Kenji Mizoguchi

 溝口 健二

Biographie

Kenji Mizoguchi est né le 16 mai 1898 à Tokyo.
Sa famille, malgré l'ambition de son père, devient très pauvre après la crise économique de 1904. Il vit dans le quartier d'Asakusa, alors le plus pauvre de Tôkyô. Le père de Mizoguchi, un ancien charpentier, est violent envers sa mère et sa sœur qu'il vendra comme geisha. Ayant des difficultés à l'école, il devient apprenti peintre sur tissus. Il se passionne alors pour la peinture et obtient un diplôme dans une académie de peinture. Il travaille comme dessinateur publicitaire et dans un journal de Kobe. En 1918, il participe à de violentes émeutes s'inspirant de la révolution russe qui lui font perdre son emploi.

Mizoguchi est le témoin de la vente de sa soeur par son père. Devenue geisha à quatorze ans puis maîtresse officielle d’un noble, elle l'aide financièrement pour ses études. Cet épisode a une grande influence sur l’orientation d’une œuvre qui se compose principalement de drames fondés sur la situation de la femme, femme de haut rang brimée par la société, geisha, servante ou prostituée.

A l'âge de 20 ans, après avoir vécu une vie difficile, il décide de quitter Tokyo pour s'installer à Kobe ou il devient assistant-réalisateur.
En 1922, il réalise son premier film, Le Jour où l'amour revit,  imprégné de ses convictions socialistes et qui est censuré par le gouvernement.
Il a réalisé au total plus de quatre-vingts films, dont la moitié environ aurait disparu.
Beaucoup de ses films muets sont des adaptations de romans, comme le Pont de Nihon (Nihonbashi, 1929) ou la Marche de Tokyo (Tokyo koshin kyoku, 1929).
Il est tenté par le réalisme social et déjà adepte du plan-séquence, mais il a des démêlés avec la censure gouvernementale à propos de son film la Symphonie de la capitale (Tokai kokyogaku, 1929).

En 1936, il réalisa coup sur coup deux des plus grands films de l’époque : l’Élégie d’Osaka et Les Sœurs de Gion. Très bien accueillis par le public et la presse, ces deux films sont condamnés par le régime militaire et Mizoguchi se tourne alors vers des thèmes historiques, approfondissant son style dans Contes des chrysanthèmes tardifs ( 1939). Il arrive en partie à échapper aux pressions politiques destinées à lui faire tourner des films à contenu nationaliste. Mais il est contraint cependant de réaliser pour Shochiku, la plus grande maison de production cinématographique japonaise Le Chant de la caserne, et l'Épée de Bijomaru qui lui permet d'éviter la prison.
Il adapte en 1942, les 47 Ronins, thème souvent traité au Japon.

Kenji Mizoguchi est de ces réalisateurs de la même trempe que Kurosawa ou Ozu, mais qui n'aura malheureusement pas eu la gloire de ceux là. Il aura cependant fortement contribué au développement du cinéma Japonais.
Kenji Mizoguchi décède en 1956.

 

Filmographie sélective

  • 1923  Le Jour où l'amour revit (Ai ni yomigaeru hi)
  • 1923  Le Pays natal (Kokyo)
  • 1923  Rêves de jeunesse (Seishun no yumeji)
  • 1923  La Rue du feu de l'amour (Joen no chimata)
  • 1923 Triste est la chanson des vaincus (Haizan no uta wa kanashi)
  • 1923  813, une aventure d'Arsène Lupin (813)
  • 1923  Le Port de la brume (Kiri no minato)
  • 1923  Dans les ruines (Haikyo no naka)
  • 1925 La Chanson du pays natal
  • 1930 Okichi L'Étrangère (Tojin okichi)
  • 1933 Le Fil blanc de la cascade (滝の白糸, Taki no shiraito)
  • 1935 La Cigogne en papier
  • 1935 Oyuki la vierge
  • 1935 Les Coquelicots
  • 1936 Les Sœurs de Gion Gion no shimaï / Gion no kyodaï)
  • 1936 L'Elégie d'Osaka (Naniwa erejii)
  • 1937 L'Impasse de l'amour et de la haine
  • 1939 Conte des chrysanthèmes tardifs (Zangiku monotogari )
  • 1941 Le Chant de la caserne
  • 1942 La Vengeance des 47 rônins
  • 1942 l'Épée Bijomaru
  • 1944 Musashi Miyamoto
  • 1945 L' Epee de Bijomaru
  • 1946 La Victoire des femmes
  • 1946 Cinq femmes autour d'Utamaro  (歌麿をめぐる五人の女 , Utamaro o meguru gonin no onna)
  • 1947 L'Amour de l'actrice Sumako
  • 1948 Les Femmes de la nuit
  • 1949 Flamme de mon amour
  • 1950 Le Destin de madame Yuki
  • 1951 Miss Oyu
  • 1951 La Dame de Musashino
  • 1951 Mademoiselle Oyu
  • 1952 La Vie d'O'Haru femme galante (Saikaku Ichidai Onna)
  • 1953 Les Musiciens de Gion
  • 1953 Les Contes de la lune vague après la pluie (Ugetsu monogatari )
  • 1954 Une femme dont on parle (Uwasa no onna)
  • 1954 Les Amants crucifiés (·· ·· Chikamatsu monogatari)
  • 1954 L'Intendant Sansho (山椒 大夫 Sanshô dayû)
  • 1955 L'Impératrice Yang Kwei Fei
  • 1955 Le Héros sacrilège (Shin Heike monogatari)
  • 1956 La Rue de la honte

* Le Héros sacrilège (Shin heike monogatari) de Kenji Mizoguchi, sorti en 1955, durée 108 mn; avec Raizo Ichikawa, Yoshigo Kuga, Ishiro Oya

Dans le Japon médiéval, Kiyomori découvre qu'il n'est pas le fils de son père, mais le fils illégitime de l'empereur défunt, dont sa mère fut une courtisane. Cette révélation transforme sa vie.
Sur fond de lutte pour le pouvoir, l'auteur peint l'ascension d'un jeune homme, qui au prix d'un difficle apprentissage, finira par trouver sa place dans la société en devenant une sorte de héros.


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