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La péninsule de KiiKoya sanKumano SanzanYoshino et OmineIseLes sentiersHistoirePlus de photos |
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La péninsule de Kii tire son nom de l'ancienne province de Kii.
Cette province recouvrait le territoire actuel de la Préfecture
de Wakayama et le sud de la préfecture de Mie. Au nord-ouest
de cette province se trouve Ôsaka et au nord
Nara. La péninsule de Kii est réputée pour la beauté de ses paysages côtiers, pour ses montagnes boisées et pour ses onsen. Les activités économiques comprennent la pêche, la sylviculture et le tourisme. L'ouest de cette péninsule forme une autre péninsule plus petite, la péninsule d'Ise Les sites les plus importants de cette péninsule ont été classés en 2004 au Patrimoine mondial de l'UNESCO sous la dénomination de Sites_sacrés_et_chemins_de_pèlerinage_dans_les_monts_Kii |
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Mont KoyaComplexe religieux sacré du bouddhisme Shingon, situé dans
un bassin alpin, Koyasan a été fondé par le grand prêtre
Kûkai,
connu aussi sous le nom de Kobo Daishi (titre posthume, 774-835). L'ensemble du Mont Koya comprend également :
Voir en détail : Koya san |
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Kumano Sanzan« Kumano Sanzan » est le terme utilisé pour faire référence à l'ensemble des trois Grands Sanctuaires situés dans la partie sud-est de la chaîne des Monts Kii :
À l'origine, chacun de ces trois Grands Sanctuaires avait leur propre forme de culte naturel distinct. Vers la fin du 10e siècle, chacun de ces sanctuaires, sous l'influence bouddhiste, a établi un culte élargi aux trois divinités gardiennes de la région. La trinité divine de Kumano Sanzan est alors devenue un amalgame unique de traditions bouddhistes et shinto : les divinités de Kumano étaient considérées comme les plus puissantes au Japon. Au 11e siècle, ces Grands Sanctuaires sont devenus une destination de pèlerinage pour la famille impériale et les aristocrates. Avant la fin du 15e siècle, ils furent par contre supplantés par une majorité de pèlerins d'origine modeste. Tant de gens visitaient cette région qu'on y faisait souvent référence comme étant une « procession de fourmis ». Kumano Nachi Taisha est situé à côté d'une grande
chute d'eau, Nachi no Otaki, à l'origine objet de culte, et est associé
à un festival du feu, Machi no Himasuri, lié à la chute
d'eau. À proximité, à l'est, se trouve la forêt
primitive de Nachi, qui s'étend sur environ 32 ha, sacrée depuis
des temps anciens. |
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Yoshino et OmineL'Yoshino et l'Omine se trouvent dans la partie la plus septentrionale du site, près de Nara. Yoshino, ou partie nord du site, était considéré au milieu du Xe siècle comme la plus importante montagne sacrée du Japon, et sa réputation a atteint la Chine. Elle faisait l'objet d'un culte shinto à la montagne aux VIIe et VIIIe siècles et devint, plus tard dans le VIIIe siècle, l'un des principaux lieux sacrés de la secte Shugen du bouddhisme ascétique. Omine, au sud, était également associé à la secte Shugen, et notamment avec les pratiques ascétiques liées à son âpre environnement montagneux. Le site consiste en groupes d'édifices construits dans ce qui est considéré comme un style architectural unique, conçu comme une matérialisation de la fusion religieuse entre shintoïsme et bouddhisme. Un site naturel est classé, le Mont Yoshino (吉野山, Yoshino-yama). De vastes étendues de cerisiers, plantés et révérés depuis le Xe siècle à Yoshinoyama et aux alentours de Kimpusen-ji Hondo, font partie d'un rituel annuel à l'occasion duquel on offre chaque mois d'avril les bourgeons de fleurs de cerisiers à la divinité |
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Les SentiersLe Kumano Sankeimichi, connu localement sous le nom de Kumano Kodo, est un réseau d'anciens chemins de pèlerinage qui traverse la péninsule de Kii. Géographiquement, l'ancien site du Sanctuaire Hongu Taisha, Oyunohara , est l'épicentre de ce réseau et la plupart les routes de pèlerinages convergent vers ce point. Compte tenu de la croissance des villes, la plupart des anciens chemins de la côte n'existent plus aujourd'hui. La route Nakahechi relie l'ancienne capitale de Kyoto jusqu'à Kumano Sanzan. Après avoir voyagé vers le sud depuis Osaka en suivant la côte, les pèlerins parvenaient à une jonction près d'où se tient aujourd'hui la gare de train de Kii Tanabe. De ce point, ils se dirigeaient vers l'est, dans les montagnes, en direction de Kumano Hongu Taisha. Aux 11e et 12e siècles, cette route était la principale piste empruntée, et était très populaire auprès des familles impériales et aristocrates. C'est durant ces années que les sanctuaires secondaires nommés Oji ont été construits aux divers points de prière sur le chemin jusqu'à Hongu Taisha. Depuis Kumano Hongu Taisha, les pèlerins voyageaient habituellement 40 km par bateau sur la Kumano-gawa Sankeimichi jusqu'à Kumano Hayatama Taisha. La rivière de Kumano-gawa est entourée de montagnes surplombant les deux rives, et parsemée de rochers aux formes singulières. Cette rivière est en fait l'unique exemple d'une route de pèlerinage sur l'eau. Il existe aussi une route à travers les montagnes qui relie Kumano Hongu Taisha et Kumano Nachi Taisha, et qui est divisée en deux sections : Kugomotorigoe et Okumotorigoe. Du 13e au 14e siècle, la route de Kohechi qui relie Koyasan à Kumano Sanzan fut développée. Ce chemin est long de 70km et traverse 3 cols montagneux de plus de 1000 mètres, étant de ce fait une piste plus courte mais plus difficile depuis le nord de la péninsule de Kii jusqu'au sud. La route Ohechi qui suit la côte depuis Tanabe jusqu'à Kumano Nachi Taisha, était utilisée pour les pèlerinages mais aussi pour le tourisme. Le chemin Iseji, qui relie le Sanctuaire d'Ise-jingu au Kumano Sanzan, a été construit par En-no-Gyoja au début du 8e siècle. Cette route suit d'abruptes et sinueuses arêtes de montagnes à des hauteurs de 1000 à 2000 mètres, et sert à ce jour aux pratiques ascétiques des Yamabushi, moines Shugendo des montagnes |
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Du IIIe au IIe siècle avant J.-C., lorsque la culture du riz fut introduite au Japon et que les peuplements commencèrent à se développer dans les basses terres, la religion shintoïste, où les grands éléments de la nature comme les montagnes, les forêts, les rochers et les arbres étaient révérés à l'égal de dieux, fut adoptée. On croyait que les dieux de la montagne contrôlaient l'eau, essentielle à la culture du riz dans les plaines, et le minerai d'or, nécessaire au développement des villes. On croyait également que le dieu qui invita le premier empereur à construire Nara, première capitale, résidait dans les montagnes.
La religion shintoïste devint ainsi influente non seulement dans les zones rurales, mais aussi dans les villes, au fur et à mesure de leur formation. L'introduction du bouddhisme au milieu du VIe siècle coïncida avec le développement par le gouvernement d'un système centralisé de lois, d'après l'exemple de la Chine et de la péninsule coréenne. Le gouvernement adopta le bouddhisme comme religion garante de la stabilité de la nation et, au milieu du VIIIe siècle, des temples furent construits dans chaque province du Japon. Parallèlement, le concept de la Terre de Pureté associée aux monts Kii commença à gagner du terrain et les gens commencèrent des apprentissages dans les montagnes.
Le bouddhisme ne supplanta pas le shinto. Au lieu de cela, au fil des siècles, une forme de shinto-bouddhisme unique évolua, fondée sur la croyance que les dieux traditionnels japonais étaient les incarnations des divinités bouddhiques. Les monts Kii devinrent le centre de ce mouvement religieux aux IXe et Xe siècles.
Deux sectes bouddhistes furent également étroitement associées aux monts Kii : Au VIIIe siècle, la capitale fut transférée à Kyoto et au siècle suivant, la secte bouddhiste ésotérique Mikkyo fut importée au Japon depuis la Chine, ce qui souligna la croyance selon laquelle les montagnes sont des lieux de formation pour atteindre l'éveil. De là naquit la secte locale Shingon et beaucoup de nouveaux temples furent construits dans les monts Kii. L'essor de Mikkyo/Shingon coïncida avec l'ascension au pouvoir des aristocrates dont l'autorité reposait sur la possession des terres. Ils embrassèrent la nouvelle secte, tout comme l'empereur qui accueillit divers rites religieux dans ce qui allait devenir les monts sacrés Kii.
De la moitié du Xe au XIe siècle la secte Shugen fut établie, secte associant des éléments du culte des montagnes pré-bouddhiques, le bouddhisme ésotérique baptisé Mikkyo et des croyances taoïstes venues de Chine. Cette secte visait à atteindre des pouvoirs surnaturels par la pratique de l'ascèse dans les montagnes.
Au Xe et au XIe siècle, illustrant la pensée bouddhiste, les mont Kii furent associés à la « terre de pureté » où étaient intégrée à cette croyance, le paradis étant dénommé Fudaraku Jodo.
L'essor du nombre de pèlerins visitant les sites des monts Kii semble avoir coïncidé avec l'essor de l'agitation sociale autour de la capitale du IXe au Xe siècle. C'est à cette époque que beaucoup des chemins de pèlerinage furent tracés.
Durant les deux siècles qui suivirent, le XIe et le XIIe siècle, l'expansion japonaise distincte de pratiques bouddhistes, et les édifices associés à ces croyances, furent renforcés par la décision du gouvernement de mettre un terme à l'envoi de délégations en Chine. La consécration des trois grands sites des monts Kii était en cours, obtenant un soutien considérable auprès du peuple qui cherchait à s'échapper de conditions sociales en pleine dégradation, caractérisées par des conflits entre samouraïs.
Un empereur retiré fit un premier pèlerinage à Koyasan et à Kumano Sanzan à la fin du XIe siècle encourageant d'autres à le suivre toujours plus nombreux. Cela marqua l'apparition d'hospices, l'amélioration des sanctuaires et des temples, la construction de sanctuaires Oji le long des chemins principaux, et le financement par la famille impériale et des aristocrates de la gestion des sites.
Du XIVe au XVIe siècle, le conflit entre factions impériales, la puissance des samouraïs et les batailles entre seigneurs féodaux entraînèrent un affaiblissement de l'autorité impériale et centralisée mais, parallèlement, l'essor d'une économie monétaire et l'amélioration des méthodes de production firent apparaître une nouvelle classe aisée, les pèlerinages s'étendant alors à tous ceux qui pouvaient s'offrir le voyage.
Du XVIIe siècle à 1868, un puissant gouvernement féodal fut établi à Edo (qui devint plus tard Tokyo), et une grande partie de la terre associée aux temples fut absorbée par le gouvernement. Dans le même temps, l'amélioration des routes rendant le voyage plus facile, le nombre de pèlerins augmenta, de même que celui des simples touristes.
En 1868, l'empereur reprit le contrôle au gouvernement féodal et la capitale impériale fut transférée à Tokyo. Le nouveau gouvernement introduisit des mesures de contrôle des religions au Japon, et publia le décret de séparation du shinto et du bouddhisme en 1868, interdisant les activités liées au syncrétisme shinto-bouddhiste, et les statues du Bouddha furent enlevées des sanctuaires. Cependant, du fait du grand soutien apporté par la société dans son ensemble aux montagnes Kii et à leurs sanctuaires, beaucoup survécurent. En 1897 le gouvernement promulgua la loi de préservation des anciens temples et sanctuaires, l'étendant en 1919 aux sites naturels, et la renforçant en 1929.
Les sanctuaires de Kumano Sanzan ont donné naissance à un style architectural unique et ont servi de modèles à plus de 3 000 sanctuaires dédiés à la divinité Kumano dans tout le Japon.
De même, le complexe Garan, appartenant au Kongobu-ji à Koyasan, est devenu le modèle architectural des temples de la secte Shingon dans tout le Japon, au nombre de 4 000 environ.