NagasakiL'histoire de la villeLes raisons du bombardement de 1945Le 9 août 1945Les conséquences du bombardementDe nos jours...Nagasaki est célèbre à la fois pour avoir été la deuxième cible des bombes
atomiques de la fin de la guerre en 1945, mais aussi pour être restée
pendant deux siècles le seul point de contact entre le Japon et le reste
du monde et pour avoir gardé une minorité chrétienne, longtemps persécutée,
mais toujours active. |
Voir page détaillée sur l'origine et les préparatifs de la production de la bombe
Le choix des villes cibles:
Le 1er juin 1945, des propositions sont faites au
président Harry Truman, successeur de Roosevelt, pour terminer la
guerre le plus rapidement possible.
Parmi ces propositions, on y trouve celle d'utiliser la bombe nucléaire
contre le Japon, le plus tôt possible, sans avertissement, sur une
cible peuplée et d'importance militaire.
Quatre villes sont alors désignées: Kyoto (industries diverses),
Hiroshima (grand port militaire et ville industrielle), Kokura (le
principal arsenal), Niigata (port, aciéries et raffineries).
Kyoto, bien que présentant techniquement un
site idéal, est rejetée par quelques conseillers dont l'orientaliste
français Serge Elisseeff (1889-1975) qui connaissent la
richesse culturelle de la ville et pensent que cette destruction serait
un obstacle grave à une réconciliation ultérieure avec le Japon.
La liste devient Hiroshima, Kokura, Niigata et Nagasaki ( port et base
militaire)
Ces villes avaient été relativement épargnées par les bombardements
classiques et le furent plus encore après le choix, afin de bien
mesurer les effets de la Bombe. Les cibles définitives allaient
dépendre des conditions météorologiques...
La décision
La capitulation allemande signée, aucun doute n'était
possible sur l'issue de la guerre. Mais la question du prix humain est
posée. Peu de temps auparavant, 12 500 alliés et près de 250 000
japonais avaient laissé la vie pour la seule conquête d'Okinawa (voir la bataille d'Okinawa et ses lieux de
mémoires actuels).
On estimait que les pertes s'élèveraient au minimum à 500.000 tués, là
où la victoire sur l'Allemagne avait entraîné 200.000 morts.
Le 17 juillet 1945 la conférence de Potsdam s'ouvre : il s'agit de
définir les conditions de survie de l'Allemagne vaincue. Le jour même
Truman reçoit un message codé l'informant du succès de l'essai Trinity.
Truman et Churchill se mettent d'accord pour porter discrètement à la
connaissance de Staline l'existence de la bombe : ils le font le 24
juillet, mais Truman ne mentionne ni le mot " nucléaire ", ni le mot "
atomique ". Staline n'y prête que peu d'attention …
Plus question d'hésiter : le succès de l'expérience atomique exige une
décision immédiate. Truman rédige une demande de reddition
inconditionnelle du japon intégrant la menace de l'utilisation d'armes
terribles. Elle sera signée également par Churchill. Le 26 juillet, un
ultimatum est adressé au Japon.
Le 28 juillet, l'ultimatum est rejeté et l'ordre d'utiliser la bombe
est aussitôt lancé.
Les faits
Le 25 juillet, avant même la réponse du Japon à l'ultimatum, Tibbets reçoit l'ordre d'utiliser une de ses "armes spéciales" dès que la météo le permettra, à partir du 3 août, sur l'une de ces quatre cibles: Hiroshima, Kokura, Niigata ou Nagasaki. La cible devait être clairement visible et le bombardement s'effectuerait à une altitude proche de 30 000 pieds (environ 9100 m).
Le 6 août 1945 à 8h14, c'est la destruction d'Hiroshima
La nouvelle de la destruction d'Hiroshima parvient à
Tokyo le 7 août, laissant le gouvernement japonais sceptique et sans
réaction.
Le 8 août, l'URSS entre à son tour en guerre contre le Japon,
conformément aux accords de Yalta.
Le 9 août 1945, le B-29 "Bockscar" piloté par Charles
Sweeney, et parti de Tinian dans les îles Mariannes du Nord, se dirige
vers
Kokura qui, une fois de plus, est sous les nuages.
Conformément à la consigne "no see, no bomb" ("pas de visibilité, pas
de bombe"), Bockscar se dirige alors vers Nagasaki où la couverture
nuageuse se déchire, le temps pour le B29 de larguer "Fat Man", à 11h
02.
Cette bombe est une bombe au plutonium, différente de celle d'Hiroshima
( Uranium 235 ), mais semblable à celle de l'essai Trinity, réalisé à
Alamogordo, le 15 juillet 1945
Le scénario d'Hiroshima se reproduit, à peine moins meurtrier. En
effet, la topographie de Nagasaki en fait un site plus ouvert alors que
les collines ceignant Hiroshima avaient amplifié les effets
dévastateurs de l'explosion.
Une seconde importante ville du Japon vient d'être rasée en quelques
secondes.
Les conséquences du bombardement
La ville abritait, en 1945, 250 000 habitants. Le 9 août 1945, la bombe libère en un instant l'énergie
correspondant à 20 000 tonnes de TNT. 18 000 habitations sont détruites. Il existe à Nagasaki quelques particularités par rapport à Hiroshima :
Comme Hiroshima, Nagasaki présente son parc de la Paix et les deux villes sont associées dans les protestations contre les armes atomiques et leurs essais. |
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Temple détruit (photo US gouv septembre 1945) |
Photo de Masao Shiotsuki , le 10 août 1945
Cathédrale Urakami, janvier 1946 |
Le travail de Shomei Tomatsu
En 1960, le photographe Shômei Tômatsu entreprend une série de
clichés sur Nagasaki. Une des photos les plus connues est une montre
présentée sur la couverture de l’ouvrage. Cette montre déterrée à
environ 700 m du point d’impact de la bombe, dont le mécanisme s’est
arrêté exactement à l’heure de l’explosion, 11h 02 le 9 août 1945, est
conservée au musée de Nagasaki. |
Montre arrêtée à l'heure de la bombe, Nagasaki 1960 portrait de Katao Tsuyo, 1961 Cette femme était présente en 1945 à 1,4 km de l'épicentre et avait perdu 13 membres de sa famille. |
De nos jours..."L'Ange de Nagasaki" Une de ces sculptures, photographiées ci-dessus a été donnée par la ville de Nagasaki en 1976 à
l'UNESCO à l'occasion de son 30ème anniversaire. |
Le monument de la Paix, à l'hypocentre de la bombe |