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Sahara

Le Sahara est une écorégion. Situé dans la partie nord de l'Afrique, le plus vaste désert chaud du monde divise le continent d'est en ouest. Il couvre d'immenses étendues de territoires et s'étend sur 11 pays : le Maroc?, l'Algérie, la Tunisie, la Libye, l'Égypte, le Soudan, le Tchad, le Niger, le Mali, la Mauritanie? et le Sahara occidental. Certaines dunes fossiles du Tchad ont été datées de 7 millions d'années.

Le terme Sahara est d'origine arabe (Al-Saharra ou Ar-Sahhra, صحراء )qui signifie désert ou steppe. C'est donc un pléonasme que de dire le « désert du Sahara ».

Les limites du Sahara peuvent être définies:

  • Selon des critères botaniques pour Capot-Rey (1953)
    • au Nord : la limite de maturité des palmiers dattiers
    • au Sud : limite sud du had (Cornucala monacantha) une Chenopodiaceae ou limite nord du cram-cram (Cencrus biflorus) une Poaceae sahélienne.
  • Selon des critères climatiques
    • au Nord l'isohyète des 100 mm
    • au Sud une limite plus floue que l'on peut baser sur l'isohyète des 150 mm sachant que les pluies varient fortement d'une année à l'autre.

Climat

La frange nord du Sahara est soumise à un régime de pluies hivernales dans lequel les perturbations méditerranéennes parviennent atténuées. La frange sud est soumise à un régime de pluies d'été irrégulières qui ne se produisent que lorsque le front intertropical de convergence remonte assez loin vers le nord ou lorsque les dépressions tropicales sont assez fortes.

Entre les deux, le Sahara central est soumis à un régime extrêmement aride marqué par l'établissement de l'alizé continental ou Harmattan. Seuls les sommets du Hoggar et du Tibesti sont plus arrosés. Enfin la zone côtière atlantique baignée par le courant froid des Canaries est soumise aux brises de mer et à quelques phénomènes de brouillards.

Les précipitations sont caractérisées par leur faiblesse et leur extrême variabilité (de 1 à 100 mm). Il peut arriver qu'elles soient violentes et ravageuses. Dans le sud libyen elles se produisent à un rythme de 25 ans.

L'ensoleillement ( pour environ 4300 heures de jour dans une année) est de

  • 3103 heures dans le Sud marocain (Dakhla).
  • 3686 heures dans le Ténéré (Bilma) ou dans le Hoggar (Tamanrasset).
  • 3723 heures dans le désert libyque (Kufrah).

Les températures maximales dans les régions les plus chaudes dépassent 50°C. D'ailleurs la température la plus haute enregistrée au Sahara fut de 58°c en Libye à Aziziyah. En juin, à Bilma dans le Ténéré la moyenne des maximums est de 43°C, à Tamanrasset de 35°C, le mois le plus chaud à Dakhla est le mois d'août avec des maximums de 27°C. Les minimums moyens sont en janvier de 7°C à Bilma de 4°C à Tamanrasset mais de 13°C à Dakhla.

Le taux d'humidité de l'air est très faible, sauf sur la bordure atlantique. Dans le Ténéré les minimums (à 13h) sont inférieurs à 20% et les maximums (au petit matin) sont inférieurs à 43% sauf en août (29% et 56%). En conséquence, l'évaporation potentielle est considérable et elle est renforcée par l'action des vents.

Le vent le plus constant sur la partie centrale et ouest du Sahara est l'Harmattan, alizé continental qui souffle du nord-est. Il se renforce avec l'anticyclone et produit alors les vents de sable. Au nord du Sahara peuvent s'établir d'autres vents en liaison avec les dépressions méditerranéennes d'hiver comme le Khamsin en Égypte. Au sud, des bourrasques de poussières sont associées aux tornades tropicales du mois d'août.

Milieux naturels

  • Les ergs sont les grands massifs de dunes, ils occupent environ 20% de la surface du Sahara.
  • Les regs, aussi appelés serir dans les parties orientales du désert, sont des étendues plates, caillouteuses et graveleuses et constituent le paysage le plus fréquent du Sahara. Les grands regs sont particulièrement inhospitaliers. On peut citer le reg du Tanezrouft, le serir libyen ou le reg du Ténéré qui occupent chacun des centaines de milliers de km². Ils peuvent occuper aussi le sommet des plateaux.
  • Les dayas sont des cuvettes d'extension limitée, au fond en général argileux dans lesquelles l'eau de ruissèlement peut s'accumuler. Une alternance d'inondation et d'érosion éolienne peut expliquer leur formation. Elles sont parfois d'origine karstique sur les plateaux. Elles constituent des zones de végétation pérennes. On les rencontre surtout au nord du Sahara.
  • Les sebkhas forment des marais salants temporaires. L'eau peut provenir du ruissèlement ou de sources temporaires. La plus grande, le Chott el-Jérid, couvre 5000 km². Certaines sont exploitées sous forme de salines depuis le XVIe siècle comme à Taoudeni au Mali.
  • Les hamadas sont des plateaux rocheux tabulaires limités par des falaises. Ils sont d'origine sédimentaire, le plus souvent calcaire. Lorsqu'ils sont recouverts de grès, ils sont nommés tassilis (i.e. : Tassili des Ajjer en Algérie). En général la surface montre de la roche nue, lissée par l'érosion éolienne.
  • Les oasis sahariennes, milieu naturel et anthropique, n'occupent qu'un millième de la surface du Sahara. Elles sont situées parfois sur le lit de rivières venant se perdre dans le désert ou au pied de massifs produisant des sources ou encore directement au dessus de nappes phréatiques affleurantes ou peu profondes.
  • La guelta désigne des plans d'eau temporaires ou non sans écoulement visible. Ce peut être des mares dans les lits des oueds, ou des citernes naturelles dans la roche. On les rencontre dans les situations protégées d'une trop grande exposition au soleil dans les massifs montagneux, dans celui de l'Ennedi ou dans l'Adrar des Ifoghas au Mali.
  • Les oueds sont des cours d'eau à écoulement visible temporaire. La majorité du temps ils sont à sec, en profondeur des poches d'eau durables peuvent persister, des gueltas peuvent être alimentées par une résurgence. Des crues violentes peuvent parfois se produire surtout dans les massifs montagneux. La partie amont naît du rassemblement de chenaux de ruissèlement, la partie médiane forme un lit large et dont les limites sont parfois difficiles à reconnaître en plaine et la partie aval peut se diviser en plusieurs bras sur un cône étendu d'alluvions. C'est le long des oueds qu'on observe les seules formations arborées un peu denses dans le Sahara.
  • Le terme djebel désigne tous les autres reliefs que ce soit des collines ou des massifs montagneux plus importants.

Les plus importants massifs sont :

  • Le Tibesti (région du Borkou-Ennedi-Tibesti) formé d'un massif volcanique émergeant d'une épaisse nappe sédimentaire reposant sur le socle cristallin. Il culmine à 3415 m (Emi Koussi)
  • Le Hoggar est un autre imposant massif volcanique. Il culmine à 2918 m
  • L'Aïr est moins élevé les sommets sont plus tabulaires mais culminent tout de même à 2022 m.
  • L'Adrar des Ifhoras au sud du Hoggar en est un prolongement cristallin et métamorphique qui culmine à 890 m.
  • L'Ennedi (région du Borkou-Ennedi-Tibesti)est un massif gréseux au sud-est du Tibesti et atteint 1282 m.

Le Ténéré, ou « désert des déserts » est la partie centrale du Sahara qui s'étend au Niger. Le terme vient du tamacheq, la langue des Touaregs et signifie simplement « désert ».

Le désert blanc, aussi appelé désert Libyque s'étend à l'est du Nil, sur une largeur d'environ 800km. Il doit son nom à la présence de calcaire qui donne par endroits la couleur blanche.

Populations et cultures actuelles

Parmi les populations actuelles du Sahara, on peut noter:

  • les Touaregs, un peuple de nomades, au nombre estimé à un million. Vêtus traditionnellement de tissus de couleur bleu indigo qui déteignent sur la peau, ils furent aussi appelés les « hommes bleus » ou les « seigneurs du désert » par les voyageurs occidentaux.
  • les Saharaouis
  • les Maures.

La préhistoire du Sahara

On peut trouver au Sahara de nombreuses traces d'une activité humaine préhistorique (outils, poteries, et peintures rupestres).

Le climat du Sahara a subi des changements climatiques durant la préhistoire :

  • Il y a environ 40 000 ans, il existe de grands lacs au Sahara, peuplé alors de semi-nomades
  • Il y a 18 000 ans, le Sahara était hyperaride.
  • Vers 12 000 ans avant notre époque, sa limite sud-orientale était remontée à hauteur du tropique du Cancer.
  • Vers 10 500 ans avant notre époque, c'est sa limite sud-occidentale qui était remontée, la surface désertique étant alors moitié moindre que l'actuelle.
  • Le radoucissement du climat de cette écorégion continua à demeurer tempéré jusqu'aux alentours de 8 500 ans avant notre époque. Le Sahara était alors marécageux, couvert de steppe et de savane.
  • Bien que le réchauffement se fût amorcé, le Sahara était encore humide vers 6 500 ans avant notre époque.
  • Ce désert acquit le climat aride actuel vers 3 000 ans avant notre époque mais on ne peut parler de véritable désert que depuis 3 000 ans, auparavant c'était une immensité verdoyante, peuplé de chasseurs et d'animaux sauvages.
  • de -18000 à -8000 (Aride Post Atérien) Des conditions climatiques d' une très grande sévérité règnent sur l' ensemble du Sahara qui va se dépeupler. Cette aridité enregistre des températures de 4 à 8 °C plus basses qu 'aujourd'hui. Le Sahara s' étend 500 Km au sud de sa frontière actuelle. De l' Atlantiqueà l'Ethiopie des cordons de dunes barrent les fleuves Sénégal, Niger et le Nil. Le massif éthiopien est certainement habité. Les linguistes y situe l' origine du groupe linguistique Afro-asiatique. Il est probable que certains habitats résiduels se sont maintenus à la faveur de quelques microclimats.
  • de -8000 à -5500 (Grand Humide) Au nord les pluies de type méditerranéen descendent vers le sud. Au sud les pluies de mousson remonte vers le nord, la limite étant à peu prés le tropique du cancer (le 22 eme parallèle exactement). Dans le Sahara méridional les pluies abondantes ont provoqué la montée des eaux et permis l' apparition d' une flore et d' une faune tropicale. Le lac Tchad devient le Paléotchad ou Mégatchad formé d' un ensemble de lacs et de marais et couvre alors une surface supérieure à celle de la France atteignant le bord du Tibesti. Les lieux de vie sont essentiellement les massifs (Ennedi, Tibesti, Air). La plaine est le domaine de la savane arborée arrosée par de bonne pluies tropicales avec des regroupements plus denses le long des cours d' eau. Dans ce milieu évoluent l' éléphant, grand consommateur feuillus, le rhinocéros friand de graminées, ou l' hippopotame qui préfère les herbages des bords de marécages. Ce sont les grands pachydermes que les peintures vont immortaliser.
  • de -5500 à -4500 ( Aride mi-Holocène) La période précédente qui a favorisé l' apparition de techniques nouvelles (céramiques, élevage) est freiné par une pulsion sèche qui va durer environ 1 000 ans. Les zones lacustres se réduisent considérablement, les fleuves de l'Aïr, du Tibesti, du Djado et de l' Ennedi qui coulent vers le Tchad enregistrent une baisse sensible. Le Paléotchad se retire, laissant des croûtes calcaires. Le Sahara septentrional (notamment le désert égyptien) commence son dessèchement qui sera progressif jusqu 'à -3000 environ. La vallée du Nil qui était inondée toute l' année durant la période de grande humidité commence à se repeupler. Les populations réfugiées dans les différents massifs commencent à se déplacer. Des sédentaires noirs s' établissent au bord des lacs et des rivières vivant essentiellement de la pêche, de la chasse et de la collecte des graminées sauvages. L' élevage des bovins pratiqué dans les massifs gagne quelques sites des zones basses où il procure un utile complément alimentaire.
  • de -4500 à -2500 ( Petit Humide) Première phase de réchauffement avec une relative humidité que les spécialistes ont aussi appelé "humide néolithique". Les lacs retrouvent une plus grande extension, le climat est plutôt subtropical, il fait plus chaud que lors de l' humide précédent, la mousson regagne du terrain en remontant très haut jusqu 'à la latitude du Tassili N' Ajjer, le Sahara a un aspect de savane. De nouveau les oueds creusent leurs lits. La grande faune avec ses hippopotames et ses éléphants existe toujours. Cette diversité de climat a permis à des plantes d' origine méditerranéenne comme le cyprès, le myrte, l' olivier ou encore la lavande de côtoyer des espèces tropicales. On assiste durant cette période à un épanouissement pastoral sans égal. Les pasteurs-artistes atteignent l' apogée dans l' expression de leur "art bovidien".
  • à partir de -2500 (Aride post-Néolithique) L' aridité gagne le Sahara qui est de nouveau happé par le désert et il va le demeurer jusqu 'à nos jours. La grande faune disparaît. Le peuplement saharien se concentre autour des derniers îlots de fraîcheur ou bien migre vers les bords, notamment au sud dans la zone sahélienne. La plaine péri tchadienne (Nigeria, Tchad, Cameroun) inondée en permanence commence à s' assécher et connaît les premières installations humaines vers -1500. De -1500 à -1000, un troisième humide ramène quelques pluies, mais beaucoup plus faibles que lors de l' humide néolithique. La faune tropicale a presque complètement disparu. Les pâturages sont plus maigres, les moutons et les chèvres commencent à remplacer les boeufs. Les installations humaines se multiplient dans le Sahara méridional tandis que le Sahara septentrional se désertifie de manière inéluctable.
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