Brève histoire de la Yougoslavie contemporaine et de ses guerres
Pour illustrer et mieux apprécier les films suivants:
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1990: 1991 en Slovénie: |
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25 janvier 1991 : La République de Macédoine proclame son indépendance
1991-1992 en Croatie:
les Serbes de Krajina proclament leur indépendance et réclament leur rattachement
à la république de Serbie.
Le 25 juin 1991, la Croatie fait sécession à son tour, en même temps que la
Slovénie. Cette déclaration marque le début d'une guerre qui allait embraser
toute la Croatie (hormis l'Istrie) jusqu'en janvier 1992. Un tiers du territoire
croate est occupé par les milices serbes, avec le soutien des chars de l'armée
fédérale yougoslave, et toutes les villes importantes comme Dubrovnik, Split,
Sibenik, Vukovar, villes essentiellement croates, sont bombardées. Deux d'entre
elles, Vukovar et Dubrovnik subissent le long siège des forces serbes.
18 novembre : Chute de Vukovar, après trois mois de siège serbe.
Après l'adoption du plan de l'Américain Cyrus Vance, un cessez-le-feu
est signé le 3 janvier 1992 et met provisoirement fin aux combats tandis que
les troupes de l'ONU se déploient sur l'ensemble de la Croatie. Le nouvel
État, reconnu dès le 23 décembre 1991 par l'Allemagne, l'est le 15 janvier 1992
par la Communauté européenne, avant d'être admis à l'ONU (22 mai).
1991-1992 en Bosnie:
Après la sécession de la Slovénie et de la Croatie en 1991, la Bosnie se pose
à son tour la question de son maintien dans un État yougoslave à dominante serbe.
Les avis sont partagés. Les Serbes y sont favorables, les musulmans penchent
pour l'indépendance tandis que les Croates hésitent entre le rattachement à
la Croatie et l'indépendance.
La République se déclare souveraine le 15 octobre 1991 et proclame son indépendance
suite au référendum organisé les 29 février et Ier mars 1992 à la demande de
la Communauté européenne. Le nouvel État est reconnu par les Douze le 6 avril
et, le lendemain, par les États-Unis.
Les Serbes, qui ont boycotté le référendum de mars, avaient formé, dès septembre
1991, six républiques autonomes sur le territoire bosniaque.
Le 7 avril 1992, ils proclament à leur tour une république serbe de Bosnie-Herzégovine
dont Radovan Karadžic devenait le président, république qui ne fut pas reconnue
par la communauté internationale.
1992 en Serbie et Monténégro
La Yougoslavie ayant cessé de fait d'exister, la Serbie et le Monténégro forment
un nouvel État, la République fédérale de Yougoslavie, proclamé le 27 avril
1992. Mais à l'inverse des États sécessionnistes yougoslaves, la RFY, ne fut
pas reconnue par la communauté internationale.
Milošević réélu à la présidence de la Serbie en 1992, dirige
dans les faits ce qui reste de la Fédération, les charges de président du Monténégro
et de la RFY, purement honorifiques, étant occupées par des fidèles (Momir Bulatovic
au Monténégro de 1991 à 1997, Zoran Lilic à la Fédération à partir de 1993).
avril 1992 La guerre en Bosnie:
Les combats commencent dès le 7 avril et trois mois plus tard, les Serbes
bosniaques contrôlent 70 % du territoire bosniaque.
Sarajevo est bombardé régulièrement à partir de
mai
Le 27 avril, Belgrade annonce qu'elle retire de Bosnie l'armée fédérale. Dans
les faits, c'est le contraire qui se produit. Environ 80% des troupes, composées
essentiellement de Bosno-Serbes, rejoignent les rangs de l'armée de la nouvelle
République serbe de Bosnie, complétés par de nouveaux soldats
recrutés par les milices en Serbie.
Belgrade assure en outre l'approvisionnement en vivres, en essence et en médicaments.
En mai Milošević est soumis à l'embargo total (commercial, pétrolier,
aérien, culturel et sportif)
1993 La guerre en Bosnie:
2 janvier : MM. Cyrus Vance et Lord Owen, co-présidents de la Conférence permanente
sur l’ex-Yougoslavie, créée en septembre 1991, présentent un plan de découpage
de la Bosnie-Herzégovine en dix provinces et de démilitarisation de Sarajevo.
Accepté par les Croates bosniaques, ce projet est rejeté par les Serbes et les
Musulmans.
22 février : La résolution 808 du Conseil de sécurité de l’ONU décide la création
d’un Tribunal pénal international pour juger les responsables de violations
graves du droit international humanitaire commises sur le territoire de l’ex-Yougoslavie
depuis 1991.
6 mai : Le Conseil de sécurité crée six « zones de sécurité », Sarajevo, Bihac,
Tuzla, Zepa, Srebrenica et Gorazde, protégées par des casques bleus.
1994 La guerre en Bosnie:
9 février : Après la chute d’un obus de mortier sur le marché de Sarajevo (66
morts), l’OTAN enjoint aux Serbes de retirer leurs armes lourdes à 20 km de
Sarajevo sous peine de bombardements aériens.
1er mars : A Washington, Croates et Musulmans conviennent de constituer une
Fédération croato-musulmane en Bosnie-Herzégovine, tandis que les Serbes poursuivent
l’épuration ethnique au nord du pays.
5 juillet : Le Groupe de contact (États-Unis, Russie, Allemagne, France,
Italie, Royaume-Uni) propose un nouveau plan attribuant 51 % du territoire aux
Croates et aux Musulmans, et 49 % aux Serbes bosniaques. Milošević accepte
le plan mais les Serbes bosniaques refusent, malgré les injonctions de Belgrade,
qui rompt avec eux et leur impose un embargo.
1995
Milošević laisse l'armée croate s'emparer de la Slavonie occidentale (mai),
de la Krajina (août) et n'intervient pas lorsque celle-ci appuie les forces
croato-musulmanes dans leur reconquête de la Bosnie occidentale. Ces opérations
jettent environ 300 000 Serbes sur les routes, vidant entièrement des régions
où les Serbes étaient installés depuis des siècles. Cette attitude est perçue
par les Serbes vivant hors de la RFY comme une véritable trahison.
16 juin : Après les bombardements de l’OTAN sur Pale et la prise en
otage de « casques bleus » par les Serbes de Bosnie, le Conseil de sécurité
crée la Force multinationale de réaction rapide (FRR) pour appuyer la Forpronu.
Juillet : Nouvelles offensives serbes contre les « zones de sécurité » : Srebrenica
tombe le 11 juillet, et Zepa le 25.
29 août : Après le bombardement d’un marché de Sarajevo, l’artillerie et l’aviation
occidentales s’attaquent aux positions serbes. Le lendemain, les Serbes de Bosnie
mandatent Milošević pour négocier en leur nom.
21 novembre : réunis depuis trois semaines sur la base américaine de
Dayton, les présidents serbe, croate et bosniaque signent un accord qui maintient
la Bosnie-Herzégovine dans ses frontières internationalement reconnues, mais
entérine le partage de celle-ci, désormais composée de deux entités : la Républika
Srpska (RS) et la Fédération croato-musulmane. Les sanctions économiques qui
frappaient la Serbie sont levées.
20 décembre : L’Implementation Force (IFOR) succède à la Forpronu.
1996
Février : L’Armée de libération du Kosovo (ALK, en albanais UCK) se manifeste
pour la première fois en revendiquant une série d’attaques à la bombe.
19 mars : Sarajevo est réunifiée, après l’exode de la quasi-totalité de ses
habitants serbes.
14 septembre : Les partis nationalistes remportent les élections législatives
en Bosnie-Herzégovine. Le Musulman Alija Izetbegovic (SDA) est élu à la tête
de la présidence collégiale, avec le Serbe Momcilo Krajisnik (SDS) et le Croate
Kresimir Zubak (HDZ).
3 octobre : Les présidents de Serbie et de Bosnie signent, à l’Élysée,
un accord qui prévoit l’établissement de relations diplomatiques.
Les Serbes, reconnaissent l'intégrité des territoires de la Slovénie
et de la Croatie, renonçant ainsi officiellement à la Krajina et à la Slavonie
orientale.
Novembre-décembre : L’annulation par le pouvoir serbe des élections municipales,
remportées par l’opposition dans une quinzaine de villes, dont Belgrade, provoque
une vague de puissantes manifestations populaires et d’affrontements avec les
forces de répression.
16 décembre : L’OTAN donne l’ordre de déployer une nouvelle force en Bosnie,
la Force de stabilisation (SFOR), avec la participation de l’armée allemande.
1997
Milošević qui avait bénéficié jusque là du soutien de la majorité des
Serbes, voie sa popularité s'émousser.
Contesté par une opposition démocratique, Milošević l'est également par
l'extrême droite qui fait une percée en Serbie aux élections présidentielles
de 1997. L'élection est invalidée et finalement c'est Milan Milutinovic, un
fidèle de Milošević, qui accède à la présidence de la Serbie, tandis
qu'au Monténégro, Milo Djukanovic, partisan d'une libéralisation du régime et
d'une plus grande autonomie de sa république par rapport à la Serbie et à la
fédération obtient une victoire écrasante contre Momir Bulatovic, un fidèle
de Milošević
Septembre : Des manifestations d’étudiants albanais sont réprimées par la police
serbe au Kosovo.
13 et 14 septembre. Les élections municipales en Bosnie-Herzégovine marquent
une nouvelle victoire des partis nationalistes.
1998
Février-mars : Affrontements au Kosovo, dans la région de la Drenica. La police
serbe et l’armée yougoslave provoquent la destruction de nombreux villages,
faisant près de 2 000 victimes, et entraînant la fuite de 250 000 réfugiés.
22 mars : Les Albanais du Kosovo votent massivement pour réélire leur « président
», M. Ibrahim Rugova, ainsi qu’un Parlement non reconnu par Belgrade où la Ligue
démocratique du Kosovo (LDK) est majoritaire.
Avril-août : Affrontements ininterrompus, au Kosovo, entre indépendantistes
albanais et troupes yougoslaves, malgré différentes tentatives de négociations
et des manœuvres aériennes de l’OTAN.
15 mai : Rencontre entre le président yougoslave, M. Milošević, et le chef des
Albanais du Kosovo, M. Rugova, sous l’égide du médiateur américain Richard Holbrooke.
1er septembre : M. Miloševićse dit prêt à octroyer au Kosovo un certain degré
d’autonomie.
23 septembre : Le Conseil de sécurité exige un cessez-le-feu au Kosovo, le retrait
des forces serbes et l’ouverture de négociation directes.
13 octobre : Accord, à Belgrade, entre MM. Miloševićet Holbrooke sur le retrait
des forces serbes, l’arrêt des combats et le déploiement de 2 000 « vérificateurs
» non armés de l’OSCE au Kosovo.
Décembre : Reprise des affrontements entre l’UCK et les forces serbes.
1999
6 février : Le Groupe de contact réunit à Rambouillet les représentants
des autorités de Belgrade et des principales formations albanaises, y compris
ceux de l’UCK. Cette dernière refuse de se satisfaire de l’autonomie proposée
pour la province, et les Serbes écartent le déploiement de soldats de l’OTAN
dans la province.
23 mars : Javier Solana, secrétaire général de l’OTAN donne l’ordre de « lancer
des opérations aériennes en République fédérale de Yougoslavie », après l’échec
d’une ultime tentative de négociation entre l’émissaire américain Richard Holbrooke
auprès du M. Slobodan Milošević.
27 mai : Louise Arbour, procureur du TPIY rend public l’acte d’accusation inculpant
pour « crimes contre l’humanité » et « violation des lois et coutumes de guerre
» M. Milošević et quatre autres dirigeants yougoslaves.
2-3 juin : MM. Ahtisaari et Tchernomyrdine présentent à M. Milošević les
exigences du G8 pour mettre un terme au conflit du Kosovo. Ce plan reprend les
principaux objectifs des occidentaux concernant le déploiement d’une force internationale,
le retrait des forces serbes et le retour des réfugiés. Le plan est accepté
par le parlement serbe réunion en session extraordinaire. 6 juin : Les ministres
des affaires étrangères des pays membres du G8 élaborent un texte sur « le déploiement
au Kosovo de présences internationales efficaces, civiles et de sécurité » sous
l’égide de l’ONU
9 juin. Accord militaire entre l’OTAN et l’état-major des forces yougoslaves
: les Serbes ont onze jours pour quitter le Kosovo. Le lendemain, l’OTAN interrompt
ses bombardements et, le 12 juin, la KFOR, mandatée par le Conseil de sécurité
des Nations unies, pénètre au Kosovo.
30 juin. Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, nomme Bernard Kouchner
administrateur de la paix civile au Kosovo.
2000
24 septembre: Le bilan catastrophique de la décennie Milošević (guerres,
présence sur le territoire de plusieurs centaines de milliers de réfugiés serbes
de Croatie et de Bosnie-Herzégovine, risque d'indépendance du Kosovo et du Monténégro,
embargo, chômage massif, manque chronique de capitaux etc.) et le sentiment
anti-occidental de la population, encore traumatisée par les frappes aériennes
de l'OTAN, explique sans doute la victoire aux élections présidentielles de
Vojislav Kostunica, chef du Parti démocratique serbe, hostile à la politique
du chef de la fédération mais aussi nationaliste convaincu, hostile à celle
des Occidentaux.
Le régime de Milošević reconnaît le 5 octobre, le nouveau pouvoir.
Un gouvernement fédéral est mis en place, dirigé par Zoran Zizic, un Monténégrin,
conformément à la Constitution. Membre du Parti socialiste populaire, il est
assisté d'un vice-Premier ministre, Miroljub Labus, issu de l'ODS, coalition
de V. Kostunica, qui est également sortie gagnante des élections législatives
de Serbie qui se sont déroulées en décembre.
2001
Cédant à la pression internationale, le nouveau régime décide d'emprisonner
l'ancien président Milošević, puis de le livrer au Tribunal pénal international
en juin. Toutefois, en signe de protestation, le Premier ministre Zoran Zizic
démissionne le 29 juin.
Le Monténégrin Dragisa Pesic, membre du Parti socialiste populaire du Monténégro,
ancien allié de l'ex-président, lui succède à la tête du gouvernement.
2002
14 mars: Pour assurer la cohésion de la fédération et mettre un frein aux aspirations
indépendantistes du Monténégro et du Kosovo, dont la séparation d'avec la Serbie
dans l'entité yougoslave risquerait de déstabiliser encore la région des Balkans,
les dirigeants serbes et monténégrins, en présence du représentant de l'Union
européenne Javier Solana, signent un accord de principe (ratifié par le Parlement
fédéral le 31 mai 2002) sur la formation d'un nouvel État fédéral Serbie et
Monténégro. Ce nouvel État, qui succède à la République fédérale de Yougoslavie
(RFY), est prévu pour une période d'au moins trois ans, au terme desquels «
les États membres auront le droit de recourir à des procédures institutionnelles
pour changer le statut de l'État, c'est-à-dire pour se retirer de l'union ».
Il demeure un État unitaire composé de deux entités, est doté d'un Parlement
unicaméral qui élit le président, d'un conseil des ministres, d'une cour de
justice et d'une armée.
2004
1er mai: La Slovénie entre dans l'Union Européenne