Art contemporain africain

L’art contemporain africain, très dynamique, s'inspire aussi bien des traditions du continent que, et c'est de plus en plus le cas, des réalités urbaines contemporaines d'une Afrique en mutation, qui se cherche encore une identité. Les techniques et les supports sont variés, allant de la peinture aux installations avec projection vidéo, en passant par des sculptures faites en matériaux de récupération.

Principales Manifestations

En 1989, l'exposition « Magiciens de la Terre » (Centre Pompidou et Grande Halle de la Villette) présentait des œuvres d'art africain contemporain , d'artistes vivants, pour la première fois en Europe, en parralèle avec des artistes asiatiques, mais aussi européens. Ce mode de monstration mettant en valeur un certain primitivisme exotique.

De 2004 à 2007, l’exposition « Africa Remix », présentée en Allemagne, en Grande-Bretagne, en France (Centre Georges-Pompidou, Paris 2005), en Suède, au Japon et en Afrique du Sud, peut être considérée comme la première à montrer un panorama important de l'art contemporain spécifiquement africain, et, surtout, la richesse de l'art sub-saharien.

L'Afrique elle-même s'est dotée de centres d'art contemporain. Festivals ou biennales sont régulièrement organisés sur le continent pour mettre en valeur le talent des artistes d'aujourd'hui.
La Biennale de Dakar est depuis 1992 la plus importante manifestation d'art contemporain tenue sur le Continent africain.

En 2011, à l'initiative de Jean Pigozzi, à la fois collectionneur d'art africain et japonais, le Magasin de Grenoble organise l'exposition JapanCongo

En 2015 Lumières d'Afriques, exposition organisée par le fond de dotation African Artists for Development réunit, au Théâtre National de Chaillot, 54 artistes, un pour chaque État du grand continent africain, qui présentent chacun une œuvre créée à partir d’une même source d’inspiration : « L’Afrique des Lumières ».

En 2017, la Fondation Louis-Vuitton présente Art/Afrique

Les thèmes

Un premier thème récurrent est la question de la mémoire personnelle, de l'identité à celle de la mémoire collective, de l'histoire. Ainsi la carte d'identité n'informe pas sur ce que nous sommes mais plutôt sur l'endroit d'où nous venons. Cette identité renvoie à une identification par rapport à un tout : la nation. C'est cette première notion qui participe à la construction des nations africaines modernes qui émergent des turbulences de l'histoire du 20e siècle.
L'Afrique actuelle n'est que le fruit d'une histoire corrigée par d'autres.

De là l'impossibilité pour l'Africain de se penser, dans un premier temps, autrement qu'en réaction à autrui, en l'occurrence au colonisateur. A l'aube des indépendances, il s'agit d'une affirmation collective où l'identité africaine ou arabe semble être alors le mot d'ordre. Dans les années 80, la question n'est plus d'élaborer une Afrique post-coloniale, mais de définir la place de l'Africain en tant qu'individu dans un contexte plus global. Ainsi s'oppose, d'une part, une mémoire collective qui scelle l'appartenance à un lieu ,d'autre part, une mémoire personnelle où se confrontent pêle-mêle la sexualité, le politique, le féminisme, la race, les origines

La construction d'une identité propre passe tout naturellement par l'identification du milieu dans lequel nous évoluons et entraîne la reconnaissance de l'autre

Si la ville et la terre sont souvent opposées, cette division en Afrique, peut-être plus qu'ailleurs, s'avère artificielle. La ville est une aberration de la terre. En Afrique, à quelques exceptions près, il n'y a souvent que la capitale qui remplit les fonctions organiques d'une ville. La ville africaine est un conglomérat de sensibilités, d'humanités et de perceptions, vers laquelle convergent les villageois qui ont décidé de s‘y installer de manière provisoire. Comme pour ceux qui partent à l'étranger il ne s'agit que d'une parenthèse nécessaire qui parfois peut durer une vie entière.

Dans un même temps, la capitale est le lieu de rassemblement de la nation sans distinction d'ethnie et de fortune, la ville est un décor fabriqué. La terre ou la nature est une permanente totalité. Beaucoup d'œuvres associent le corps et l'âme, parce que, en Afrique, ces entités sont inséparables. Dans ce contexte, il est plutôt question d'une âme laïque, c'est-à-dire de l'esprit. Pour peu que le corps soit un instrument, il n'en demeure pas moins le moyen unique par lequel nous apparaissons aux autres. Dés lors qu'il devient un élément de création artistique, le corps cesse d'être la matière que nous percevons pour devenir autre chose.

Le corps africain n'est africain que parce qu'il est revendiqué comme tel. Certains tableaux, en déformant le corps classique, nous renvoient à une réflexion sur les êtres mutants, les extra-terrestres que sont devenus, métaphoriquement, les Africains. Le corps devient une toile vierge sur laquelle l'artiste transpose sa vision de notre humanité.



Wangechi Mutu, Crown, 2006

Béchir Malum , 2005

Bili Bidjocka 2004
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