La faune de l'île Kangaroo ( Australie méridionale )

 

L' Île Kangaroo ( en anglais Kangaroo Island) est une grande île australienne située au sud de l'État d'Australie méridionale.
C'est la troisième plus grande île australienne après la Tasmanie et l'île Melville.
Elle est située à 112 km au sud-ouest d'Adélaïde, à l'entrée du Golf St. Vincent, 13 kilomètres au large du Cap Jervis à l'extrémité de la Péninsule Fleurieu.

L'île est longue de 145 kilomètres pour une largeur variant de 900 mètres à 57 kilomètres. Elle couvre une surface de 4405 km².
Elle possède 509 kilomètres de littoral. Son point le plus élevé se trouve sur le plateau de la côte nord, il culmine à 307 mètres au dessus du niveau de la mer.

Plus de la moitié de l'île n'a jamais été déboisée.
Un tiers de l'île est protégé un Parc National et des zones de protection.
Les principales zones protégées sont:

  • Le Parc National de Flinders Chase
  • Seal Bay Conservation Park
  • Cape Gantheaume Wilderness Protection Area
  • Cape Bouguer Wilderness Protection Area
  • Ravine des Casoars Wilderness Protection Area

A cause de son isolement du continent australien, les renards et les lapins sont absents de l'île.
Le Kangourou, le wallaby tammar, le Possum Brushtail, l'échidné à bec court, le lion de mer australien et l'otarie à fourrure de Nouvelle-Zélande y vivent à l'état naturel ainsi que six variétés de chauve-souris et de grenouilles.
Le manchot pygmée ou petit manchot bleu est présent sur la côte nord de l'île.
Par contre, le koala, le possum Ringtail et l'ornithorynque y ont été introduit et se sont acclimatés.
L'île Kangaroo abritait aussi un émeu indigène, l'émeu nain, dont la race s'est éteinte entre 1802 et 1836. Les incendies et la chasse sont les causes probables de cette disparition. Par contre l'émeu d'Australie s'est bien adapté.
Les koalas introduits se sont reproduits de manière remarquable et commencent à manquer de place. Ils devront probablement être transférés sur le continent dans le futur.

Les otariidae

Les otaries et les lions de mer sont des mammifères qui partagent leur existence entre le milieu marin et la terre ferme. Parfaitement adaptées pour la chasse et la nage, elles se nourrissent en mer et ne vont à terre que pour se reposer, se reproduire et mettre bas.
Les 4 membres sont transformés en nageoires mais contrairement aux phoques les otaries se servent à terre de leur postérieurs pour marcher. En mer, elle se propulsent à l'aide des antérieurs, les postérieurs servant de gouvernail.

L'origine des otaries remonte à près de 25 millions d'années. Des carnivores terrestres proches des ancêtres des Ursidés, les Énaliarctidés adoptèrent un mode de vie amphibie. Un ancêtre daté de 12 millions d'années montre déjà une forme, bien que plus petite, proche des otaries actuelles. Vers 6 millions d'années se séparent les genres Callorhinus(otaries à fourrures septentrionales) et Arctocephalus (otaries australes). Les espèces de lions de mer se différencient entre 2 et 3 millions d'années et se caractérisent entre autres choses par un dimorphisme sexuel particulièrement important avec des mâles beaucoup plus gros que les femelles.

(Voir la place des otaries dans la classification des mammifères)

Lion de mer australien

Le lion de mer australien (Neophoca cinerea) est abondant sur la côte sud sableuse.
Les adultes pèsent 250 à 350 kg
La maturité sexuelle est à 8 ans et la longévité de 17 à 25 ans.
Régime alimentaire: crustacés, petits poissons, pieuvres
La recherche de proies s'effectue lors de longs raids en mer (50 à 80 km pour les femelles, plus pour les mâles) suivis de périodes de repos de plusieurs jours sur le sable.

Otarie à fourrure de Nouvelle Zélande


L'arche monumentale "Admirals Arch" qui sert de refuge aux otaries

L'otarie à fourrure de la Nouvelle Zélande (Arctocephalus forsteri, ou New Zealand fur seal) est présente dans le sud-est de l'île aux alentours du Cap du Couëdic.
On la reconnaît facilement à sa fourrure épaisse et à sa tête massives comportant de petites oreilles pointues proéminentes et de longues moustaches.
Sa double fourrure double lui offre une protection renforcée contre le froid. En revanche il souffre de la chaleur et préfère les rochers humides aux plages de sable.
Sa population locale est estimée à 7000 individus
elle se nourrit essentiellement de barracouta (thyrsites) mais aussi de poulpes, d'encornets et d'autres petits poissons.


Des oiseaux qui ne savent pas voler

Le petit manchot bleu

Le manchot pygmée ou petit manchot bleu (Eudyptula minor) est la plus petite espèce de manchot et se retrouve uniquement en Australie, en Tasmanie et en Nouvelle-Zélande. (anglais : Little Blue Penguin)

Le manchot est un oiseau massif, avec un cou court, un bec pointu et des pattes palmées. L'articulation des fémurs au niveau de la ceinture pelvienne lui impose une stature verticale au sol. Le fait que le manchot soit massif et donc que ses pattes, sa tête, ses ailes et sa queue ne soient pas réellement séparées du corps, lui confère une bonne résistance au froid.
Ces manchots sont la plus petite espèce du genre.
Ils mesurent à peine 25 cm et pèsent environ 1 Kg. Ils font leurs nids dans des terriers creusés dans la terre à flanc de falaise ou dans le sol. Ils passent la journée entière à pêcher en mer et ne rentrent qu'au crépuscule pour nourrir leurs petits. Pendant la période d'incubation, ils se relaient pour couver les œufs.
Ses ailes, très réduites, ne lui permettent absolument pas de voler, mais sont formidablement adaptées à la nage. Maladroit et lent sur le sol où il se laisse volontairement glisser, le manchot est remarquablement agile et rapide dans l'eau. Ses ailes lui servent alors de nageoires, et ses pattes palmées de gouvernail.
Il se nourrit de poissons, de seiches, de crustacés et de mollusques.
L'attitude sociale des manchots est très développée : le manchot est un animal grégaire.

Ce manchot est scrupuleusement préservé et signalé aux automobilistes.

Céréopse cendré (Cape Barren Goose, Cereopsis novaehollandiae )

Le céréopse cendré niche dans les prairies des petites îles et viennent également se nourrir un peu le long des rivages. Après la nidification, elles gagnent les prairies côtières et le bord des lacs d'eau douce ou saumâtre en terrain dégagé.
L'oie céréopse est une espèce endémique au sud de l'Australie

L'émeu

Les émeus appartiennent aux Dromaiidés, une des plus anciennes familles d’oiseaux de la région australasienne. Aux temps préhistoriques, l’ancêtre commun qu’ils partagent avec les casoars donna naissance à plusieurs formes différentes, dont la plupart sont à présent éteintes.
Avec les kiwis, ils constituent les représentants australasiens des Struthioniformes. Une seule espèce vit encore de nos jours, l’émeu d’Australie (Dromaius novaehollandiae)
Son aire de répartition est limitée au continent australien.

Par la taille l’émeu vient en deuxième position après l’autruche.
Un émeu adulte a une taille de 1,50 à 1,90 m, et pèse habituellement de 30 à 45 kg, parfois jusqu’à 55 kg, les femelles étant en moyenne plus grandes et plus lourdes que les mâles.
L’émeu a un corps lourd et compact, des pattes puissantes adaptées à la course et des ailes rudimentaires. L’oiseau peut couvrir de grandes distances, à une vitesse constante de 7 km/h. Il est capable d’atteindre des vitesses de 48 km/h, avec des enjambées d’environ 2,70 m.
C’est aussi un bon nageur, qui se baigne volontiers.
Son plumage a une apparence extrêmement lâche, semblable à une chevelure qui pend sur les côtés du corps à partir d’une raie dorsale bien marquée. Les ailes très réduites sont cachées sous le plumage ; elles jouent un rôle important dans la régulation thermique en permettant à l’oiseau de se rafraîchir.

Leurs habitats typiques sont la forêt claire et les plaines semi-arides de l’intérieur. En certaines circonstances, ils peuvent gagner les déserts ou les abords des villes.
L’émeu consacre la majeure partie de son temps à se nourrir.
Dans cette activité comme dans les autres facettes de sa vie, l’espèce est diurne.
Les émeus vivent seuls ou en couples, quoiqu’ils forment parfois des groupes de 4 à 9 oiseaux. Ils ne sont grégaires que lors des déplacements ou dans des lieux où la nourriture et l’eau sont abondantes.
Ils sont très curieux et s’approchent fréquemment des hommes.
L’émeu est omnivore. La proportion d’éléments végétaux et animaux consommés varie aux différentes périodes de l’année, bien que les premiers constituent généralement la plus grande part du régime. Chaque fois que possible, les oiseaux prennent les parties des plantes présentant la plus haute valeur nutritive : graines, fruits, fleurs et racines tendres.
En été, ils mangent de grandes quantités d’insectes ainsi que des petits vertébrés.

Les émeus ont une capacité considérable à résister aux sécheresses. Avant d’entamer la couvaison, le mâle se constitue d’importantes réserves de graisse, car en général il ne mange ni ne boit durant cette période de 8 semaines.
La caractéristique de l’émeu est la polyandrie des femelles, les mâles prenant l’entière responsabilité des soins aux œufs et ensuite aux poussins.
Le nid est une dépression peu profonde et large de 1 à 2 m, garnie de brindilles, de feuilles et d’herbe, et il est construit par le mâle. La femelle pond de 5 à 20 oeufs vert foncé. Ces oeufs pèsent 450 à 650 g chacun.
Pendant qu’il couve, la femelle peut soit rester dans les environs, faisant preuve d’agressivité envers tout intrus, soit quitter le territoire pour s’accoupler avec un autre mâle. Pendant toute la période d’incubation, le mâle ne mange pas et ne boit pas. Il se lève plusieurs fois par jour pour retourner les oeufs Au bout de quelques jours, les poussins abandonnent le nid. Le mâle en prend soin jusqu’à ce qu’ils soient âgés d’environ 5 mois.

Quand les circonstances le permettent, les émeus peuvent être totalement sédentaires. Sinon, ils sont nomades et peuvent couvrir de longues distances à la recherche d’eau et de nourriture.
Quand des cultures extensives de céréales furent implantées, les émeus adaptèrent leurs habitudes et commencèrent à migrer vers les terres agricoles, où ils trouvaient de l’eau et une nourriture abondante.
Ils pénétraient dans les champs, détruisaient les récoltes et endommageaient les propriétés, ce qui amena les fermiers à les considérer comme un fléau, avec pour conséquence que des primes furent offertes pour les tuer.

Il est facile de garder et d’élever les émeus en captivité, et l’espèce fait l’objet d’un élevage en Australie depuis 1970, principalement pour l’exploitation de sa peau dont on fait du cuir, ainsi que la viande et la graisse, utilisée en onguent.


Les monotrèmes

(Voir la place des monotrèmes dans la classification des mammifères)

Échidné d'Australie

L'échidné d'Australie (Tachyglossus aculeatus) est encore appelé "échidné à bec court".
Les échidnés (du latin « echidna », : vipère) partagent avec les ornithorynques au sein de l'ordre des monotrèmes un mélange de caractères reptiliens et mammifères typiques.
Il pèse de 3 à 6 kg
Il est présent en Australie et en Tasmanie.
Les échidnés ont un corps robuste couvert d'un mélange de fourrure et des piquants, ils ont des membres avec une adaptation fouisseuse, ils possèdent une petite bouche, avec une fine mâchoire, n'ont pas de dents mais une longue langue collante avec laquelle ils attrapent des termites et de petits arthropodes.
Les échidnés vivent généralement en solitaires. Pendant la saison de reproduction, la femelle pond un œuf (rarement plus) qu'elle transfère directement du cloaque dans une poche ventrale temporaire pour une incubation d'une dizaine de jours.
Nu à la naissance, le jeune y reste pendant 6 à 8 semaines, suçant le lait qui s'écoule des glandes mammaires débouchant dans la poche.


Ornithorynque en captivité

Ornithorynque (Ornithorhynchus anatinus)


Photographie en lumière faible
avec encadré sur une sculpture de platypus

L'ornithorynque (Ornithorhynchus anatinus) ressemble à un gros castor : le corps et la queue, large et plate, couverte de fourrure marron, mais il est pourvu de pieds palmés et d'un grand museau caoutchouteux qui l'a fait désigner en anglais par « duckbilled platypus » (« pied plat à bec de canard »). Sa queue mesure de 10 à 15 cm.
Les mâles sont habituellement d'un tiers plus gros que les femelles.
Le mâle ornithorynque porte des aiguillons venimeux aux chevilles.
L'ornithorynque est un animal semi-aquatique, vivant dans les petits cours d'eau. Sa distribution est aléatoire le long des diverses rivières côtières. C'est un excellent nageur et il passe l'essentiel de son temps dans l'eau. Il garde alors les yeux hermétiquement fermés et se sert de ses autres sens pour se diriger.
Les quatre pattes de l'ornithorynque sont palmées. Quand il nage, il se propulse avec ses pattes de devant ; sa queue et ses pattes arrière l'aident à se diriger mais non à se propulser.
L'ornithorynque est carnivore. Il se nourrit de vers et de larves d'insectes, de crevettes d'eau douce et d'écrevisses qu'il déniche dans le lit des rivières avec son museau ou qu'il attrape en nageant. Son bec est très sensible et lui permet de chasser sa nourriture sans avoir à utiliser la vue.
Hors de l'eau, l'ornithorynque gîte dans un petit terrier étroit, de section ovale, presque toujours dans les berges, non loin du niveau de l'eau, et souvent caché par l'enchevêtrement protecteur de racines.
La femelle ornithorynque n'accouche pas de petits vivants, mais pond des œufs dans le nid. Quand les œufs éclosent, les petits émergent et s'accrochent à la mère. Comme pour les autres mammifères, la femelle allaite ses petits. Elle n'a pas de mamelon apparent mais émet son lait à travers de petites ouvertures dans la peau. Les petits ornithorynques sucent le lait qui coule de leur mère quand elle est étendue sur le dos.

La première description scientifique de l'animal est due à George Shaw (1751-1813) dans Naturalist's Miscellany, en 1799, mais cette publication fut considérée comme un canular par les scientifiques de son époque.

À première vue, grâce à son mode de vie aquatique, en terrier et loin des zones habitées, l'ornithorynque ne semble pas en danger immédiat d'extinction : il est quand même répertorié comme vulnérable. Il a été introduit avec succès dans le Parc National Flinders Chase de l'île.
Extrèmement difficile à élever en captivité, la première portée née en captivité a eu lieu en 1944.


Les marsupiaux

Les koalas

Le koala mange des feuilles d'eucalyptus, et en tire tout son apport d'eau, puisqu'il ne boit jamais au cours de sa vie.
Le mot koala vient d'une langue aborigène et signifie qui ne boit pas.
Son métabolisme est lent. Il dort presque vingt heures par jour mais peut se déplacer rapidement et efficacement s'il se sent menacé.

Réintroduit dans l'île Kangaroo, il est maintenant en surnombre compte tenu de son habitat potentiel.

Voir aussi les marsupiaux d'Australie


Dialogue tendu entre le chien de la ferme "Flinders Chase" et le kangourou

Wallaby de l'île d'Eugène ou Tammar wallaby
(Macropus eugenii )
(Voir la place des marsupiaux dans la classification des mammifères)

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