Les films de l'année 2014
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Films par ordre alphabétique, sortis en salles en France en 2014
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Palmarès des journaux
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Le Garçon et le Monde ( O Menino e o Mundo ) film d'animation brésilien ecrit et réalisé par Alê Abreu, sorti en 2013 en avant première. Il remporte le Cristal et le prix du public au festival international du film d'animation d'Annecy 2014 ; musique : Ruben Feffer et Gustavo Kurlat ; montage : Alê Abreu ; producteurs : Fernanda Carvalho et Tita Tessler ; durée : 80 minutes ; dates de sortie : 20 septembre 2013 (Festival international du film d'animation d'Ottawa) , France 8 octobre 2014
Un enfant décide de suivre son père qui part au travail. Perdu dans un monde trop grand pour lui, il se rend aux confins d’univers étranges où il croise des animaux machines. Il embarque sur un paquebot pour un aller-retour aux Etats-Unis, avant de voir des militaires réprimer des manifestations. De grands thèmes sont traités avec les yeux d'un enfant, mais une lucidité et une intelligence rare, comme l'exploitation des petits paysans, la mécanisation, les échanges Nord-Sud. La pollution, la repression militaire et l'effet dévastateur de la télévision de masse sont aussi abordés La technique d'animation employée est le dessin animé. Les graphismes du film adoptent un style naïf et coloré inspiré des dessins d'enfants. Cela commence avec deux coups de crayon, et trois notes de musique. Un petit garçon : deux traits noirs, les yeux, deux pastilles roses dans un visage tout blanc, tout rond. Un air de flûte tout simple, signature d’un papa monté dans un grand train et parti loin, sans que le petit garçon comprenne bien. Entre les premiers traits de crayon et les dernières notes de musique, le petit garçon est parti découvrir le monde, et peut-être retrouver son père. Le petit garçon découvre un monde fantastique et mécanique, où la beauté et la musique ont bien du mal à résister au monstre qu'est le progrès. La grammaire visuelle d’Alê Abreu est simple, mais ses propos sont graves. Les mondes que l’on découvre vont toujours par deux : chaque Eden a son envers. La campagne familiale, crayonnée à grands traits énergiques et naïfs, a pour Enfer la cité immense, tapissée de collages, hérissée de lignes droites. L’enfance est floue, douce, peuplée de bêtes souriantes comme si l’enfant les avait dessinées. Mais le monde, qui finira par happer le fils comme il a happé le père, tend à devenir net, comme les bouches et les yeux collés qu’Alê Abreu marie pour donner aux visages des présentateurs de télévision une fixité laide. Le monde devient trop net. Il se laisse lentement dévorer par les machines qui remplacent les hommes et leurs mains d’artistes. Le style d’Alê Abreu se base sur le flux et le reflux du vide et du plein. L’originalité du film repose non seulement sur sa flamboyante liberté visuelle mais également sur le choix d’un rythme hors norme, aux antipodes de l’hystérie visuelle moderne. La création du film a nécessité cinq ans de travail.
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