Animaux du Japon

Bien que très urbanisé, et d’une densité de population triple de celle de la France, le Japon possède un certain nombre d'animaux sauvages surprenants.


Les ours

Le Japon, abrite environ 30 000 ours de deux espèces différentes:

L’une est le hi-guma (ours brun), qui vit au nord de Honshu et à Hokkaido .
L’autre, le tsukinowa-guma (ours noir d’Asie), occupe des aires du Honshu, et peut-être de Shikoku  
La première espèce compterait entre 3 000 et  10 000 individus et la seconde entre 10 000 et 18 000 (selon les sources).

Les ours noirs vivant dans les zones montagneuses hibernent la majeure partie de l’hiver. Ce sont d’excellents grimpeurs et construisent souvent des nids dans les arbres où sur des pentes raides que l’on appelle Enza en japonais. Ils y mangent, s’y reposent et y dorment. Leur repaire peut aussi être dans le creux d’un arbre, sous de grandes roches ou sous la terre. L’ours noir du Japon s’alimente principalement de matière végétale toute l’année. Selon l’époque, son régime alimentaire se compose de glands, de faînes, de petites pousses vertes, de cerises, de fourmis et d’autres insectes. Les glands sont une nourriture essentielle pour les ours en automne, car ils leur fournissent la suffisamment de graisse afin d’augmenter leur masse corporelle avant l’hibernation d’hiver.

L’ours noir du Japon est une créature omnivore. Il mange de petits animaux tels que des grenouilles, des lézards, des crabes et des charogne. Cependant, il chasse rarement des animaux et la végétation, qui est la base essentielle de son alimentation principale, ne lui demande que peu d’effort pour le nourrir.

L’ours noir du Japon ronge l’écorce afin d’obtenir l’aubier des arbres précieux utilisés comme bois de construction par l’homme. Ceci endommage voire même tue les arbres provoquant ainsi la colère de l’homme à cause de l’impact négatif provoqué sur l’industrie du bois de construction.


Une grande partie de l’habitat d’origine de l’ours noir du Japon a été utilisé pour des plantations   de bois de construction qui ont débuté pendant les années 1940 pendant la deuxième guerre mondiale quand le Japon avait besoin de ressources. Le déboisement incontrôlé a continué au fil des années, forçant les ours à pénétrer dans les villages ou les fermes pour trouver de la nourriture. Devenu une gêne au développement humain, des ours noirs du Japon sont chassés.

Il existe  des quotas de chasse à l’ours annuels , ils s’élèvent pour les préfectures concernées entre 40 et 50 autorisations.

Les japonais savent vivre avec l'ours. L'absence de pastoralisme rend les relations moins conflictuelles qu'en France, pas de brebis égorgée dans ce pays.
Aux abords des fermes, les poubelles et surtout les ruches sont protégées des incursions des ours.
Sur les chemins de montagne, des avertissement figurent à l'intention des promeneurs.
Des cloches sont à la disposition des randonneurs pour faire fuir l'ours. Les guides locaux ont des batons équipés de clochettes.



Avertissement, signalisation et cloche à ours

ours noir

Ours noir "empaillé"

Ruche protégée des ours par une lourde cage


Les tamias

Le Tamia de Sibérie ( Bouroundouk, Écureuil de Corée , Tamias sibiricus, voir fiche) se creuse pour domicile un véritable labyrinthe souterrain s'étendant souvent sur plus de 3,5 mètres et doté d'au moins une entrée bien dissimulée.
À la chambre principale, il ajoute des tunnels en cul-de-sac pour y entreposer sa réserve d'aliments pour l'hiver. Les chambres réservées au repos sont toujours d'une exquise propreté; les écales, les enveloppes et les excréments sont repoussés dans des tunnels de débarras.

Le tamia a un menu varié de noix, de fruits et de graines, surtout de graines de maïs et de tournesol à l'automne; il peut entreposer pour l'hiver jusqu'à 7 litres de nourriture. Le tamias porte un nom latin qui veut dire "intendant"; la comparaison ne pourrait être plus juste.

Il a pour prédateurs naturels l'épervier, le renard, la belette, mais aussi à l'occasion le chat domestique.

Le tamia peut assez facilement être apprivoisé


Chat léopard du Bengale, yama-neko

Chat léopard du Bengale, en anglais leopard-cat, en japonais yama-neko (Prionailurus bengalensis, voir classification)

Le Chat léopard du Bengale se trouve en Afghanistan, au Bangladesh, en Birmanie, au Cambodge, en Chine, en Inde, en Indonésie, en Corée, au Laos, en Malaisie, au Népal, au Pakistan, aux Philippines, à Taïwan, en Thaïlande, dans les Républiques orientales de l’ex-Union soviétique et au Viêt Nam.

Au Japon, on trouve quelques centaines d'individus sur les îles isolées deTsushima et Iriomote:

  • Le chat d’Iriomote (Prionailurus bengalensis iriomotensis, Imaizumi, 1967) vit uniquement sur la petite île de Iriomote (préfecture d'Okinawa).
  • Le chat sauvage de Tsushima (Prionailurus bengalensis euptilura) appelé « chat sauvage de Tsushima ». L'île Tsushima dépend de la préfecture de Nagasaki. Elle est située à l'est et au sud est de la péninsule coréenne et à l'ouest du détroit de Kammon qui sépare les îles japonaises de Honshu et de Kyushu.

Voir détails sur le Chat-léopard


La grue du Japon

La grue du Japon ( Grue du Japon ou de Mandchourie: Grus japonensis, en japonais Tancho, anglais Red-crowned Crane) symbolise la longévité et la fidélité d'où son côté emblématique. On la retrouve sur le dos des billets de 1000 yens et dans les cours d'origami ( voir un modèle d'origami). Son envergure peut atteindre 280 cm pour une masse totale de seulement 10 kg.
La chasse et l’urbanisation ont pourtant largement contribué à la régression de l’espèce. En 1952, seuls 33 individus peuplaient l’île d'Hokkaido.
Cette année là, l'hiver a connu des records de froid et ces animaux n'auraient pas du y survivre. Les fermiers et les enfants des écoles les ont nourries et sauvées.
C'est ainsi qu'est née la tradition de nourrir les grues en hiver et des sites de nourrissage sont entretenus par l'état. La population s’est stabilisée autour de 600 à 900 spécimens (selon les sources).

C'est un des plus grands oiseaux du monde . Son corps est entièrement blanc si l'on excepte l'extrémité ornementale des ailes et le cou qui sont noirs. Le grue japonaise doit son nom anglais (red crowned crane) au capuchon de peau nue écarlate qui couvre le sommet du crâne. Les pattes sont noir uni

Les grues japonaises nichent et se nourrissent dans les marais pourvues en eaux profondes. Ce type d'habitat est plutôt rare chez la plupart de leurs proches parents gruidés qui préfèrent en général les flaques superficielles. Si, de manière générale, les prairies humides couvertes de joncs de l'est asiatique en alternance avec des peuplements ouverts de chênes et de bouleaux constituent leur site privilégié, la présence de pelouses d'herbes sèches leur est indispensable pendant la période de nidification. On peut également les trouver dans des zones agricoles, notamment dans le secteur de rizières.

Les grues japonaises sont grégaires et vivent en bandes. Lorsqu'elles lissent leurs plumes avec leur bec, elles étalent sur leurs couvertures une huile spéciale sécrétée par une glande située sur la partie supérieure de la queue qui contribue à conserver leur plumage dans de bonnes conditions de santé. Elles ont un bec pointu et affilé dont elles se servent comme harpon et qui , grâce à sa forme, rend plus aisé la capture de proies.

La saison de nidification intervient au printemps et en été. Les grues mettent en scène un rituel dansant composé de révérences, de dodelinements de tête,de sauts et de diverses autres postures qui leur sert à la fois de parade nuptiale et de communication entre les différents membres du groupe. Mâles et femelles poussent des cris à l'unisson avant l'exécution de nouveaux éléments de danse. La grue japonaise est monogame et en général fidèle. Le dimorphisme sexuel est très faible. Mâle et femelle participent à la construction du nid et se relaient à tour de rôle pour l'incubation.

Les grues japonaises ont un régime omnivore. Elles se nourrissent d'insectes, d'invertébrés aquatiques, de poissons, d'amphibiens et de rongeurs ainsi que de de roseaux, d'herbes, de baies de bruyère, de blé et d'autres plantes pendant la saison chaude. En hiver, leur régime varie beaucoup en fonction de leur implantation géographique. Elles cherchent généralement un large éventail de ressources animales et végétales dans les cours d'eau non gelés ou dans les champs cultivés, notamment ceux de maïs. Les zones agricoles ne constituent pas les seuls endroits d'approvisionnements : les plages basses battues par les marées sont également très fréquentées et leur permettent de faire le plein de poissons, de crabes et d'arénicoles.

On peut les observer dans des refuges ou en pleine nature.
Un programme de réintroduction a également été mis en place en Russie.


Tanuki

Le tanuki du Japon (Nyctereutes procyonoides) se nomme chien viverrin ou Racoon dog en anglais

Il ressemble à un raton-laveur mais appartient à la famille des canidés (voir classification des mammifères) dont il est le seul représentant à hiberner.
Ce canidé à la morphologie trapue est d'avantage un opportuniste alimentaire qu'un réel prédateur. Charognes, œufs, insectes, oisillons, escargots, petits rongeurs, grenouilles et même crapauds au venin desquels il semble résister, constituent l'essentiel de son régime alimentaire enrichi toutefois de quelques végétaux type baies ou champignons.
Durant l'automne, le poids du tanuki augmente considérablement afin de lui permettre de constituer des réserves pour l'hibernation. Cependant, l'hibernation n'est pas systématique puisqu'elle dépend de la température. Si celle-ci ne descend pas au dessous de -5°C, ils peuvent rester actifs ou ne s'endormir que pour quelques jours.
De mœurs principalement nocturnes, ce sont des animaux plutôt discrets et solitaires et l'on n'observe pas de structure sociale aussi élaborée que chez d'autres canidés, bien que certains individus apprécient la présence de leurs congénères.
L’aire de répartition est limitée à l’Asie orientale et couvre la région de l’Amur-Ussuri en Russie, la Corée, la Chine orientale, le Japon et le nord de l’Indochine. Entre 1928 et 1955, plus de 9000 sujets, ont été lâchés dans la partie européenne de la Russie en vue d’y augmenter la production de fourrures. L’espèce connut alors une rapide expansion, ce qui permet d'en trouver en Hongrie, en Autriche, en Allemagne et même en France.


Poterie de Tanuki, avec ses deux énormes "roustons"

Le tanuki est dans l'imaginaire japonais l'objet de croyances et de vénération.
Tanuki, kitsune (le renard), et tengu (le chien) sont les différentes formes d'un esprit magique polymorphe, appelé mononoke en tant que groupe.
Les noms qu'ont leur donne sont souvent féminins, ce qui signifie que les kitsune sont perçues comme une notion féminine. Elles sont rusées, jouent des tours et sont douées de pouvoirs magiques. Tanuki est censé devenir capable de changer de forme quand il atteint un âge avancé (souvent une centaine d'années), et ses pouvoirs ne cessent de croître avec le temps. Pour ce faire il place une feuille sur sa tête et son pouvoir peut s'étendre aux objets environnants.
Les kitsune sont souvent associées avec la divinité du riz Inari.
Au départ les kitsune étaient les messagères d'Inari, mais les deux notions ont été assimilées au fil du temps l'une à l'autre. On trouve des kitsune à l'entrée des sanctuaires d'Inari. Les Kitsune sont reliées tant au rites shintos que bouddhistes. Les kistune sont sensées être douées de pouvoirs magiques important, comme la possession, la capacité de souffler du feu, ou d'ignition en frottant leurs queues les unes contre les autres. Elles pourraient aussi se manifester dans le monde onirique, créer des illusions, courber l'espace et le temps, ou rendre les gens fous.

Un peu à la manière de nos nains de jardin, les effigies de Tanuki sont censées porter chance. Ils sont en général représentés avec un chapeau, un ventre rond et d'énormes testicules, symboles de prospérité.

Tanuki a été dans le cinéma japonais le héros de nombreux films d'animation:



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