L'Intendant Sansho (Sanshô dayû) est un film japonais réalisé par Kenji Mizoguchi, sorti au Japon en 1954
Quand sa vraie identité est découverte, il est réhabilité et nommé gouverneur par le ministre de la justice, il occupera le même poste que jadis avait occupé son père, mort il y a un an. Il publie une loi où il octroye la liberté à tous les esclaves. Il se présente à la propriété de Sanshô pour l'arrêter, même si celui-ci n'est pas sous sa juridiction puisqu'il dépend directement de l'Empereur. Quand il a envoyé Sanshô en exil, il démissionne et part chercher sa mère, qu'il trouvera vieille, aveugle et abandonnée. D'une façon minoritaire dans l'œuvre de Mizoguchi, c'est ici par son sujet et ses personnages, un film plus masculin que féminin ; et l'oppression qu'il dépeint touche autant les homems que les femmes, les enfants que les adultes. A travers les malheurs de Tamaki, de Zushio et d'Anju, Mizoguchi a voulu décrire l'aube des valeurs morale à une époque où elles ne sont pas encore des valeurs objectives mais seulement le parti pris de quelques uns comme par exemple le père de Zushio. Le voyage initiatique du fils Zushio sera celui d'un barbare prenant conscience de la condition humaine et devenant un adulte responsable et civilisé en poursuivant la quête de justice entreprise par son père quelques décennies auparavant. De l'esclave sans remords marquant de pauvres congénères au fer rouge lorsqu'ils tentent de s'enfuir, il deviendra un gouverneur ordonnant d'abolir les lois sur l'esclavage dans sa province et punissant les supérieurs abusifs. Son changement s'opère grâce à l'apport d'une femme, mais plus encore par l'unité familiale : d'abord un barbare, il retrouve subitement son innocence juvénile en cassant une branche en compagnie de sa sœur. Lui rappelant une scène du passé entrevue plus tôt dans le film, il se remémore leur voyage en compagnie de la mère et sa jeunesse. Le succès de Zushio est dû est grande partie aux femmes : le sacrifice de sa sœur pour qu'il puisse s'échapper ; l'image et l'éducation de sa mère pour lui donner une raison de s'accomplir.
La mise en scène de Mizoguchi est particulièrement maîtrisée dans ce film. Impressionné
par la représentation du premier film en cinémascope au Festival de Venise, il
travaille encore d'avantage les larges et grands plans pour donner toute ampleur
à son image. Il alterne ses cadrages pour se rapprocher de ses personnages. Il
n'ira toujours pas jusqu'à insérer des gros plans simplement pour diriger l'attention
du spectateur sur un détail en particulier ou pour obtenir une meilleure intensité
dramatique, mais pour détailler d'avantage ses protagonistes principaux. | |||
Distribution
Fiche technique
Récompense: Ce film a obtenu le Lion d'Argent, qui correspond au deuxième prix, à la Mostra de Venise en 1954. |
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