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Au pied du Kilimandjaro |
Premières visions du Kilimandjaro
![]() Fresque naïve sur planches, près d'Arusha. | ![]() Depuis le Marangu Hotel, première vision du sommet (distant d'environ 40 km) |
Ce volcan tanzanien est
né il y a sept cent cinquante mille ans et domine l'Afrique du haut des ses 5
895 mètres. Il peut s'écrire Kilimandjaro (orthographe française)
ou Kilimanjaro ( orthographe locale)
Son nom reste une énigme. Il peut venir
des mots de swahili, «kilima» (petite montagne) et «njaro» (le démon du froid);
ou bien de l'expression «njaro» (caravanes), en référence aux convois d'esclaves
des marchands arabes de Zanzibar, qui faisaient jadis halte dans les parages.
Certains évoquent le mot «njare», la source de l'eau. Les Masai, l'appelle
simplement «Ngage Ngai», c'est-à-dire la «maison de Dieu».
(Voir le culte
de Ngai)
Les Chaggas n'ont jamais donné de nom à cette montagne.
Ils distinguent seulement le grand volcan blanc, nommé Kibo (celui qui rayonne),
symbole de l'éternité et de la chance, du noir pic Mawenzi ( 5149 m) à l'est,
associé aux forces du mal. Un troisième sommet, le Shira, à l’Ouest, n'atteint
que 3 962 m d’altitude.
Avant le 19ème siècle, quelques rares chroniqueurs
comme le géographe égyptien Ptolémée ont mentionné l'existence d'une «montagne
blanche» au cur de l'Afrique. En 1845, le géographe britannique William
Cooley, sûr de sa science, assure que la montagne la plus connue d'Afrique de
l'Est, appelée le Kirimanjara, est recouverte de roches rouges.
En mai 1848,
un missionnaire, Joseph Rebmann, s'enfonce dans le pays chagga et finit par approcher
la montagne: «Vers 10 heures, je vis quelque chose de remarquablement blanc au
sommet d'une haute montagne et crus d'abord qu'il s'agissait de nuages, mais mon
guide me dit que c'était du froid, alors je reconnus avec délice cette vieille
compagne des Européens qu'on appelle la neige.» Sa découverte, rapportée en avril
1849 dans le Church Missionary Intelligencer,est contestée à Londres.
Il
faut attendre 1861 pour qu'une expédition, menée par le baron allemand Klaus von
der Decken et le botaniste anglais Richard Thornton, permette de constater qu'il
s'agit bien d'une cime neigeuse.
En 1883 l'Anglais Joseph Thomson puis le
comte Teleki s'attaquent au sommet, mais ne dépassent pas 5300 m.
Après
deux échecs, Hans Meyer, le 6 octobre 1889 parvient au sommet, accompagné
de son ami Ludwig Purtscheller et du guide chagga Yohana Lauwo. Celui-ci serait
mort à 127 ans, en 1997, mais ce n'est peut-être qu'une légende,
comme la présence d'un cadavre de léopard congelé, trouvé
à 5500m!
Bien réelle est la fonte rapide des glaciers du sommet. Estimés à 12 km² vers 1900, ils ne couvrent aujourd'hui plus que 2 km² et à ce rythme auront disparu vers 2020. Le réchauffement général de la terre ne suffit pas à expliquer ce phénomène. Il peut aussi provenir d'une lente reprise de l'activité volcanique, qui n'est qu'en sommeil depuis 200 ans.
Les Chaggas
Les Chaggas fournissent la quasi-totalité des guides et des porteurs du Kilimanjaro.
Les Chaggas sont à l'origine un peuple bantou d'agriculteurs. Les villages chaggas
sont dispersés au milieu des cultures et ne forme pas une entité visuellement
identifiable au sens occidental.
Les plantations chaggas sont impressionnantes.
En effet, les Chaggas cultivent 15 variétés différentes de bananes (vertes, jaunes,
rouges, plantain à cuire,etc) et autres arbres fruitiers, comme les papayes et
les avocats, puis des caféiers, et enfin des ananas et des légumes au niveau du
sol.
Ils produisent la fameuse bière de banane, diversement appréciée
par les touristes. Produite à partir de millet et bananes mûres, celle-ci porte
aussi le nom de "Mbege".
![]() École du village de Marangu | ![]() A l'hôtel Marangu, préparation du départ: Les charges sont minutieusement réparties entre les porteurs. |
![]() Papayer (Carica papaya) |
C'est en Afrique que l'on situe
l'origine du café (Éthiopie, mais aussi Arabie, notamment le Yémen). | ![]() Bananier (Bananes jaunes) |
Point névralgique: la porte d'entrée dans le parc national
du Kilimandjaro.
Au delà, seuls les grimpeurs, les guides locaux et les porteurs, enregistrés en bonne et due forme, peuvent pénétrer. Devant la porte, certains attendent un improbable engagement de dernière minute et d'autres proposent à la vente ou à la location tout le matériel utile, récupéré sur les précédentes expéditions.
Voir la suite: la lente montée vers Kibo Hut. La fiche pratique de l'ascension |
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