Au début des années 1910, Jules , Allemand et Jim, Français, liés par une solide amitié, rencontrent Catherine, au sourire envoûtant, ressemblant à celui d'une statue qui les a ébloui en Grèce. C'est Jules qui épouse Catherine. Jim sera le parrain de leur petite fille, Sabine. Ils sont séparés par la première guerre mondiale, mais rapprochés par l'art et la littérature. Ils se retrouvent en 1918, Jim vient les voir en Allemagne, et s'aperçoit que Jules et Catherine ne s'aiment plus. Catherine devient la maîtresse de Jim, désire un enfant de lui. Jules accepte le divorce, mais Catherine apprend que Jim a une maîtresse et, pour le faire souffrir, renoue avec un ancien amant. Ils rentrent en France, mais ne peuvent avoir d'enfant. Seule une petite fille de cinq ans les rapproche. Inconstante, insatisfaite, Catherine a eu des amants. Catherine devient la maîtresse de Jim et désire un enfant de lui. Jules souffre mais, par faiblesse, par un amour dénué de toute dignité à l'égard de sa femme, se résigne à une situation intolérable. Brouilles et réconciliations entre ces faux et vrais ménages se succèdent à un rythme diabolique. L'amitié de Jules et Jim survit pourtant a de tels assauts. Les années s'écoulent. Jim décide d'épouser Gilberte, sa maîtresse. Catherine feint de renoncer à lui mais, sous les yeux de Jules, l'invite à une promenade en voiture et se précipite dans la Seine avec lui. Jules assiste à l'incinération des deux corps. Sur ce thème classique du triangle, deux hommes amoureux de la même femme, l'action est d'abord légère et vire-voltante comme la célèbre chanson "Le Tourbillon" Le tempo devient ensuite plus lent jusqu'à la fin tragique, mais cependant distanciée. Cette Catherine, rayonnante, dont Jules et Jim vont tomber amoureux, sera toujours en parfait accord avec la nature que ce soient la plage, les bois et la montagne. Et lorsque Jules ou Jim remettront en cause sa royauté elles se jettera à l'eau ; sans conséquence avec Jules, au bord de la Seine lorsqu'il tiendra des propos machiste, de manière définitive avec Jim lorsqu'elle l'entraîne dans la mort, à la fin du film. Jules et Jim, foncièrement urbains, attachés à Paris, se soumettent à tous les diktats imposés par Catherine. Et l'on ne sait trop si c'est la guerre de 14 ou l'impossibilité de satisfaire sa femme qui brise Jules. Quand à Jim, il se rend au rendez-vous mortel de Catherine lorsqu'il choisit enfin une vie plus constructive avec Gilberte. Comme il l’a lui-même déclaré, François Truffaut cherchait à filmer dans Jules et Jim une histoire où le scabreux de la situation (un ménage à trois) n’entache en rien l’innocence des trois personnages, leur intégrité morale, leur tendresse et surtout leur pudeur. Il réussit là une belle histoire d’amour, impossible et tragique. Jeanne Moreau est rayonnante dans ce rôle de femme ensorceleuse, personnage central et pivot du trio. La mise en scène est fraîche et légère, le ton “narrateur” à la Truffaut est attachant. Avant d'être elevé au Panthéon du Cinéma français, le film échappe de peu à l'interdiction totale, pour sa prétendue immoralité. Il sort en France avec une interdiction aux moins de 18 ans . Citations du filmDéclarations de François TruffautFrançois
Truffaut écrit: "Je peux dire que la lecture, en 1953,
de "Jules et Jim", premier roman d'un vieillard de 74 ans, a déterminé
ma vocation de cinéaste. J'avais 21 ans et j'etais critique de cinéma.
J'ai eu le coup de foudre pour ce livre et j'ai pensé: si un jour
je réussis à faire des films, je tournerai "Jules et Jim". | |||||
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Cyrus Bassiak (Serge Rezvani) et Jeanne Moreau | ||||
Distribution
Fiche technique
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Henri -Pierre Roché et son romanL'auteur du roman Henri-Pierre Roché né à Paris le 28 mai
1879, mort à Sèvres le 9 avril 1959 est d'abord peintre, collectionneur
d'art, et journaliste. Il est l'un des premiers à s'intéresser spécifiquement
aux artistes femmes. Il encourage les femmes artistes à développer leur
travail et réunit une collection qui comptera plus de 300 œuvres de femmes.
En 1906, il devient l'amant de Marie Laurencin dont il est également le
premier collectionneur. Conseillers de grands collectionneurs, il commence
par initier Gertrude et Leo Stein à l'art moderne et leur fait acquérir
des tableaux de Picasso en 1905. Il travaille ensuite pour le collectionneur
John Quinn de 1921 à 1924, qui le mandate pour acheter des œuvres de Brancusi,
Matisse et Picasso. Le roman Jules et Jim passe totalement inaperçu
à sa sortie et disparait des rayons des libraires. François
Truffaut le découvre par hasard parmi des invendus soldés
en 1955. Le livre plait aussitôt à Truffaut qui prend contact
avec Pierre-Henri Rocher. Avec le scénariste Jean Gruault, ils
travaillent de longs mois à l'élaboration de scénario.
Le caractère autobiographique de Jules et Jim est
indéniable, mais n'a été connu qu'après le
décès de l'auteur: |