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Keiichiro Hirano

Keiichirō Hirano(平野啓一郎 Hirano Keiichirō) est un romancier japonais né en 1975.

Biographie

Né le 22 juin 1975 dans la préfecture d’Aichi, Keiichirō Hirano (Hirano étant son nom ; Keiichirō son prénom) cultive une langue rare et riche, incorporant parfois des éléments archaïques. Il revendique ouvertement l'influence de Mircea Eliade et surtout celle de Mishima.

Il a reçu en 1999 le Prix Akutagawa (équivalent du prix Goncourt en France) pour Nisshoku (L’Eclipse), devenant alors le plus jeune auteur récompensé par ce prix. 400 000 exemplaires du livre ont été vendus. La même année, Hirano Keiichirō a publié son deuxième roman Ichigetsu Monogatari, Conte de la première lune.

En 2002, il publie Sousou, Marche funèbre (titre français provisoire), long roman de 2500 pages sur la vie de Delacroix et Chopin.

Francophone, il a passé un an en France, en 2005, en tant qu'ambassadeur culturel. Son éditeur en France, les Éditions Philippe Picquier, a publié en avril 2007 La dernière Métamorphose, une variation mélancolique sur La Métamorphose de Kafka.

Livres traduit en français

Conte de la première lune , paru au Japon en 1999 (一月物語), Éditions Philippe Picquier

Pour soigner sa mélancolie, un jeune poète romantique entreprend au siècle dernier un voyage au sud de Kyôto, une région connue pour le mystère de ses paysages et les pratiques magiques de ses anachorètes bouddhistes qui y vivent depuis des siècles. Mordu par un serpent venimeux, il est recueilli par un moine dans un ermitage au coeur des montagnes et rencontre en rêve une femme dont il s 'éprend.

Grâce à une aubergiste qui n'est pas insensible à son charme, le jeune homme en apprendra plus sur les mystères de la montagne. Cette histoire n'était-elle que les rêves ou les hallucinations d'un être plongé dans le coma qui précède la mort ? Tout n'est-il qu'illusion ? Ce conte philosophique et poétique nous entraîne dans un Japon de magie et de sorcellerie, celui qu'évoquent pour nous Les Contes de la lune vague après la pluie, le célèbre film de Mizoguchi.

L'Eclipse , paru au Japon en 2001 (日蝕), Éditions Philippe Picquier

L'Eclipse est le premier roman d'un jeune prodige japonais de vingt-trois ans. Reçu avec enthousiasme par les critiques et le public de son pays, il s'enrichit pour nous d'une saveur supplémentaire : l'intrigue se déroule en effet dans le XVème siècle finissant du Sud de la France. Un jeune dominicain, en route vers Florence à la recherche d'un manuscrit perdu, fait halte dans un village où se poseront bientôt de façon concrète et bouleversante les questions toutes livresques qu'il agitait sur le bien et le mal, la foi et l'hérésie, l'ordre de la Création et les désordres des passions humaines. Il s'y attardera malgré lui, fasciné par la figure hautaine et mystérieuse de l'alchimiste Pierre Dufay, tandis que peu à peu des phénomènes inexplicables s'abattent sur le village, plongeant la communauté dans le chaos avant que tout s'achève en une ordalie de flammes.

En lisant cette histoire de feu et de soufre, au questionnement métaphysique sur fond de sorcellerie, on pense à L'Oeuvre au noir ou au Nom de la Rose. Venu du lointain Japon, c'est un surprenant paradoxe que Hirano Keiichirô résout avec une érudition étincelante, dans une langue traversée d'images fortes et étranges, au souffle poétique d'une grande beauté.

La dernière Métamorphose (最後の変身) , paru au Japon en 2003, Éditions Philippe Picquier

C'est le récit d'un homme enfermé dans sa chambre. Dans le miroir, il voit un visage à la barbe hirsute, des mèches de cheveux sales qui lui tombent sur les yeux. Tout lui semble fastidieux, le moindre mouvement lui est désagréable. Son dos rond, dur comme une carapace, lui fait mal. C'est grâce à cette douleur qu'il se rend compte des changements qui se produisent en lui et de leur rapide progression.

Hichiro mélange une brillante et mélancolique variation sur La Métamorphose de Kafka, qu'il cite et analyse abondamment et une analyse du phénomène inquiétant des hikikomori dans le Japon contemporain.

Extraits:

« Longtemps, je suis resté immobile, tapi dans un coin de ma chambre. Cela doit faire environ deux semaines que je m’y suis enfermé. Mon reflet dans le miroir montre un visage aux joues et au menton envahis par une barbe hirsute. Comme je prêtais toujours une grande attention à ma tenue, je prenais soin de ma coiffure, et m’épilais aussi méticuleusement les sourcils. Maintenant, mes arcades sourcilières sont à l’abandon, comme une maison délabrée dans un champ en broussaille, et j’ai beau relever les mèches, ternies par la saleté, de mes cheveux qui ne sont plus lavés depuis des jours, elles me retombent chaque fois sur les yeux en désordre.

Tout me semblait fastidieux. Le moindre mouvement m’était affreusement désagréable. Je me contentais de sortir de temps en temps, en rampant à quatre pattes comme un énorme cancrelat, pour porter à ma bouche la nourriture qu’on m’apportait, et aller faire mes besoins, à l’abri des regards de ma famille. Mon dos rond, « dur comme une carapace », me faisait un mal de chien chaque fois que je bougeais. C’est sans doute grâce à cette douleur que je me suis rendu compte des changements qui se produisaient en moi et de leur rapide progression. »


Cet article fait partie des généralités sur le Japon

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