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Kendo

Le kendō (剣道, 劍道 - littéralement la voie du sabre) est la version moderne du kenjutsu (剣術), l'art du sabre pratiqué autrefois au Japon par les samouraïs.

Par version moderne, il faut comprendre que le kendō n'est pas seulement un art martial mais également un sport de compétition, qui présente donc certaines règles. Cependant, le kendō n'est pas seulement un apprentissage de techniques et de tactiques du combat au sabre, mais également un apprentissage spirituel. Le kendō permet à ses pratiquants de développer leur force de caractère, leur détermination et leur force morale. Les pratiquants sont appelés kenshi ou kendōka. Le kendo se pratique traditionnellement dans un dōjō.

Histoire

Le kendō, la voie du sabre, est l'équivalent de l'escrime japonaise. Il était alors pratiqué avec de véritables sabres par les samouraïs.

Pendant la période d'Edo (1600-1868), le kendo moderne prend son essor à la faveur de la paix qui marque cet « âge d'or » du Japon classique, alors totalement fermé au reste du monde. Le kendō est alors l'un des 18 arts martiaux que doit pratiquer le samouraï. De nombreux traités sur le sabre sont publiés à cette époque au Japon tel le Hagakure de Yamamoto Jocho. Le kendō devient alors « populaire » en profitant des techniques d'entraînements mises au point dès le XVIIe siècle (sabre en bambou et différentes protections).

A l'occasion de l'ouverture au monde du Japon (1868), la caste des samouraïs est dissoute et les arts martiaux méprisés par les japonais eux mêmes. En 1900, toutefois, une fédération universitaire de kendō est fondée au Japon, la Zen Nippon Kendō Renmei, qui joue un rôle déterminant dans la codification du kendō moderne et sa diffusion à l'étranger. L'Occident découvre le kendō dès le XIXe siècle à travers des récits de voyages. En 1899, une première présentation de kendō a lieu en France à l'occasion de la visite du créateur du judo moderne, Kano Jigoro.

La chute du Japon en 1945 porte un coup sévère aux traditions japonaises. Il faut ainsi attendre 1950 pour assister à la réouverture des écoles d'arts martiaux au Japon. À cette occasion, des maîtres sont dépêchés à l'étranger, en France notamment. Les premiers championnats du monde ont lieu le 5 avril 1970 à Tōkyō organisés par la toute jeune fédération internationale fondée par les Européens en février 1970: International Kendō Federation.

Ki Ken Tai No Ichi

Un principe fondamental du kendō est le ki ken tai no ichi, autrement dit l'unité du corps, représenté par le fumikomi-ashi, un rapide pas en avant, ainsi que de l'esprit, représenté par le kiai, le cri traduisant la combativité, et enfin du sabre. Par conséquent, un coup n'est valable en kendō que lorsque le combattant exécute avec conviction ces trois actions au même instant. De manière plus générale, on peut dire qu'en kendō, on frappe principalement avec les hanches, et non pas avec les bras comme on le suppose souvent à tort.

Points d'attaque

En kendō, seules certaines parties du corps peuvent être touchées pour que le coup soit considéré comme valable. Les quatres cibles principales sont : le sommet de la tête (men), les poignets (kote), les flancs (dō) et la gorge (tsuki). Lors des exercices d'entraînement, le kiai doit correspondre à la partie du corps visée.

Ainsi, un coup porté sur la tête sera par exemple accompagné du cri "men !". De plus, le coup doit être porté avec le premier tiers du shinai. Il faut aussi noter que le coup à la gorge est réservé aux pratiquants ayant déjà une certaine expérience, une mauvaise exécution pouvant blesser l'adversaire malgré les protections. Une classification plus précise des points d'attaque est présente sur ce site.

Equipement

  • Le katana (刀) est le célèbre sabre japonais qu'utilisaient les samouraïs de l'époque. Aujourd'hui, leur fabrication est réglementée par le gouvernement japonais en termes de qualité et de quantité. Ceux-ci ne sont aujourd'hui publiquement utilisés que lors de l'exécution des kata.
  • Le shinai (竹刀) est un sabre composé de quatre lattes de bambous attachées entre elles. Il ne s'agit pas d'un simple bâton mais d'une version non tranchante du katana qui permet d'éviter les blessures. Le shinai est toutefois une réplique fidèle de l'arme en termes d'équilibre.
  • Le bokutō ou bokken est une version en bois (de chêne le plus souvent) du katana. Il est plus proche de ce dernier que le shinai et par conséquent plus dangereux. Il était autrefois utilisé pour l'entraînement, mais il a aujourd'hui été remplacé par le shinai. Le bokutō reste toutefois employé pour l'exécution des kata.
  • Armure: Le bogu est l'armure du kendōka protégeant principalement les parties du corps visées et limitant ainsi, tout comme le shinai, les risques de blessure lors de l'entraînement ou des combats. Il se compose des pièces suivantes :
    • Men (面) : casque pourvu d'une grille métallique couvrant pratiquement l'ensemble de la tête, les épaules et la gorge
    • Kote (甲手) : gants protégeant les poignets et une partie des avant-bras
    • Do(胴) : plastron protégeant le ventre au niveau des cotes et qui remonte jusqu'a la poitrine
    • Tare (垂) : protection couvrant le bas-ventre et les cuisses
  • Vêtements:Les vêtements traditionnels du kendōka sont le hakama et le keiko-gi. Ceux-ci sont généralement de couleur indigo. Les extraits végétaux utilisés pour la teinture ont des propriétés styptiques. Plus rarement, des vêtements de couleur blanche sont utilisés pour symboliser la pureté de l'esprit. Par contre, chacun est libre de choisir ses propres couleurs et motifs en ce qui concerne la partie protégeant l'abdomen et le foulard couvrant la tête (tenugui). Le foulard permet de limiter le contact entre la transpiration et l'armure.

Kata

Les kata (aussi appelé kendō no kata ou nihon kendō kata) sont une synthèse des différentes écoles majeures de sabre japonais. Créé en 1912 par un groupe d'expert du ZNKR, il s'agit de dix séquences codifiées de combat entre deux partenaires, sept avec des sabres avec le bokken (ou le katana pour les experts), et trois avec un kodachi (bokken court) pour le shidachi.

Les kata sont des enchaînements précis de techniques où l'accent est mis sur la qualité de l'exécution. Les kata sont réalisés par deux personnes sans bogu, et prennent une forme très cérémonielle, en particulier en ce qui concerne les saluts. Pour chaque kata, on trouve toujours un maître (uchidachi) et un élève (shidachi). Le maître donne toujours le premier coup, et l'élève le dernier, ce qui fait de lui le "vainqueur". Cependant, l'objectif du kata n'est pas la victoire mais plutôt l'exécution fluide sans faille des techniques. Pour cette raison, les kata sont très utiles lorsqu'on veut s'entraîner et se perfectionner dans l'exécution des différentes techniques.

Kiai

Le kiai n'est pas déterminé à l'avance. L'idée est de développer son propre "cri de guerre" en fonction de ses préférences. Ce dernier reflète la combativité et vise à intimider l'adversaire. Le choix est libre, à quelques exceptions près. En combat, lorsqu'un coup est porté, le kendōka doit prononcer la partie du corps visée. Les kata sont une autre exception. Ici, les coups ne sont pas systématiquement accompagnés d'un kiai, mais le dernier coup est accompagné de "Ya !" (uchidachi) ou "To !" (shidachi).

Grades

Il existe 2 classements : un pour les “apprentis”, et un pour les maîtres. Pour les apprentis, les grades vont du 6ème kyu (le niveau le plus bas) jusqu'au 1er kyu. Vient ensuite le classement des maîtres, du 1er dan (le niveau le plus bas) au 8ème dan. Un maître peut également recevoir un grade supérieur. Il s'agit d'un grade honorifique attribué en remerciement de la contribution du maître au développemement du kendō en tant qu'art martial. Enfin, contrairement au jūdō par exemple, il n'y a pas de signe extérieur indiquant le grade d'un kendōka.

Matchs

Pour gagner un match (shiai), il faut remporter deux points. Un point est accordé lorsqu'une attaque est réalisée correctement. Autrement dit elle doit porter sur une des parties du corps autorisées, et respecter le principe du ki ken tai no ichi. L'attaquant doit également faire preuve de zanshin, c'est-à-dire rester conscient de son entourage et de l'existence de son adversaire, notamment en adoptant une posture correcte après l'attaque. En compétition, le kiai doit correspondre au coup porté, mais lors des matchs d'entraînement dans le dōjō, le cri est en général libre.

Les championnats internationaux de kendō sont organisés tous les trois ans depuis 1970, date de la fondation de la Fédération Internationale de Kendō (International Kendō Federation, IKF). Elle regroupe 44 pays à travers le monde entier.


Cet article fait partie des généralités sur le Japon


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