|
Gutaï
est l’un des plus important mouvement fondateur de l’art contemporain mondial.
Peu connu, révélé en France et en Europe par Michel Tapié, son influence sur l'art
nord-américain et européen reste sous-estimée. Le terme vient de Gu : instrument,
Taï : outil, son adverbe Gutaïteki : concret, incarnation.
Jiro Yoshihara, né en 1905 à Osaka, peut être considéré comme
le fondateur et le théoricien du mouvement, mais il déclare : " Je suis
un maître qui n'a rien à vous apprendre, mais je vais créer un climat optimum
pour la création."
Il est cependant dèjà un artiste reconnu de 50 ans alors que
tous les autres ont entre 20 et 35 ans.
Ce mouvement prend sa source non pas à Tokyo mais le
Kansaï, région pourtant réputée comme plus traditionaliste.
En 1952 y est fondée l'Amicale des artistes contemporains, ou groupe Genbi.
Celui-ci compte parmi ses membres Jiro Yoshihara. En 1953, Yoshihara publie
dans la revue Bokubi un essai intitulé « En marge de l'art abstrait », consacré
à De Kooning, Hartung, Rothko et à Jackson Pollock, dont l'action painting
tend à établir, comme la calligraphie, une fusion entre l'action et l'œuvre.
Désireux d'ouvrir l'art japonais à des techniques qui en révolutionneraient
les formes, Yoshihara crée l'association d'art Gutaï en décembre 1954. Elle
compte alors une quinzaine de jeunes artistes issus du groupe Genbi, dont
Shôzô Shimamoto, Tsuruko Yamazaki , Michio Yoshihara, Toshio Yoshida, auxquels
s'adjoindront, en 1955, les animateurs du groupe
Zéro (Zero-Kai) , Kazuo Shiraga, Saburo Murakami, Atsuko Tanaka et Akira
Kanayama. En tout une trentaine d'artistes, dont une notable proportion
de femmes.
Jiro Yoshida, Kazuo Shiraga, Sadamasa Motonaga et Akira Kanayama
utilisent le geste, rappel de la spontanéité de l'écriture.
Yoshihara utilise des calligraphies réduites à un seul trait.
Shiraga s'élance dans le vide, tenu par une corde, projette
de la peinture et se sert de ses pieds comme pinceau.
Akira Kanayama invente un jouet téléguidé qui, rempli de couleur, trace un réseau
de lignes.
Shimamoto lacère le tableau, et utilise un canon qui projette
de la couleur.
Yoshida Toshio utilise le feu pour marquer la surface
picturale.
Tanaka Atsuko développe le sens de l'ouïe (installation
de sonnettes), de la vue (ampoules qui clignotent) et du toucher (costume
orné d'ampoules).
Murakami place à l'entrée d'une exposition des écrans
de papier qui seront déchirés, dès le vernissage, par le passage du premier
visiteur
Toutes ces pratiques montrent la diversité des modes de création:
Importance du matériau ; oeuvres in situ ; rôle dévolu au corps de l’artiste
; performances et gestualité picturale sont (re)découverts par Gutaî. C’est
la liberté et la créativité après la chape de plomb de la dictature militaire
puis du traumatisme de la défaite de 1945.
Gutaï tire ses origines de l’abstraction, du surréalisme, du mouvement Dada.
Il inspire l’Action Painting de J Pollock et de façon plus lointaine le
mouvement français Supports-Surfaces.
Formellement Gutaï naît au début de 1955 sous l’impulsion de Yoshihara qui
publie dans une revue le manifeste de l'art Gutaï
en 1956. Des expositions de groupe sont organisées jusqu'à la fin
des années 1960.
Jiro Yoshihara, Kazuo Shiraga, Sadamasa Motonaga et Akira Kanayama utilisent le geste, rappel de la spontanéité de l'écriture. Toutes ces pratiques montrent la diversité et l'originalité des modes de création. En effet, comme le dit lui-même Yoshihara : « faire ce que personne n'avait encore entrepris » ou « notre démarche naît au contraire de l'aboutissement des recherches de nouvelles possibilités », Gutaï a pour ambition d'éliminer l'imitation et la copie.
Liste non exhaustive des principaux artistes, âgés entre vingt et trente-cinq ans, ayant fondé ou rejoint le mouvement Gutai, à partir de décembre 1954, avec, pour les plus importants, un lien donnant une courte biographie :
Toshimitsu Imai (今井 俊満) 1928-2002, non membre du mouvement, assure le lien entre celui-ci et l'art informel, issu de l'Occident.
Jirô Yoshihara est né à Ôsaka
en 1905.
Il commence à exposer à partir de 1930 et intégre l’association d’artistes
japonais « NIKA » en 1934.
Artiste respecté, Yoshihara avait d’abord choisi une veine surréaliste.
A partir de 1935, il oscilla entre abstractions géométriques et expressionnistes,
teintées de souvenirs semi-figuratifs, et revint même après-guerre à des
portraits barrés de croix, questionnant le retour à l’ordre que connaissait
la peinture japonaise à l’occidentale.
Les derniers travaux personnels de l’artiste, probablement influencés par
la peinture chinoise à l’encre, furent fondés sur le cercle. Il semble que
Yoshihara ait commencé bien avant la formation officielle de Gutai à recevoir
de jeunes artistes dans son atelier, et le groupe serait en réalité né en
1951. Yoshihara anima aussi une Société de Discussion sur l’Art Contemporain
(Gendai Bijutsu Kondankai, née en 1952), sur les moyens d'ouvrir la tradition
(en particulier la calligraphie) à la modernité, de créer un art individuel
et universel, japonais mais ouvert au monde.
Membre fondateur de Gutaï, il publie en 1956 un manifeste
de l'art Gutaï, et anime ce mouvement jusqu’à la fin de sa vie.
Il expose à Paris au Salon de mai en 1952 et 1958 et à New-York à l’International
Carnegie en 1961.
Il meurt en 1972
![]() Défi au soleil de plein été, installation 1955 |
![]() Jirô Yoshihara, peinture sur toile 1960 |
1968 |
Sadamasa Motonaga est né en 1922 dans la préfecture de Mie. Dès sa fondation il adhère à Gutaï et participe à sa première exposition à Tokyo en 1955
|
Plus de détail : Sadamasa Motonaga A partir de 1980, expose et participe à des retrospectives
de Gutaï au Japon et dans le monde entier . |
||
Tanaka Atsuko est née en 1932 à Ôsaka ; membre fondateur de Gutaï en 1955. Page détaillée sur Atsuko Tanaka
Voir une uvre plus récente de Tanaka Atsuko |
Kanayama Akira Kanayama Akira est né en 1924 Il épouse Tanaka. Atsuko Il vit et travaille à Nara , il meurt en 2006
|
||
Shiraga Kazuo est né en 1924, à Amagasaki, dans la prefecture de
Hyogo.
|
Il pratiquela peinture avec les pieds, debout ou pendu à une
corde. A partir de 1968, il enseigne la peinture à Osaka, initiant ses élèves à l'art occidental contemporain. Il entre en 1971 au monastère bouddhiste du temple Enryaku sur le Mont .Hiei. sous le nom bouddhiste de Sodo Shiraga Shiraga Kazuo meurt le 8 avril 2008. Fiche complète : Kazuo Shiraga |
||
Née en 1925 à Ashiya (Hyogo), et morte en 2019 , plus de détails Tsuruko Yamazaki
|
![]() Peinture issue de projections de couleurs |
||
né en 1928, il adhére en 1955 à Gutai , il se spécialise dans l'empreinte du feu sur les toiles et l'effet de la chaleur sur des matériaux coulés sur des plaques de contreplaqué Il a vécu à Kobe, il est mort en 1997 , plus de détails Toshio Yoshida
|
![]() Rope-Loop , 1983 |
||
Shôzô Shimamoto
né en 1928 à Ôsaka Expérimente des lacérations de toiles mais aussi des installations ou le spectateur se fait acteur ( prière de marcher... ) sur une réalisation déformable. En 1976, il participe à un projet d'art épistolaire, impliquant 60 pays et 8000 participants. Il réalise un chemin de papier, le long de la rivière Mukogawa en installant 10 000 journaux. En 2000, il initie une performance qui durera plusieurs années : lors de voyages autour du monde, il prend l'empreinte du corps de femmes à l'encre de Chine sur papier de riz : les "Nyotakus". Son projet est de réaliser ainsi 1000 Nyotakus. Lors d'une master Class du Peintre Nato ("Art et absence d'habits", 2000) à Paris, il réalisera l'empreinte de ses élèves et des modèles. 2004 : Il présente une Performance "Nyotaku», à l'International Gallery of Contemporary Art, Venise, Italie. Il a vécu à Nishinomiya, et a été Professeur honoraire à la Kyoto University of Education, directeur de la Takarazuka University of Art and Design Il meurt le 25 janvier 2013 Plus de détails Shôzô Shimamoto
|
|
||
Saburô Murakami né en 1925 à Kobe Murakami débute dans Zero-Kai, le groupe Zero japonais fondé deux années avant Gutai, avec Kazuo Shiraga et Atsuko Tanaka, dans une critique avant-gardiste de l'Occident. Il s'illustre dans le groupe Gutaï par ses perfomances, en particulier Traversant les écrans de papier (Sept châssis en bois recouverts sur chaque coté de feuilles de papier craft (14 feuilles) couvert de poudre d'or. Bois, papier craft, poudre d'or. 240 x 240 cm). Cette œuvre de Murakami a été intégrée aux préoccupations de la critique occidentale des années 1960. Tout d'abord, le dépassement de la peinture dans l'action ; ensuite la démarche irrévérencieuse et destructrice, assimilée à un geste néo-Dada. La « performance » de Murakami connaît des versions multiples. Elle a pour origine Six trou, œuvre présentée à l'ouverture de la première exposition d'art Gutai, en 1955, où l'artiste perce six béances dans un assemblage de trois écrans de papier montés sur châssis. Par la suite, Murakami étend le dispositif en multipliant les écrans, comme dans la performance de 1956 ou bien en fait une œuvre participative en obstruant l'entrée des expositions Gutai à l'aide des mêmes écrans de papier , avec le titre Veuillez entrer s'il vous plaît. L'œuvre connaît également une variante significative dans le Festival de l'art Gutai sur scène en 1957, création collective où les notions de frontalité et de visibilité, la représentation spectaculaire et sa déception, l'éphémère et la disparition, sont mis en jeu avec une intensité rarement atteinte dans l'histoire des arts de la scène. Il continua à réaliser des happenings à travers le monde jusqu'en 1994 Il est mort en 1996 à Kyoto 2e exposition Gutaï, en 1956, performance
de l'artiste |
Article détaillé : Saburô Murakami |
Le manifeste de l'art Gutaï par Jiro Yoshihara ( Gendai bijutsu sengen )
par YOSHIHARA Jirô, extrait de Geijutsu shincho, (Nouvelles Tendances artistiques), Tokyo, décembre 1956
Désormais, l'art du passé apparaît à nos yeux, sous couvert d'apparences soi-disant signifiantes, comme une supercherie.
Finissons en avec le tas de simulacres qui encombrent les autels, palais, salons
et magasins de brocanteurs.
Ce sont tous des fantômes trompeurs qui ont pris
les apparences d'une autre matière : magie des matériaux - pigments, toile, métaux,
terre ou marbre - et rôle insensé que l'homme leur inflige. Ainsi occultée par
les productions spirituelles, la matière complètement massacrée n'a pas droit
à la parole.
Jetons tous ces cadavres au cimetière !
L'art Gutai ne transforme pas, ne détourne pas la matière; il lui donne vie. Il participe à la réconciliation de l'esprit humain et de la matière, qui ne lui est ni assimilée ni soumise et qui, une fois révélée en tant que telle se mettra à parler et même à crier . L'esprit la vivifie pleinement et, réciproquement, l'introduction de la matière dans le domaine spirituel contribue à l'élévation de celui-ci .
Bien que l'art soit champ de création, nous ne trouvons dans le passé aucun exemple de création de la matière par l'esprit. A chaque époque, il a donné naissance à une production artistique qui cependant ne résiste pas aux changements. Il nous est par exemple difficile aujourd'hui de considérer autrement que comme des pièces archéologiques les grandes œuvres de la Renaissance.
Tout conservateur que cela puisse paraître de nos jours, ce sont peut-être les arts primitifs et l'art depuis l'impressionnisme qui ont tout juste réussi à garder une sensation de vie, sans heureusement trop trahir la matière, même triturée; ce sont encore les mouvements comme le pointillisme ou le fauvisme qui ne supportaient pas de sacrifier la matière, bien que la consacrant à la représentation de la nature. Néanmoins, ces œuvres ne nous émeuvent plus ; elles appartiennent au passé.
Ce qui est intéressant, c'est la beauté contemporaine que nous percevons dans les altérations causées par les désastres et les outrages du temps sur les objets d'art et les monuments du passé. Bien que cela soit synonyme de beau décadent, ne serait-ce pas là que, subrepticement, se révélerait la beauté de la matière originelle, par-delà les artifices du travestissement ? Lorsque nous nous laissons séduire par les ruines, le dialogue engagé par les fissures et les craquelures pourrait bien être la forme de revanche qu'ait pris la matière pour recouvrer son état premier. Dans ce sens, en ce qui concerne l'art contemporain, nous respectons Pollock et Mathieu car leurs œuvres sont des cris poussés par la matière, pigments et vernis. Leur travail consiste à se confondre avec elle selon un procédé particulier qui correspond à leurs dispositions personnelles. Plus exactement, ils se mettent au service de la matière en une formidable symbiose.
Nous avons été très intéressés par les informations que DOMOTO Hisao et TOMINAGA Sôichi nous ont données au sujet de Tàpies, Mathieu et les activités de l'art informel, et sans en connaître les détails, nous partageons la même opinion pour l'essentiel. Il y a même une étonnante coïncidence avec nos revendications récentes au sujet de la décou-verte de formes entièrement neuves et qui ne doivent rien au formes préexistantes. L'on ne sait toutefois pas clairement si, sur le plan des recherches possibles, les composantes formelles et conceptuelles de l'art abstrait - couleur, ligne, forme, etc. - sont appréhendées dans une quelconque relation avec la spécificité de la matière.
Quant à la négation de l'abstraction, nous n'en saisissons pas l'argument essentiel; quoi qu'il en soit, l'art abstrait sous une forme déterminée a perdu tout attrait pour nous et l'une des devises de la formation de l'Association pour l'art Gutai, il y a trois ans, consistait à faire un pas en avant par rapport à l'abstraction, et c'est pour nous en démarquer que nous avons choisi le terme de "concret" ; mais également et surtout parce que nous voulions nous positionner de manière ouverte sur l'extérieur, en opposition avec la démarche centripète de l'abstraction .
A ce moment-là, encore maintenant d'ailleurs, nous pensions que le legs le plus important de l'abstraction résidait dans le fait qu'elle avait vraiment ouvert la voie, en ne limitant pas l'art à la simple représentation, à de nouvelles possibilités de création d'un espace autonome, digne du nom de création. Nous avions décidé de consacrer notre énergie à la recherche des possibilités d'une création artistique pure. Pour concrétiser cet espace "abstractionniste", nous avions essayé de créer une complicité entre les dispositions humaines de l'artiste et la spécificité de la matière. Nous avions en effet été étonnés par la constitution d'un espace inconnu et inédit dans le creuset de l'automatisme où se fondaient les dispositions propres à l' artiste et le matériau choisi. Car l'automatisme transcende inévitablement l'image du créateur. Nous avons donc consacré tous nos efforts à la recherche de moyens personnels de création spatiale au lieu de compter sur notre seule vision.
Si nous prenons par exemple KINOSHITA Toshiko, qui est membre de notre association, elle n'est que professeur de chimie dans un collège de jeunes filles; en déposant tout simplement des substances chimiques sur du papier filtre, elle arrive à générer un espace étrange. La réaction ne se faisant pas immédiatement, il faut attendre le lendemain de la manipulation pour connaître le résultat définitif et précis. Il faut signaler que le mérite d'avoir été la première à miser sur les formes que peut prendre ce matériau bizarre lui revient. Après Pollock, il peut y avoir des milliers de Pollock sans que cela nuise à son prestige car ce qui compte, c'est la découverte.
Sur une immense feuille de papier, SHIRAGA Kazuo dépose un amas de peinture et l'étale violemment avec les pieds. Ce procédé entièrement neuf a été accueilli par les journalistes de-puis deux ans comme art corporel, mais en fait SHIRAGA n'a jamais eu l'intention de monter en spectacle son étrange ouvrage; il n'a fait que recueillir , dans des conditions spontanées, le moyen de réaliser la synthèse entre le matériau, qu'il a choisi en fonction de son tempérament, et son état psychique.
Par rapport à la méthode organique de SHIRAGA, SHIMAMOTO Shôzô poursuit depuis quelques années des manipulations mécaniques. Il fracasse un flacon de verre rempli de vernis sur un support et obtient ainsi une peinture résultant des éclaboussures et des projections, ou bien, il provoque l'explosion par gaz d'acétylène d'un petit canon de sa fabrication rempli de couleurs qui se répandent en un instant sur une grande toile ; cette expérience est d'une fraîcheur à couper le souffle. Il y a également les travaux de SUMI Yasuo, qui utilise un vibrateur électrique et les œuvres de YOSHIDA Toshio constituées d'un tas unique de pigments.
Cette quête d'un univers original et inconnu a donné naissance à de nombreuses autres œuvres sous forme d'"objets". Les conditions imposées lors de l'exposition en plein air qui avait lieu tous les ans à Ashiya, furent sans doute très stimulantes. Quant aux travaux qui combinent différents matériaux, il ne faut cependant pas les confondre avec les objets sur-réalistes car les premiers évitent de mettre l'accent sur le titre et le sens de l'œuvre, contrairement à ces derniers. l'objet de l'art Gutaï, feuille de métal colorée (TANAKA Atsuko) ou bien forme semblable à une moustiquaire réalisée dans du vinyle rouge (YAMAZAKI Tsuruko) doit être considéré comme une action intentée à la spécificité de la matière, couleur et forme. Le fait d'être une association ne signifie pas qu'il y ait un quel-conque contrôle, car dans la mesure où elle se veut jusqu'au bout un lieu de création, elle donne lieu à toutes sortes d'expériences: art corporel, art du toucher et musique concrète (depuis plusieurs années SHI-MAMOTO Shôzô a réalisé des œuvres expérimentales dignes d'intérêt).
L'œuvre de SHIMAMOTO Shôzô qui donne l'impression de marcher sur un pont effondré; celle de MURAKAMI Saburô évoquant un corps entré dans une longue-vue scrutant le ciel; l'élasticité organique des grands sacs de vinyle de KANAYAMA Akira ; ou le Costume fait d'ampoules clignotantes de TANAKA Atsuko ; ou bien encore les formes d'eau et de fumée de MOTONAGA Sadamasa. L'art Gutaï respecte tous les pas en avant et toutes les audaces vers l'inconnu. De prime abord, on nous confond souvent avec Dada, que nous ne négligeons nullement et dont nous découvrons à nouveau le mérite. Il faut dire cependant que nous sommes bien différents et que notre démarche naît au contraire de l'aboutissement des recherches de nouvelles possibilités.
Geijutsu shincho, (Nouvelles Tendances artistiques), Tokyo, décembre 1956, pp.2O2-2O4.