Les films de
l'année 1940
- L'Aigle
des mers de Michael Curtiz avec Errol Flynn, Brenda Marshall,
Claude Rains, Donald Crisp.
- Camarade X (Comrade X) de King Vidor avec Clark Gable, Hedy
Lamarr et Felix Bressart
- Chercheurs d'or (Go West) de Edward Buzzell avec les Marx
Brothers, John Carrol et Diana Lewis.
- La
Dame du vendredi (His Girl Friday) de Howard Hawks
- Le
Dictateur (The Great Dictator), de Charlie Chaplin
avec Paulette Goddard et Jack Oakie
- Docteur Cyclops d' Ernest B. Schoedsack avec Albert Dekker,
Janice Logan, Thomas Coley
- Une
femme dangereuse (They Drive by Night) de Raoul Walsh
- La Fille du puisatier de Marcel Pagnol avec Josette Day,
Fernandel, Fernand Charpin et Raimu.
- Indiscrétions de George Cukor
- Primrose
Path de Gregory La Cava
- Les Raisins de la colère (The Grapes of Wrath) de John Ford, d'après le roman
de John Steinbeck
- Rebecca de Alfred
Hitchcock : Oscar du meilleur film
- Rendez-vous (The Shop Around the Corner) d'Ernst Lubitsch
avec Margaret Sullavan, James Stewart et Frank Morgan.
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Les films de l'année 1941
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Les films de
l'année 1942
- Bambi : film d'animation de Walt Disney.
- Casablanca
de Michael Curtiz avec Humphrey Bogart et Ingrid Bergman - Oscar
1943 du meilleur film.
- Dernier Atout de Jacques Becker
- La
Féline (Cat People) de Jacques Tourneur
- Gentleman
Jim , de Raoul Walsh
- Goupi Mains Rouges de Jean Becker avec Fernand Ledoux, Robert
Le Vigan, Blanchette Brunoy
- Il était un père (···· Chichi
ariki) de Yasujiro Ozu
- Jeux
dangereux (To Be or Not to Be) de Ernst Lubitsch
- L'assassin
habite au 21 de Henri-Georges Clouzot
- Madame
Miniver (Mrs Miniver)
de William Wyler avec Greer Garson et Walter Pidgeon - Oscar du
meilleur film
- La Nuit fantastique de Marcel L'Herbier
- La Splendeur des Amberson (The Magnificent Ambersons), d' Orson Welles
- La Symphonie Fantastique de Christian-Jaque
- Une
femme cherche son destin (Now, Voyager)de Irving Rapper
- Uniformes
et jupon court (The Major and the Minor) de Billy Wilder
- Les Visiteurs du soir de Marcel Carné avec Arletty, Fernand
Ledoux
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Les films de l'année 1943
- Les Amants diaboliques ,
( Ossessione) de Luchino
Visconti
- Banana split de Busby Berkeley avec Alice Faye, Carmen Miranda
- Le
Corbeau de Henri-Georges Clouzot avec Ginette Leclerc, Pierre
Fresnay
- Douce de Claude Autant-Lara
- Goupi Mains Rouges de Jacques Becker
- Le ciel est à vous de Jean Grémillon
- Lumière d'été de Jean Grémillon
- Les Mystères de Paris de Jacques de Baroncelli
- L'Ombre
d'un doute (Shadow of a Doubt ) d' Alfred Hitchcock
- Pour qui sonne le glas d'après Ernest Hemingway avec Gary
Cooper et Ingrid Bergman
- Titanic
de Werner Klingler
- Vaudou
(I Walked with a Zombie) de Jacques Tourneur avec Frances Dee,
James Ellison, Tom Conway, Edith Barrett, James Bell
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Les films de l'année 1944
Les films de l'année
1946
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Les films de l'année 1945
Les films de l'année 1947
- L'Aigle à deux têtes de Jean Cocteau avec Edwige Feuillère,
Jean Marais
- Antoine et Antoinette de Jacques Becker
- L'Aventure de madame Muir de Joseph L. Mankiewicz
- La Bataille de l'eau lourde de Jean Dréville et Titus Vibe
Müller
- Boomerang
d'Elia Kazan avec Dana Andrews, Jane Wyatt, Lee J. Cobb
- Le Charlatan d' Edmund Goulding avec Tyrone Power, Joan Blondell
- La Chartreuse de Parme de Christian-Jaque avec Gérard Philipe
- La
Dame de Shanghai (The Lady from Shanghai) de Orson
Welles
- Le
Diable au corps de Claude Autant-Lara d'après le livre de
Raymond Radiguet
- Feux croisés (Cross Fire) d'Edward Dmytryk
- La
Griffe du passé (Out of the Past) de Jacques Tourneur
- Les amoureux sont seuls au monde de Henri Decoin, avec Louis
Jouvet, Dany Robi
- Le_silence_est_d'or
de René
Clair avec Maurice Chevalier
- Les Maudits de René Clément
- Monsieur
Verdoux de Charles Chaplin
- Le Mur invisible (Gentleman's Agreement) de Elia Kazan
- Le
Narcisse noir de Michael Powell et Emeric Pressburger
- Panique,
de Julien Duvivier
- Quai des orfèvres de Henri-Georges Clouzot avec Louis Jouvet,
Simone Renant, Bernard Blier, Suzy Delair, Charles Dullin
- Récit d'un propriétaire , de Yasujirô Ozu
- La Vallée de la peur (Pursued) de Raoul Walsh
- Ziegfeld Follies de Vincente Minnelli
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La Belle et la bête, de Jean Cocteau ; scénario
de Jean Cocteau adapté de la version du conte publiée en 1757 par Jeanne Marie
Leprince de Beaumont ; musique originale de Georges Auric ; directeur de la photographie
Henri Alekan ; date de sortie 29 octobre 1946 ; durée 96 minutes;
avec Josette
Day ( la Belle ), Jean Marais ( Avenant/la Bête/le Prince ), Marcel André ( le
marchand ), Mila Parely ( Félicie ), Nane Germon ( Adélaïde ), Michel Auclair
( Ludovic )
Il était une fois... un riche armateur et ses quatre enfants
: Ludovic, un garçon espiègle; deux pimbêches prétentieuses, Adélaïde et Félicie;
et la cadette, incarnation de toutes les grâces, Belle. Ils ont pour compagnon
de jeux un beau jeune homme un peu fat, Avenant. Un soir, le marchand s'égare
dans une forêt profonde. Il commet l'imprudence de voler une rose appartenant
à la toute-puissante Bête, monstre à corps d'homme et à tête de lion, qui vit
en reclus dans son château. La Bête exige le sacrifice de Belle pour prix de sa
clémence. Mais au lieu de la malfaisance attendue, celle-ci découvre chez le bourreau
des trésors de générosité. Elle rentre au logis, somptueusement parée. Jalouses,
ses surs poussent les garçons à prendre leur part. Avenant y laissera la
vie, et la Bête seulement sa peau : car le regard d'amour de Belle accourue l'a
changée en Prince charmant.
Des bras tiennent des torches et servent à dîner.
Les yeux des visages de pierres suivent des déplacements angoissés dans d'immenses
pièces sombres à l'image des toiles des maîtres flamands et hollandais tel que
Vermeer. Les gravures de Gustave Doré accentuent l'étrangeté angoissante des lieux.
La belle se déplace immobile en traversant des rideaux à qui le vent a donné la
vie. La bête est omniprésente et lutte contre un instinct sauvage qu'il faut maîtriser.
Le déplacement des personnages est lent et flottant. Le temps semble arrêté. C'est
une lutte entre deux extrémités la laideur et la beauté qui grâce au langage et
à la souffrance endurée se rapprochent de la compréhension.
Depuis Le sang
d'un poète (1930), Jean Cocteau (1889-1963) a délaissé le cinéma pour le théâtre
et la poésie. En 1943, cependant, L'éternel retour film dont il a écrit (pour
Jean Delannoy) « le récit et les paroles », est un grand succès : cette modernisation
de la légende médiévale de Tristan et Iseult ravive sa passion de l'écran. Reprenant
son interprète d'élection, Jean Marais, il adapte un conte pour enfants, La Belle
et la Bête, sans rien abdiquer de sa mythologie personnelle. Il se charge lui-même
de la mise en scène. Contre toute attente, alors que la mode était au réalisme,
c'est un triomphe.
Le film illustre cette définition que Cocteau donne
du cinéma: « un rêve dormi debout». Avec un minimum de truquages, en puisant
adroitement dans le stock en magasin du merveilleux classique (château, forêt,
candélabres animés, cheval magique, amour triomphant du sortilège ... ), le cinéaste
est parvenu à créer un univers de pure féerie. Un maître décorateur, Christian
Bérard, l'a aidé à façonner une «autre réalité», où l'esthétique picturale joue
son rôle : on est à mi-chemin de Vermeer de Delft et de Gustave Doré.
Dans
cette somptueuse imagerie, le blason du poète a trouvé un écrin à sa mesure. Et
Si le «vol nuptial » de la fin a quelque chose d'un peu ambigu, de désincarné,
on n'y prend pas garde. Le «bain lustral de l'enfance» a recouvert les récifs
des fantasmes.