Le Pic du Midi de Bigorre, alt 2 876 mHistoire du Pic du Midi ; Ramond de CarbonnièresCharles de Nansouty ; Célestin Vaussenat ; l'observatoire |
Le Pic du Midi de Bigorre n'a pas toujours porté ce nom: désignè par Montagne d’Arizes, il est baptisé Pic du Midi de Bagnères, puis de Bigorre à partir du début du XXe siècle.
Le Pic du Midi de Bigorre est connu depuis la préhistoire. En été, par beau temps, son ascension ne présente aucune difficulté pour un individu en bonne santé. Des chasseurs et des bergers ont gravi de tout temps le Pic du Midi de Bigorre, comme le prouve la pointe de flèche découverte par le Général de Nansouty aux environs du col de Sencours. Les plus anciens témoignages sur le Pic du Midi se retrouvent dans les récits de la mythologie pyrénéenne, qui est un mélange des panthéons locaux et grecs. Ainsi les Pyrénées seraient le tombeau de Pyrène, morte de trop avoir aimé Héraclès. De leurs amours était né Python, serpent mythique qui garde le tombeau de la belle Pyrène, sa tête se trouve à Gavarnie et sa queue au Pic du Midi de Bigorre, que les strates de gneiss permettent, parfois, d'imaginer. Dès le tout début du XVIIIe siècle, le sommet du Pic du Midi de Bigorre est connu pour être un lieu d'observations astronomiques. François de Plantade monte au pic à plusieurs reprises : il étudie pour la première fois de façon scientifique la couronne solaire lors de l'éclipse de 1706. il remonte en 1741 pour y effectuer des mesures barométriques dans le but de dresser une carte des diocèses du Languedoc. Le 26 août, gravissant à nouveau la montagne, il meurt au col de Sencours, sextant au poing, en s'exclamant, selon la tradition: « Ah! que tout ceci est beau ! » En 1774, Gaspard Monge, géomètre à l'origine de la création de l'École Polytechnique et l'astronome Jean Darcet se rendent à leur tour au pic du Midi de Bigorre pour étudier les effets de l'altitude et le massif des Pyrénées. Dès cette époque, Darcet imagine la construction d'un observatoire. |
L'accès à la zone du Pic du Midi de Bigorre dépend
essentiellemnt de la modernisation du chemin qui passe au col
du Tourmalet. La modernisation de la route thermale qui relie Bagnères
de Bigorre à Barèges est une étape importante qui
marque l'histoire et le début de la grande aventure du Pic du midi
de Bigorre, en facilitant son accès l'été. |
![]() Dans les Années 1920, des promeneurs sur la route qui vient du col du Tourmalet et qui mène au pied du Pic, au col de Sencours |
|
Voir fiche détaillée Louis Ramond de Carbonnières Louis Ramond de Carbonnières, homme politique, géologue et botaniste
français, né le 4 janvier 1755 à Strasbourg est considéré comme l'un
des premiers explorateurs de la haute montagne pyrénéenne. Ramond de Carbonnières effectue sa première ascension du Pic du Midi de Bigorre le 3 août 1787. Il est accompagné pour cette première de l'abbé Bidault, aumônier de Son Eminence et de Brandner, de la vallée d'Engadine . Le 9 août 1787, le cardinal de Rohan accompagne Ramond de Carbonnières et y grave au sommet son nom. Il se lance également dans la politique et est élu en septembre 1791 député de Paris à l'Assemblée législative. Menacé, il préfére fuir Paris en août et se réfugie dans les Pyrénées. Surveillé et considéré comme suspect, il s'installe à Barèges, où il multiplie les herborisations et les observations géologiques. Il est arrêté en 1794, emprisonné à Tarbes pendant sept mois, et échappe de peu à la guillotine. À partir de 1796, il enseigne, comme professeur d'histoire naturelle,
à la nouvelle École centrale de Tarbes. Ses cours rencontrent immédiatement
un grand succès. Le Pic du Midi de Bigorre occupe une place importante dans la vie
de Ramond et dans ses travaux scientifiques. Il gravit le Pic du Midi
de Bigorre à 39 reprises de 1787 à 1812. Louis Ramond de Carbonnières meurt le 14 mai 1827 à Paris et est enterré au cimetière de Montmartre. Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent a donné son nom à un chapelet de cratères (les Puys Ramond) du Piton de la Fournaise à La Réunion , situés au bord de l'Enclos Fouqué. |
![]() |
Célestin-Xavier Vaussenat est né le 6 août 1831 à Grenoble et mort le 20 décembre 1891 à Bagnères-de-Bigorre. Vaussenat est fils d'un ouvrier charron et d'une mère originaire d'une famille d'artisans de Vizille. Célestin-Xavier Vaussenat est formé à Grenoble à la la géologie et devient ingénieur civil des mines. Il vient à Bagnères-de-Bigorre pour l'exploitation minière notamment pour la lignite d'Orignac et la galerie de Soulom. Le 19 août 1864 à l’Hôtel des voyageurs au Cirque de Gavarnie Vaussenat est parmi les fondateurs de la société Ramond ; société savante et de montagnards, où sont également Charles Packe; Émilien Frossard, le comte Henry Russell ; par la suite le Dr Costallat, et le général Charles-Marie-Étienne Champion Dubois de Nansouty . À partir de ce groupe de personnes est lancé le projet d’observatoire au Pic du Midi de Bigorre. D'un caractère plus avenant que le général, Célestin-Xavier Vaussenat se charge de trouver les fonds nécessaires à ce projet. À partir de 1880, Célestin-Xavier Vaussenat consacre tout son temps et son énergie à développer l'Observatoire. Il rase les alentours du sommet pour y aménager des terrasses, construit un bâtiment de stockage, appelé par la suite bâtiment Vaussenat, et le blockhaus sur lequel sont installés les instruments de mesure météorologiques. Comme les terrasses sont couvertes de plusieurs mètres de neige huit mois sur douze, il creuse aussi un tunnel pour accéder aisément en toute saison au blockhaus à l'heure des relevés météo. Vaussenat invite des scientifiques à mener des expériences dans son observatoire. Parmi les visiteurs estivaux de cette période, deux physiciens mesurent la teneur de l'atmosphère en monoxyde de carbone et en ozone en 1881, 82 et 83, deux astronomes parisiens font des tests astronomiques du site en 1883 et le trouvent excellent, des officiers géodésiens qui font la carte de France en 1884, Jules Janssen observe le Soleil en 1887, un médecin étudie les effets de l'altitude sur des chiens, chats, poulets, lapins, en 1890. À la demande du Bureau Central Météorologique, Vaussenat réalise lui-même une importante expérience de physique atmosphérique entre 1883 et 1885. L'objectif de cette "expérience Lemström" est de produire des aurores boréales artificielles. Selim Lemström est un physicien finlandais qui a réussi une telle expérience dans le nord de la Finlande et en a communiqué les résultats à la communauté scientifique française. Vaussenat achète 200 longues perches en chêne écorcées sur pied, les répartit au sommet du Pic sur 530 mètres carrés et les relie par du fil de fer garni de 10 800 pointes métalliques. Le dispositif expérimental ne produit pas l'effet attendu; par contre, il attire efficacement les coups de foudre. |
Charles-Marie-Étienne Champion Dubois, comte de Nansouty, est né à Dijon (Côte-d'Or) le 20 février 1815, mort à Dax (Landes) le 15 mars 1895; militaire français après sa retraite de général, il se consacre à la création de l’observatoire du Pic du Midi de Bigorre. Champion Dubois de Nansouty est le petit-fils du Président de Brosses et le neveu de Étienne Marie Antoine Champion de Nansouty. Il épouse le 14 juillet 1851 Hortense-Fanny-Rosalie de Dion. Il rentre à l’ École des pages de Charles XI pendant trois ans. Il s’engage en septembre 1837, il est affecté au 12e régiment d’artillerie et devient brigadier fourrier et maréchal des logis en décembre 1938. Puis il est affecté en décembre 1840 au 8e régiment de hussards en formation. En avril 1841 il devient sous-lieutenant au 7e Régiment de Hussards. Le 19 juillet 1845 il devient lieutenant et passe au 3e régiment de spahis algériens, et capitaine en mars 1847 sous les ordres du Général Yussuf. Il revient en France en juin 1851 au 7e régiment de cuirassiers puis en août 1852 au régiment des Guides de la Garde Impériale sous les ordres d’Auguste Regnaud de Saint-Jean d'Angély. En janvier 1853 il nommé chef d’escadron et lieutenant-colonel en août 1857 au 6e régiment de Lanciers, et colonel en août 1861 au 8e régiment de Lanciers. En février 1867, il retourne en Afrique pour mettre sur pied le 4e régiment de chasseurs d'Afrique. Il est nommé général de brigade en février 1969 et général de division à titre provisoire en novembre 1870 En septembre 1871 suite à la capitulation à la bataille de Sedan de 1870, il est mis en retrait d'emploi pour avoir continué un commandement actif alors que l'armée s'était rendue. Il est mis à la retraite en 1877. Nansouty s'était beaucoup occupé, dès sa jeunesse, de minéralogie et de météorologie. Après sa carrière militaire, Champion de Nansouty s’intéresse à la conchyliologie, à la géologie et à la paléontologie. Il n’est pas parmi les fondateurs, le 19 août 1864 à l’Hôtel des voyageurs du Cirque de Gavarnie, de la société Ramond, société savante et de montagnards, où sont Charles Packe, Émilien Frossard, le comte Henry Russell et par la suite le Dr Costallat, Célestin-Xavier Vaussenat, mais il en sera le président de 1865 à sa mort. À partir de ce groupe de personnes est lancé le projet d’études à partir du Pic du Midi de Bigorre. En 1873, Charles de Nansouty installe à 500 m au-dessous du sommet du Pic du Midi, à l'auberge de Sencours, une station météorologique où il passe tous ses hivers, à partir de 1875. Fin 1874, il avait dû abandonner la cabane. ---> Le 31 décembre 1875, il est rejoint par Roger de Monts pour fêter le nouvel an au sommet du Pic du Midi de Bigorre. La station du Col de sencours est remplacée en 1881 par un observatoire véritable, construit avec le produit de souscriptions, et d'après les plans de l'ingénieur Vaussenat, an sommet même du Pic. L'Observatoire du Pic du Midi est racheté en 1882 par l'État, et le général de Nansouty en est nommé directeur honoraire. Nansouty et Vaussenat sont considérés comme les fondateurs de l’Observatoire. Ils assurent les premiers hivernages au sommet dans le bâtiment achevé en 1880, puis Nansouty prend sa retraite à Bagnères en 1882 alors que Vaussenat devient directeur pendant neuf ans de la station météo du Pic du Midi. |
En juin 1874 le général de Nansouty s'installe
à Sencours en ayant la ferme intention d'y passer l'hiver avec deux
compagnons pour y réaliser des observations et prouver que l'on
pouvait hiverner en ces lieux. |
La construction de l'observatoire a débuté dans les années 1870, sous la direction du général Charles du Bois de Nansouty, et de l'ingénieur Célestin-Xavier Vaussenat. Les premiers terrassements au sommet commencent en 1875. Les premiers locaux sont achevés le 8 septembre 1880. En 1907, Baillaud fait installer un premier télescope de 50 cm de diamètre, l'un des plus grands au monde pour l'époque. Elle est équipée d'une monture équatoriale mécanique. Elle abrite une lunette et un télescope réflecteur. Elle permet en 1909 de démentir l'existence de canaux sur Mars que défendait Percival Lowell et propulsa l'observatoire à la pointe de la recherche. Par la suite, ces locaux ont été grandement complétés : nouvelles terrasses, nouvelles coupoles, nouveaux bâtiments d'habitation. L'électricité arrive au sommet en 1949. Auparavant, les équipements électriques étaient alimentés par un ensemble de batteries et un groupe électrogène. Un premier téléphérique, affecté au transport du personnel, est installé en 1952, ce qui permet d'atteindre le sommet en toute saison. En 1946, M. Gentilli offre à l'observatoire une coupole et un télescope de 60 cm. Un spectrographe est installé en 1958. En 1963, la NASA finance l'installation d'un télescope de 106 cm. Il est utilisé pour prendre des clichés précis de la surface lunaire dans le cadre de la préparation des missions Apollo. Une tour haute de 28 m et de 2 m de diamètre est construite à partir de 1972. Elle est installée à l'écart des autres bâtiments, de façon à minimiser les perturbations atmosphériques. En 1980, elle abrite un télescope de 2 m : le télescope Bernard Lyot. L'observatoire dispose d'un coronographe, qui permet l'étude de la couronne solaire. Autre instrument, installé depuis 1961, la Coupole Tourelle (rebaptisée lunette Jean Rösch en 2004, en l'honneur de son créateur). Cette coupole à la forme caractéristique abrite une lunette de 50 cm de diamètre destinée à l'étude du Soleil (imagerie de la surface, étude de la granulation). L'instrumentation s'est vue complétée en 1980 par un spectrographe. |
|
En dehors de l'astronomie, Le Pic est aussi utilisé pour
la radio, la télévision et la téléphonie mobile.
En 1926-1927 sont installées au Pic deux pylônes de 25 m de haut, qui supportent
une antenne de radiodiffusion. Un émetteur de télévision est installé en 1957.
Il commence ses émissions le 14 septembre.
Lors de la construction du bâtiment interministériel, un nouvel émetteur est
installé. Il dispose d'une antenne de 104 m de haut. Ses émissions commencent
en 1963. Cet émetteur diffuse des émissions de radio FM et de télévision numérique.
Il dessert une importante partie du sud-ouest de la France, soit un septième
du territoire national.
En 1994, l'État envisage la fermeture de l'observatoire. La
région Midi-Pyrénées se mobilise, et crée un syndicat mixte pour la réhabilitation
du site. Le travaux comprennent une réhabilitation des installations scientifiques,
ainsi que l'ouverture au public d'une partie du site. Ainsi, le téléphérique
de service est remplacé par un nouveau téléphérique capable d'accueillir le
grand public. D'importants travaux sont engagés à partir de 1996 ; le site,
dans sa version rénovée, ouvre en l'an 2000. Avec un musée, un restaurant
et plusieurs terrasses.
Les randonneurs, obligés de payer pour accéder au site, sont mécontents. Suite
à de nombreuses pétitions, une petite terrasse leur est ouverte, la terrasse
Baillaud, sans aucune commodité cependant, ni boissons, ni toilettes.
me joindre |
Crédits (source partielle) : Wikipédia... Liste des auteurs |