A partir de 1914, un tramway électrique à caténaire et à voie métrique est progressivement installé de Bagnères de Bigorre à Loucrup puis Lourdes ainsi que de Bagnères de Bigorre à Campan, Ste Marie, Gripp et Artigues.
Le tronçon Bagnères-Lourdes mesurait 20 km et celui de Bagnères à Artigues 21 km.

Le tramway à Lourdes



Il était exploité d'abord par la Compagnie des tramways de la Bigorre, puis à partir de 1918 par la Société des Voies Ferrées d'Intérêt Local des Pyrénées. 

La rue principale de Campan était parcourue par les rails du tramway et la gare se situait sur la place, devant l'actuel monument aux morts. Cette gare a été détruite en 1933, suite à l'arrêt de l'exploitation.
Yvonne Arène, qui habitait en face, en profita pour récupérer les matériaux et édifier un premier bâtiment en dur à La Mongie

De nos jours, cette place se nomme toutefois toujours la
"Place de la gare"


Sur la place, juste devant la gare


La gare de Campan

A Sainte-Marie de Campan

La ligne du Tramway contournait le centre de Sainte-Marie par l'est

De nos jours, l'ancienne gare et ses dépendances sont toujours visibles, ainsi que l'emprise de la voie.


Le tramway permettait en particulier aux Lourdais et aux Bagnèrais de monter facilement été comme hiver dans la haute Vallée de Campan

Le projet audacieux d'un funiculaire à crémaillère pour prolonger ce train entre Artigues et le Pic du Midi n'a jamais vu le jour. 


La gare d'Artigues, ouverte seulement l'été


 

Artigues: l'hôtel des Cascades et l'hôtel des Pyrénées


Le tramway contribua aux débuts des sports d'hiver dans la valée de Campan
Comme la section Gripp Artigues ne fonctionnait que l'été, les skieurs descendaient à la gare de Gripp.


De là, par les Cabanes de Tramezaygues, les courageux montaient vers les pentes de La Mongie, à pied bien sûr!
(pour en savoir plus voir les débuts du ski à La Mongie avec Yvonne Arene)

   


L'arrivée du train à Artigues avait permis de créér quelques hôtels



En 1923 les skieurs débarquent en gare de Gripp pour une journée de ski
 



La catastrophe de 1921

La conception de cette ligne était trop hardie: des rayons de courbure de seulement 16 m et des pentes qui atteignaient de 6% à 8%, voire 10% sur le tronçon de 3 km entre Gripp et Artigues. 
Ces conditions rendent la ligne dangereuse et de nombreux accidents survinrent. Le 31 août 1916, un déraillement provoque 6 morts. 

Mais le plus tragique fut l'accident du 21 mai 1921 (ou le 23 mai selon d'autres sources) : Des boulangers et pâtissiers de Bagnères et de Campan, partis fêter la St Honoré sont pris dans un déraillement près d'un pont qui domine Gripp. Cet accident fit 10 morts et 12 blessés. En hommage à ces victimes, ce pont sera par la suite appelé pont des Boulangers.  

A la suite de cette tragédie, des mesures sont prises: le tracé des voies doit être modifié pour éliminer les courbes les plus serrées et les pentes supérieures à 6%. Ces travaux sont coûteux, la traversée de Ste Marie de Campan sera remplacée par une longue déviation mais en 1929 seulement. Devant l'ampleur de la tâche, la section Gripp Artigues, qui pourtant ne fonctionnait que l'été, est fermée en 1924.

A partir de 1932, seuls sont maintenus en service 11 km de voies, les tronçons Trèbons-Bagnères-Campan. L'exploitation en est définitivement arrêtée en 1934.
Le pont des Boulangers finit sa vie pendant la seconde guerre mondiale, démonté par les troupes d'occupation afin d'en récupérer le métal, précieux à cet époque.


Les restes du convoi
après l'accident de mai 1921

Le pont des Boulangers en 1925
 
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