arrêter sur Jean Anouilh. J'ai assisté à la création d'une vingtaine de ses pièces depuis la fin des années 30. En sortant d'Eurydice au théâtre de l'Atelier il y a soixante-dix ans, j'étais si ému que j'ai fait le tour de Paris à bicyclette et que j'ai revu la pièce la semaine suivante.

Comme je l'avais fait pour LES HERBES FOLLES, j'ai demandé à mon ami Laurent Herbiet de travailler à l'adaptation. Au bout de deux ou trois jours, Laurent m'a proposé de mélanger EURYDICE avec CHER ANTOINE, une des autres pièces d'Anouilh que je lui avais fait relire. Le pari du film était de faire tenir l'action dramatique dans ces allers-retours entre les amis d'Antoine et les comédiens de la captation. Tout cela m'a paru le moyen de renforcer l'émotion des retrouvailles d'Orphée et Eurydice, ces deux personnages mythologiques rendus immortels par la force de l'imaginaire et de l'inconscient populaire.

Autant je rêve de retravailler avec beaucoup de comédiens, autant je rêve de travailler pour la première fois avec beaucoup d'autres. J'avais été fasciné par le phrasé de Denis Podalydès dans les films de Bruno Podalydès ou d'Arnaud Desplechin, par son côté caméléon quand il fait des lectures de livres à la radio. J'avais admiré Hippolyte Girardot dans Rois et Reine et Un Conte deNoël de Desplechin ou dans Lady Chatterley de Pascale Ferran. Andrzej Seweryn était extraordinaire par exemple en Dom Juan dans la pièce de Molière. J'ai vu Michel Robin sur scène ou en coulisses je ne sais combien de fois depuis ses rôles chez Roger Planchon à la fin des années 50. Mais j'étais tout aussi heureux de retrouver les onze autres, aussi bien ceux avec qui j'avais tourné récemment que ceux que je n'avais plus croisés depuis longtemps mais dont j'avais continué de suivre la carrière.

 


Photo de tournage

 

 

 

 

Distribution

  • Sabine Azéma : Eurydice 1
  • Anne Consigny : Eurydice 2
  • Pierre Arditi : Orphée 1
  • Lambert Wilson : Orphée 2
  • Mathieu Amalric : Monsieur Henri
  • Michel Piccoli : le père
  • Anny Duperey : la mère
  • Denis Podalydès : Antoine
  • Jean-Noël Brouté : Mathias
  • Hippolyte Girardot : Dulac
  • Michel Vuillermoz : Vincent
  • Andrzej Seweryn : Marcellin
  • Michel Robin : le garçon de café
  • Gérard Lartigau : le petit régisseur
  • Jean-Chrétien Sibertin-Blanc : le secrétaire du commissaire

La troupe de la Colombe ; filmée par Denis Podalydès

  • Vimala Pons : Eurydice
  • Sylvain Dieuaide : Orphée
  • Fulvia Collongues : la mère
  • Vincent Chatraix : le père
  • Jean-Christophe Folly : monsieur Henri
  • Vladimir Consigny : Mathias
  • Laurent Ménoret : Vincent
  • Lyn Thibault : la jeune fille et le garçon de café
  • Gabriel Dufay : le garçon d'hôtel

Fiche technique

  • Réalisateur: Alain Resnais
  • Scénario : Laurent Herbiet, Alex Reval, d'après les pièces Eurydice (1942) et Cher Antoine ou l'Amour raté (1969) de Jean Anouilh
  • Producteur délégué : F comme Film, Jean-Louis Livi
  • Musique originale : Mark Snow
  • Directeur de la photographie : Eric Gautier
  • Montage : Hervé de Luze
  • Décors : Jacques Saulnier
  • Durée : minutes
  • Dates de sortie : 25 avril 2012

 

Le Mythe d'Orphée et Eurydice

Orphée est fils d'Oeagre, et de Calliope. Oeagre était fils d'Arès; il suivit Dionysos aux Indes et fut instruit des Mystères de Dionysos qu'il enseigna à son fils. Calliope "à la belle voix", était la Muse de l'Éloquence et de la Poésie Epique. Orphée fut le poète et le citharède le plus célèbre qui n'ait jamais vécu dans l'Antiquité. Dès son enfance il montra de grandes dispositions pour la poésie et la musique qu' Apollon lui fit don d'une lyre à sept cordes qu'avait conçue Hermès dans son jeune âge. Les Muses lui apprirent à en jouer et en leur honneur il rajouta deux cordes à sa lyre. Il passe pour être l'inventeur de la cithare.

Lors d'un voyage en Egypte, il améliora ses connaissances sur les divinités et il découvrit les rites initiatiques et mystiques. Jason, sur le conseil de Chiron, demanda à Orphée de se joindre aux Argonautes. Il s'embarqua sur l'Argo pour la Colchide et sa musique et ses chants les aidèrent à vaincre de nombreuses difficultés qui se présentèrent au cours de leur expédition. Orphée immobilisa les terribles rochers mouvants, les Symplégades, qui menaçaient de briser le navire; il encouragea les rameurs durant les longues journées de navigation et leur fournit la bonne cadence; il vainquit les sirènes et leurs sortilèges par la puissance et la beauté de son chant.

A son retour, il épousa la très belle dryade, Eurydice et il s'installa en Thrace pour régner sur le peuple des sauvages Cicones. Les dryades sont, dans la mythologie grecque, des nymphes, des déesses mineures liées aux chênes en particulier, et aux arbres en général. Elles sont généralement considérées comme des créatures très timides qui se montrent rarement, sauf à la déesse Artémis qui est réputée être l'amie de la plupart des nymphes. Les Dryades sortaient d'un arbre appelé « Arbre des Hespérides ». Certaines d'entre elles allaient dans le Jardin des Hespérides pour protéger les pommes d'or que le jardin contenait. Les Dryades ne sont pas immortelles, mais peuvent vivre très longtemps.

Le couple vécut très heureux et selon Diodore de Sicile, il eut un enfant appelé Musée qui devint le premier prêtre de Démèter à Eleusis. Mais ce bonheur idyllique et cet amour parfait allait être troublé par un drame atroce. Un jour, près de Tempé, dans la vallée du fleuve Pénée, Eurydice refusa les avances d’un dieu champêtre nommé Aristée qui se mit à la pourchasser ou bien dansait-elle simplement avec des Nymphes, toujours est-il qu'elle posa malencontreusement son pied nu sur un serpent venimeux caché dans l'herbe drue qui la mordit à la cheville. Terrassée par le poisson foudroyant la malheureuse Eurydice s'écroula sur l'herbe tendre. En vain Orphée employa le suc bienfaisant des plantes pour détruire l'effet du poison mais rien n'y fit et Eurydice mourut.

Inconsolable, Orphée descend jusqu'aux Enfers pour la sauver. Il se rendit à Ténare en Laconie où se situe l'entrée des Enfers et descendit courageusement au Tartare dans l'espoir de ramener son épouse. A son arrivée, non seulement il charma le passeur Charon, le chien Cerbère et les trois Juges des Morts par sa musique, mais il interrompit momentanément les supplices des Camnés grâce à sa lyre et sa musique puis arrive devant les souverains du monde souterrain : Hadès et sa femme Perséphone. Impressionnée par son courage et son amour, Perséphone prie Hadès de rendre Eurydice à son mari. Ce dernier accepte à la seule condition qu'Orphée ne se retourne pas avant d'être sorti des Enfers. Celui-ci, trop impatient, se retourne à quelques pas de la sortie. Eurydice lui fait alors un signe d'adieu avant de disparaître pour toujours.

Eurydice de Jean Anouilh

Eurydice est une pièce de théâtre de Jean Anouilh, publiée en 1942 et créée au théâtre de l'Atelier (Paris) la même année, dans une mise en scène d'André Barsacq.
Elle fait partie des Pièces noires avec L'Hermine (1931), La Sauvage (1934) et Le Voyageur sans bagage (1937).

Anouilh transpose le mythe grec à l'époque contemporaine et dans le milieu du théâtre, jouant partiellement la mise en abyme:

Eurydice est actrice dans une troupe de comédiens en tournée. Au buffet d'une gare, elle rencontre Orphée, un violoniste. Ils tombent amoureux et Eurydice quitte la troupe pour vivre avec Orphée. Le couple croise un commis-voyageur inquiétant, M. Henri, peut-être le Destin.
Le directeur de la troupe révèle que Eurydice est sa maîtresse. Orphée est jaloux, les amants se fâchent. Eurydice se fait écraser par un bus. M. Henri, compatissant, transige avec la mort : Eurydice est ramenée à la vie, mais Orphée ne doit pas la regarder jusqu'au matin. Orphée ne résiste pas et la regarde. Elle meurt à nouveau. M. Henri propose à Orphée le seul remède qui lui permettra de rejoindre Eurydice, la mort. Dans une chambre d'hôtel sans charme, les deux amants sont réunis à jamais.

La présence surnaturelle du Destin est banalisée sous la figure de M. Henri. Mais, sur le plan scénique, un procédé technique est frappant : les morts voient les vivants, mais les vivants ne voient pas les morts autour d'eux, moyen inventé par Pirandello dans ‘’Henri IV’’. Comme les tragédies classiques, la pièce est structurée sur des scènes qui sont des face-à-face entre deux personnages. Par exemple, le premier acte nous montre Orphée et son père, puis Eurydice et sa mère, cette mère et son amant, Vincent, Eurydice et Orphée, Eurydice et l'amant qu'elle chasse, Mathias, Orphée qui chasse son père et enfin, après le suicide de Mathias, Orphée et Eurydice à nouveau.

Avec cette pièce, Anouilh avait découvert le style qui allait faire sa grandeur. On remarque dans les plus beaux passages le triomphe d’une poésie en courtes phrases, avec un vocabulaire simple et précis, rythmé par l'utilisation, dans toute leur valeur incantatoire, de certains mots habilement choisis. Ainsi, quand Orphée, dessillé, voit clairement l'avenir et la transformation d'un pur idéal en une banale aventure, la poésie, qui exprime plus qu'elle ne dit, s'impose plus que jamais : « ‘’Oui. J'entrerai un moment dans toi. Je croirai pendant une minute que nous sommes deux tiges enlacées sur la même racine. Et puis nous nous séparerons et nous redeviendrons deux. Deux mystères, deux mensonges. Deux. »

À travers le monde des comédiens ambulants, tragique à force de ridicule, Anouilh continue sa peinture naturaliste d'une société corrompue, illustre encore son thème de l’appartenance de l’être à son milieu. On voit un père qui exploite son fils, qui, lui, méprise ce raté aussi odieux que ridicule.

C’est M. Henri qui est le porte-parole de l’auteur : « Mon cher, il y a deux races d'êtres. Une race nombreuse, féconde, heureuse, une grosse pâte à pétrir, qui mange son saucisson, fait ses enfants, pousse ses outils, compte ses sous, bon an mal an, malgré les épidémies et les guerres, jusqu'à la limite d'âge ; des gens pour vivre, des gens pour tous les jours, des gens qu'on n'imagine pas morts. Et puis, il y a les autres, les nobles, les héros. Ceux qu'on imagine très bien étendus, pâles, un trou rouge dans la tête, une minute triomphants avec une garde d'honneur ou entre deux gendarmes selon : le gratin. »

La pièce débute par l'exposé de la relation père-fils et la relation mère-fille, les deux dialogues initiaux se terminant sur des constats d'échec. Le père se plaint : « Ta mère ne m'a jamais aimé. Toi non plus d'ailleurs. Tu ne cherches qu'à m'humilier.’’ » La mère avait déjà fort vécu : elle était entretenue et avait un amoureux. Son amour pour Vincent, qui naquit sur un tango mexicain, est pathétique car, si lui s’exalte encore : « Ah ! l'incertain, le troublant premier jour. On se cherche, on se sent, on se devine, on ne se connaît pas encore et on sait pourtant déjà que cela durera toute la vie.  », s’il récite le rôle de Perdican dans ‘’On ne badine pas avec l’amour’’, elle constate plutôt froidement son caractère éphémère : « Pourquoi s'est-on quittés quinze jours après?’’  ». Ainsi, ils présentent aux jeunes, avec leur grotesque scène d'amour où le passé réel et les rôles se mêlent inextricablement, l'image exacte de ce qu'ils deviendront, d'ici un quart de siècle, d'où l'indication de mise en scène : « Orphée et Eurydice les ont écoutés, serrés l'un contre l'autre comme épouvantés. » suivie d'un ordre surprenant donné aux deux « croulants » : « Orphée : ‘’Voilà, il faut que vous sortiez.’’ »

Le couple d’Orphée et d’Eurydice se détache, admirable comme une image de vitrail, sur le fond gris ou noir des personnages habituels au dramaturge. Entre eux, s’est déclenché un coup de foudre dont le souvenir est rappelé par la caissière à Eurydice, après le geste d'Orphée, juste avant qu’elle rentre dans la mort pour la seconde fois : « Comme vous étiez beaux tous les deux quand vous vous êtes avancés l'un vers l'autre dans cette musique ! Vous étiez beaux, innocents et terribles, comme l'amour. » Malgré la fraîcheur spontanée de cet amour mutuel, le couple ne résiste pas au souvenir de l’inconduite passée : seule la mort leur permettra de se rejoindre enfin. Et le désespoir fait dire à Orphée : « La mort ne fait jamais mal. La mort est douce... Ce qui fait souffrir avec certains poisons, certaines blessures maladroites, c'est la vie. C'est le reste de vie. Il faut se confier franchement à la mort comme à une amie. » (acte I).

Si l’amour d’Eurydice pour Orphée est pur, il reste qu’elle prêtait son corps aux lubricités du régisseur avec plus de complaisance que de dégoût, qu’ainsi la ressemblance avec sa mère jeune se complète : « Tu vois, mon chéri, il ne faut pas trop nous plaindre... Tu avais raison, en voulant être heureux, nous serions peut-être devenus comme eux... Quelle horreur ! » Aussi, pareille à « la sauvage  », elle renonce à son amour parce que son passé lui colle à la peau. Dans la lettre qu’elle a écrite avant sa mort et qui est lue après le geste définitif d'Orphée, elle explique exactement ce que pense celui qu'elle aime, d'où une fuite décrite dans ce pathétique passage : « Je m'en vais, mon chéri. Depuis hier déjà j'avais peur et en dormant, tu l'as entendu, je disais déjà ‘’c'est difficile’’. Tu me voyais si belle, mon chéri. Je veux dire moralement, car je sais bien que physiquement tu ne m'as jamais trouvée très, très belle. Tu me voyais si forte, si pure, tout à fait ta petite sœur... Je n'y serais jamais arrivée. »

Création le 18 décembre 1942 au Théâtre de l'Atelier.
Mise en scène : André Barsacq

PERSONNAGES et interprètes :

  • LE PÈRE : Jean Dasté
  • ORPHÉE : Alain Cuny
  • EURYDICE : Monelle Valentin
  • LA MÈRE : Madeleine Geoffroy
  • LE GARÇON DU BUFFET : Eugène Yvernes
  • VINCENT : Jean-Henri Chambois
  • LA JEUNE FILLE : Annie Talbert
  • MATHIAS : Roger-Maxime
  • ALFREDO DULAC : Alfred Adam
  • MONSIEUR HENRI : Auguste Boverio
  • LE GARÇON D'HÔTEL : Léonce Corne
  • LE PETIT RÉGISSEUR : Jacques Jeannet
  • LE CHAUFFEUR : Marcel Pérès
  • LA CAISSIÈRE : Suzanne Dalthy
  • LE SECRÉTAIRE DU COMMISSARIAT : André Schlesser

Jean Anouilh

Jean Anouilh est un écrivain et dramaturge français, né le 23 juin 1910 à Bordeaux (Gironde) et mort le 3 octobre 1987 à Lausanne (Suisse).

Son œuvre théâtrale commencée en 1932 est particulièrement abondante et variée : elle est constituée de nombreuses comédies souvent grinçantes et d'œuvres à la tonalité dramatique ou tragique comme sa pièce la plus célèbre, Antigone, réécriture moderne de la pièce de Sophocle. Anouilh a lui-même organisé ses œuvres en séries thématiques, faisant alterner d'abord « Pièces roses » et « Pièces noires ».
Les premières sont des comédies savoureuses marquées par la fantaisie comme Le Bal des voleurs (1938) alors que les secondes montrent dans la gravité l'affrontement des « héros » entourés de gens ordinaires en prenant souvent appui sur des mythes antiques comme Eurydice (1942), Antigone (1944) ou Médée (1946).

Après la guerre apparaissent les « Pièces brillantes » qui jouent sur la mise en abyme du théâtre au théâtre (La Répétition ou l'Amour puni, 1947 - Colombe, 1951), puis les « Pièces grinçantes », comédies satiriques comme Pauvre Bitos ou le Dîner de têtes (1956). Dans la même période, Jean Anouilh s'intéresse dans des « Pièces costumées » à des figures lumineuses qui se sacrifient au nom du devoir : envers la patrie comme Jeanne d'Arc dans L'Alouette (1953) ou envers Dieu comme Thomas Becket (Becket ou l'Honneur de Dieu (1959) adapté au cinéma en 1964.

Le dramaturge a continué dans le même temps à servir le genre de la comédie dans de nombreuses pièces où il mêle farce et ironie (par exemple Les Poissons rouges ou Mon père ce héros, 1970) jusque dans les dernières années de sa vie.

Jean Anouilh a de plus participé à vingt-deux films, traduit sept pièces de dramaturges étrangers, et mis lui-même en scène onze pièces. Une trentaine de ses pièces ont été montées, notamment par George Pitoëff au théâtre des Mathurins, et interprétées par les plus grands comédiens, français ou étrangers. Ses pièces qu'il a catégorisées (pièces noires, roses, grinçantes, brillantes.. .) donnent une image constante et pessimiste de la nature humaine, rongée par la nostalgie d'une pureté perdue.