![]() Le drapeau du Kenya |
Présentation du Kenya |
Présentation générale( statistiques 2003) Superficie: 582 000 km² Point culminant: le mont Kenya 5200 m Population: 31,7 millions d'habitants. Villes: Nairobi, la capitale (2 200 000 hab) ; PIB par habitant: 1000 $ Principales ressources: Café, thé, sisal, tourisme en forte progression, horticulture. |
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Un peu d'histoire
C'est dans la Rift Valley, au Kenya et en Tanzanie, qu'ont été effectuées
les grandes découvertes d'australopithèques datant de 2 à 3 millions d'années.
Vers 1000 av. J.-C., des agriculteurs bantous se sont établis sur les hauts
plateaux, sur les bords du lac Victoria. Vers l'an mil, des populations nilotiques,
venues du Nord, introduisent l'élevage des bovins et développent de puissants
royaumes. Les Massaïs, pasteurs-guerriers d'origine nilotique, seraient arrivés
au 17ème siècle par le nord du lac Turkana. Laissant les riches terres
volcaniques aux Bantous, ils préférent s'établir dans les plaines du Centre
et du Sud. En 1830, leur territoire s'étend du nord-est du lac Victoria jusqu'à
la latitude de Zanzibar.
Dès le 12ème siécle, les régions côtières, appelées
Côte des Zenj ( les « Noirs »), sont dominées par des négociants arabes, originaires
d'Oman. Ils créent des comptoirs dont les plus importants furent Malindi et
Mombasa. De là, ils contrôlent le commerce avec
l'intérieur (esclaves, ivoire et plumes d'autruche). Ces ports constituent
un maillon essentiel pour le commerce vers l'océan Indien.
Les Portugais, à la suite de Vasco de Gama qui, en route vers l'Inde, a fait
escale à Mombasa en 1498, tentent de monopoliser le commerce de l'océan Indien.
Durant plus d'un siècle, ils dominent les cités swahili. Vers 1730, ils sont
chassés de la région par les Omanais.
En 1800, le sultanat d'Oman, qui a conclu un traité d'amitié avec les
Britanniques, a conquis toutes les villes swahili situées au nord du cap Delgado.
Maître d'un vaste empire commercial, Oman n'essaie pas de dominer les populations
de l'intérieur.
En 1830, la capitale du sultanat est transférée de la péninsule Arabique dans
l'île de Zanzibar, au large de l'actuelle Tanzanie.
Les plantations de girofle de Zanzibar et les palmeraies à huile de Mombasa
nécessitent une main-d'œuvre importante, qui est pourvue par la traite des
Noirs qui s'étend à l'intérieur de l'Afrique jusqu'au Congo.
Vers 1850, le consul britannique à Zanzibar prend la tête du mouvement
antiesclavagiste. En échange de garanties concernant le maintien de sa domination
sur la côte, le sultan d'Oman signe des traités limitant ce commerce, avant
d'accepter, en 1873, d'abolir la traite, c'est-à-dire le commerce, mais non
l'utilisation d'esclaves dans les plantations.
De 1873 à 1886, le consul britannique John Kirk encourage le sultan à
annexer à son empire la plaine agricole côtière. L'unification territoriale
profitera à terme aux Britanniques, en lutte avec les Allemands pour le contrôle
de l'Afrique orientale. Les zones d'influence respectives sont définies lors
du congrès de Berlin, en 1885. Les Allemands obtiennent la côte du Tanganyika
(une partie de l'actuelle Tanzanie), ainsi que le mont Kilimandjaro et le
Kenya revient aux Britanniques.
Dans un premier temps, les intérêts britanniques sont représentés par l'Imperial
British East Africa Company. Mais en 1896, le Foreign Office en prend le contrôle
direct, sous prétexte de construire une voie ferrée reliant Mombasa au lac
Victoria. Des travailleurs indiens sont employés à la construction de cette
ligne qui doit faciliter la conquête de l'intérieur du pays.
À la fin de la Première Guerre mondiale, durant laquelle plus de 150 000
Kenyans ont été enrôlés dans l'armée britannique, environ 9 000 colons sont
établis sur les hauts plateaux. En 1919, la population autochtone est gravement
affectée par la famine ; Kikuyu, Kambas et Luos se révoltent à plusieurs reprises
contre l'accaparement de leurs terres. En 1920, le Kenya devient une colonie
de la Couronne, mais la situation des autochtones n'évolue guère. Elle est
même aggravée par les effets de la crise économique de 1929, aussi nombre
d’entre eux sont contraints d'émigrer vers les villes.
Le nouveau statut colonial permet cependant la création d'associations : les
Kikuyu fondent ainsi, en 1925, leur formation, afin de lutter contre l'accaparement
des terres. Jomo Kenyatta devient le secrétaire général de la Kikuyu Central
Association (KCA). Il se rend, en 1929, à Londres afin d'en appeler à l'opinion
britannique et internationale. En 1940, la KCA est interdite. Kenyatta demeure
en exil jusqu'en 1946 : revenu dans son pays, il prend la tête du mouvement
indépendantiste. 5.4 La lutte pour l'indépendance
En 1952, les Mau-Mau, membres d'une société secrète kikuyu, se révoltent contre
les autorités et les colons britanniques. La révolte des Mau-Mau, qui dure
quatre ans, est violemment réprimée. La répression frappe l'ensemble des Kikuyu
sans distinction : 13 000 d'entre eux sont tués, 80 000 internés, l'État d'urgence
n’est levé qu'en 1960. Kenyatta est emprisonné pour complicité présumée avec
les Mau-Mau.
Le changement, pourtant, était inéluctable, les autorités coloniales ayant
favorisé la constitution d'une classe moyenne africaine, en encourageant les
autochtones à s'engager dans les cultures d'exportation. En 1957, les petits
planteurs africains sont autorisés à élire huit représentants au Conseil législatif
de la colonie. Le mouvement indépendantiste, dans le même temps, se structure.
En 1960 est fondée l'Union nationale africaine du Kenya (Kenya African National
Union, KANU), dont Kenyatta prend la direction après sa libération, l'année
suivante. Ronald Ngala et Daniel Arap Moi font rapidement scission, entraînant
les ethnies minoritaires opposées à la domination des Kikuyu. Ils fondent
l'Union démocratique africaine du Kenya (Kenya African Democratic Union, KADU).
Une conférence constitutionnelle prépare l'accession à l'indépendance, qui
devient effective le 12 décembre 1963. Kenyatta, dont le parti a remporté
les élections, devient président de la nouvelle République indépendante.
L'indépendance
Le pouvoir africain se montre modéré, pro-occidental et progressiste.
La structure foncière n’est pas radicalement modifiée. Les terres rachetées
aux Européens sont redistribuées selon des critères tribaux et une élite kenyane,
en majorité formée par les Kikuyu, se constitue. La stabilité politique, due
à l'hégémonie de la KANU, parti unique à partir de 1969, attire d'importants
investissements étrangers.
L'industrie du tourisme, reposant sur les grandes réserves nationales d'animaux
sauvages, se développe rapidement et devient une ressource de revenus importante.
Le prestige de Kenyatta, nommé le Mzee (« le Vieux »), reste intact lorsqu'il
décède en 1978.
L'arrivée au pouvoir du vice-président Daniel Arap Moi, choisi par Kenyatta
en raison de son appartenance à une ethnie minoritaire, les Kalenjin, ne se
fait pas sans tensions au sein de l'État. Le président Moi renforce son autorité,
en juin 1982, en consacrant dans les textes le régime de parti unique.
En 1990, l'assassinat du ministre des Affaires étrangères, Robert Ouko, un
Luo, est à l'origine de violents affrontements intercommunautaires. L'année
suivante est marquée par la création du Forum pour la restauration de la démocratie
(FORD) dont les appels à la libéralisation du régime sont entendus par la
communauté internationale. Le gel de l'aide financière contraint Daniel Arap
Moi à accepter le multipartisme. Les partis d'opposition sont alors reconnus.
Daniel Arap Moi est réélu en 1992, lors des premières élections libres. Les
affrontements intercommunautaires se poursuivent cependant.
En juillet 1995, la Grande-Bretagne suspend à nouveau son aide au Kenya, en
raison des violations des droits de l'homme.
En 1997 et 1998, des Kikuyu et des Kamba font l'objet d'attaques et d’exactions
qui entraînent la mort de plusieurs centaines de personnes et l’exode de 150
000 autres.
Daniel Arap Moi, qui brigue un cinquième mandat, est réélu en janvier 1998
au terme d’un processus électoral marqué par de nombreuses irrégularités.
Les élections générales se déroulent le 27 décembre 2002 dans la régularité,
sans violences ni fraude généralisée. Mwai Kibaki remporte le scrutin présidentiel
dès le premier tour avec 62,2 p. 100 des suffrages, contre 31,3 p. 100 pour
son rival Uhuru Kenyatta. La NARC, parti d'opposition, remporte une victoire
écrasante aux élections législatives : avec 56,1 p. 100 des suffrages, elle
obtient la majorité absolue au Parlement avec 125 sièges sur 210. Accueillies
dans la liesse populaire, ces élections historiques, dont les résultats sont
acceptés aussi bien par Daniel Arap Moi que par son candidat défait Uhuru
Kenyatta, marquent la première alternance démocratique depuis l’indépendance,
en 1963.
Mwai Kibaki n’est pas un novice en politique. Issu de l’ethnie des Kikuyu,
à l’instar de Jomo Kenyatta, il a participé à la rédaction de la Constitution
de 1963, au lendemain de l’indépendance. Il a fondé le Parti démocratique
en 1992, à la faveur de l’avènement du multipartisme. Économiste renommé,
il jouit d’une réputation d’intégrité et de tolérance.
Le 8 octobre 2004, la Kenyane Wangari Muta Maathai reçoit le prix Nobel
de la Paix. Elle est la première Africaine à remporter ce prix pour sa campagne
de reboisement du continent africain.
Fondatrice en 1977 du "Mouvement de la ceinture verte", le principal projet
de plantation d'arbres en Afrique, visant à promouvoir la biodiversité tout
en créant des emplois pour les femmes et en valorisant leur image dans la
société, elle a également été co-présidente africaine de Jubilee 2000, organisation
qui fait campagne pour l'effacement de la dette des pays en développement.
Elle a dirigé la Croix rouge kényane dans les années 70, et siège au conseil
consultatif des Nations unies pour le désarmement et au comité directeur de
diverses organisations internationales traitant de l'environnement. Depuis
2002 elle est secrétaire d'Etat à l'Environnement et aux Ressources naturelles
du Kenya.
Elle déclare: "C'est la plus grande surprise de ma vie. Lorsque
nous plantons de nouveaux arbres, nous plantons les graines de la paix".
Première africaine distinguée par le comité norvégien, elle est la 12e
femme sur la liste du prix Nobel de la Paix. Devenue à 64 ans la première
femme africaine à recevoir cette récompense, elle avait déjà été la première
lauréate d'un doctorat en Afrique centrale et de l'est. Elle meurt le 25 septembre
2011.
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