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Tanzanie![]() Partie nord de la Tanzanie |
Présentation générale de la Tanzanie ( statistiques 2018) Superficie: 946 000 km² dont 2 600 pour Zanzibar et environ 100 000 km² de réserves Point culminant: le Kilimanjaro 5895 m Population: 58 millions d'habitants dont moins d'un million à
Zanzibar Villes: Dodoma, la capitale (300 000 hab) dans l'intérieur;
PIB par habitant: 680 $ Principales ressources: Café, coton, sisal, clou de girofle, tourisme en progression dans le nord du pays. |
Un peu d'histoire
La Tanzanie est la réunion (depuis 1964) de l'île de Zanzibar et du Tanganyika qui possèdent chacun leur propre histoire.
L'histoire de la Tanzanie est cependant beaucoup plus ancienne puisque,
selon l'hypothèse scientifique actuellement dominante, ce serait dans la
région et plus particulièrement dans une zone comprise entre la vallée du
Rift et la steppe masai que l'hominisation se serait produite il y a trois
ou quatre millions d'années.
Le Rift, cette fracture géologique qui parcourt la Tanzanie du nord-est
vers le sud-est, constitue d'ailleurs un miracle pour les chercheurs, car
elle permet d'étudier des couches sédimentaires enfouies ailleurs à des
profondeurs inaccessibles.
L'évolution du genre Homo qui s'y lit à livre ouvert peut ainsi y être suivie
depuis ses origines les plus lointaines.
La Tanzanie est une création coloniale. Les hommes qui composent sa
population sont extrêmement différenciés et même fragmentés. Les trente
millions de Tanzaniens sont en effet répartis en plus de cent tribus dont
aucune n'est véritablement dominante au point de vue démographique. Dans
l'ordre d'importance : les Sukuma, 12% ; les Nyamwezi 5% ; les Ha 4% ; les
Makonde 3,8% ; les Gogo 3,7% ; les Haya 3,6% ; les Chagga 3,2%. Quant aux
célèbres Masai, leur pourcentage est anecdotique, puisqu'ils ne sont que
1,7% de la population totale.
Ces populations appartiennent à deux grands ensembles ethniques. Les nilotiques
ou para-nilotiques, sont des pasteurs à la haute taille infiltrés dans la
région par vagues successives, dont les plus anciennes datent du début du
premier millénaire avant J.-C. et les plus récentes des XVIIe ou même XVIIIe
siècles. Le second groupe est celui des bantuphones dont les ancêtres sont
probablement présents dans la région depuis le Ve ou le IVe siècle avant
J.-C.
Zanzibar
Dès le 8ème siècle, des Arabes venus d'Oman établissent des comptoirs
à Zanzibar, à partir desquels ils commercent avec le continent qu'ils nomment
la terre des Zinj (« Noir » en arabe). Zanzibar et Kilwa deviennent progressivement
des sultanats arabes indépendants, peuplés par des Arabes et des Africains.
Après une brève domination portugaise, Zanzibar et Pemba sont assujetties
par le sultan d'Oman. En 1832, le sultan Sayyid Said transfère sa résidence
à Zanzibar, d'où il étend sa zone d'influence commerciale. Il développe
notamment la production de girofle et d'huile de palme, et pratique de manière
intensive la traite des Noirs avec le continent.
La Grande-Bretagne établit sa domination sur l'île, en 1890. Le sultan n'est
pas destitué, mais les décisions politiques et économiques émanent pour
l'essentiel de la Couronne britannique.
Vers 1930, des affrontements ont lieu entre Indiens et Arabes d'une part,
Africains d'autre part. Le sultan Khalifa Ben Harub use de son influence
pour faire accepter la loi britannique.
À sa mort, en 1960, l'île de Zanzibar est agitée par des troubles politiques,
et obtient l'indépendance le 9 décembre 1963. Quelques semaines plus tard,
un violent soulèvement de la population africaine issue des anciens esclaves
éclate, le sultan est renversé et les Arabes pourchassés.
Le parti afro-shizari, proche de Nyerere et dirigé par Cheikh Abeid Amani
Karume, prend le pouvoir.
Tanganyika
La partie continentale de l'actuelle Tanzanie abrite des ossements des
premiers hominidés, comme ceux de l'australopithèque. Le nord du pays, à
partir du lac Victoria, voit arriver les premiers agriculteurs bantous il
y 2000 ans. Au nord-est s'établissent les peuples de langues nilotiques,
des pasteurs.
La traite des Noirs, contrôlée par Zanzibar, est pratiquée massivement aux
18ème et 19ème siècles.
En 1890, le traité d'Héligoland entre la Grande-Bretagne et l'Allemagne
reconnaît la domination britannique sur Zanzibar et les droits de l'Allemagne
sur la partie continentale du pays.
Après avoir brisé brutalement la résistance africaine, les colons de la
Compagnie allemande de l'Afrique de l'Est instituent le travail forcé et
développent les plantations de café et de thé dans le Nord, de coton dans
le Sud. Lors de la Première Guerre mondiale, l'Afrique-Orientale allemande
devient le théâtre d'opérations militaires : l'Allemagne parvient dans un
premier temps à résister aux troupes britanniques, supérieures en nombre,
mais doit capituler en 1918.
En 1920, l'Afrique-Orientale allemande devient territoire britannique sous
mandat de la Société des Nations (SDN), et prend le nom de Tanganyika .
Les gouverneurs britanniques appliquent une politique de colonisation minimale.
En 1947, le Tanganyika est placé sous la tutelle directe de l'Organisation
des Nations unies (ONU). La TANU, créée en 1954 et dirigée par Julius Nyerere,
devient l'interlocuteur privilégié de l'ONU.
Lorsque le Tanganyika obtient l'indépendance en décembre 1961, Nyerere prend
la tête du gouvernement avant de devenir, l'année suivante, président de
la république du Tanganyika.
La Tanzanie unie
En 1964, Nyerere engage des pourparlers avec le cheikh Karume, Premier ministre de Zanzibar, qui aboutissent à la création de la Tanzanie en avril. L'accord entre les deux parties est motivé par des intérêts mutuels : Zanzibar bénéficie de l'aide du continent et Nyerere peut contenir la révolution légalement. Ce dernier devient président de l'union, Karume étant promu au poste de vice-président. Cependant, l'intégration s'avère difficile et les disparités entre les deux régions ne peuvent être effacées.
Au début des années soixante, la Tanzanie est un pays pauvre, disposant
de peu de ressources exportables, d'une industrie à l'état embryonnaire
et dont l'agriculture est fondée sur les cultures vivrières.
En février 1967, Nyerere, dans un discours prononcé à Arusha, pose les principes
fondateurs d'une nouvelle politique économique, visant notamment à atteindre
l'autosuffisance alimentaire et jetant les bases d'un socialisme à la tanzanienne.
Nyerere tente d'unifier le pays en dépassant les clivages ethniques
(utilisation du swahili) mais l'État exerce progressivement son contrôle
sur tous les secteurs de la vie économique. Les banques et les sociétés
privées sont nationalisées et des coopératives d'État sont créées afin de
subvenir aux besoins de la population. La propriété agricole est exploitée
selon un système communautaire, et les agriculteurs, jusque-là dispersés,
sont regroupés au sein de villages appelés ujamaa (solidarité).
Entre 1970 et 1980, tandis que le Kenya, qui a choisi l'économie libérale,
s'éloigne de la Tanzanie, le pays joue un rôle important par son appui aux
mouvements africains de libération. Les nationalistes du Mozambique y trouvent
refuge pour organiser leur guérilla contre les Portugais. À la suite d'un
incident de frontière, les troupes tanzaniennes entrent en Ouganda en 1979,
contribuent au renversement du régime d'Idi Amin Dada et maintiennent leur
présence dans le pays jusqu'en 1981.
Benjamin Mkapa Benjamin Mkapa accède à la présidence de la Tanzanie en 1995
à l'issue des premières élections multipartites depuis l'indépendance. Il
est réélu en 2000.
La Tanzanie s'efforce de maintenir son influence dans la région des
Grands Lacs, politique symbolisée par l'installation à Arusha en mars 1996
du Tribunal pénal international chargé de juger les responsables du génocide
commis au Rwanda en 1994.
Le président Mkapa doit cependant faire face à une situation difficile marquée
par une forte crise économique, une épidémie de sida qui touche près de
1,3 million de Tanzaniens et la présence de près de 300 000 réfugiés en
provenance du Burundi.
Les deux langues officielles sont l'anglais et le
swahili, langue véhiculaire d'Afrique de l'Est. |
![]() Le drapeau de la Tanzanie |
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