Art Inuit

Le peuple Inuit compte moins de 80 000 habitants dispersés sur plusieurs millions de km², entre le Groenland, la Sibérie, l'Alaska et tout le nord du Canada. Les Inuit du Canada ont obtenu depuis avril 1999 un territoire autonome, le Nunavut.

Les sculpteurs inuit utilisent l'ivoire, le bois, les os de baleine ou encore la stéatite. Les croyances inuit accordent une grande place aux esprits.
Dans les sculptures les cercles ou demi-cercles sont destinés à faciliter la circulation de ces esprits.

 

 


 

Un artiste: George Arlook

George Arlook (Arluk) est né le 15 mai 1949 dans la région du Keewatin, alors Territoire du Nord Ouest, Nunavut aujourd’hui.
Il s'initie à la sculpture dès l'âge de 9 ans. Il est influencé dans les années 60 par les artistes Tiktak, Kavik et John Pangnark
Il vit à Arviat, Rankin Inlet ou Baker Lake, il passe également quelques mois par an à Winnipeg.

Au milieu des années 70, il met au point un style semi-abstrait unique, qui fait reconnaître ses oeuvres d’un seul coup d’oeil. Les têtes des personnages sont rondes, lisses, seulement entrecoupées de deux traits pour les yeux, d’un autre pour la bouche et parfois de 2 trous pour le nez. Les membres de ses sujets sont souvent juste esquissés, laissant une place importante à l’imagination.

Sa pierre de prédilection reste la stéatite, ou pierre à savon, qui lui permet de donner ce rendu unique. mais il ne s’interdit pas d’user d’un autre média, suivant les lieux ou il se trouve. Il sculpte de nombreux sujets, parmi lesquels on trouve parfois des esprits et des animaux de l'Arctique, mais l'être humain demeure son favori.

Il illustre des personnages seuls, tels que des chasseurs ou des mères avec leur bébé dans leur amautik (manteau). Il lui arrive parfois de les regrouper en une composition abstraite aux formes courbes ondulées et harmonieuses. Ses sculptures sont souvent garnies de morceaux de ramures qui surgissent de la pierre en formes complexes.



sculpture en stéatite de George Arlook 1996

George Arlook: ours dansant


Inuk : 1996

Remarque 1: dans cette sculpture les cercles sont incomplets
Remarque 2: Inuk est le singulier d'Inuit, qui est un pluriel

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Les Inukshuiit

Inukshuk, dans la langue Inuit, signifie "celui qui ressemble à un homme".
Inukshuiit est le pluriel de inukshuk. L' inukshuk est construit avec des pierres de façon à ressembler grossièrement à un être humain. Les inukshuiit ont joué un rôle important dans la chasse traditionnelle au caribou. Les inukshuiit étaient disposés, comme des épouvantails de pierre pour attirer les caribous dans un cul de sac, lieu d'embuscade sur une colline. Les chasseurs, armés d'arcs et de flèches, étaient cachés derrière les inukshuiit. Les femmes et les enfants servaient de rabatteurs.

L' inukshuk pouvait aussi servir de point de repère ou de cairn identifiant la position d'une cache pour la nourriture.
De nos jours il en subsistent encore sur les collines, dispersés ici et là sur la terre gelée, visibles à des kilomètres. Les voyageurs peuvent les utiliser comme des repères directionnels. Certains auraient plus de 10 siècles.
L'inukshuk est un des thèmes de l'art inuit, entre l'abstrait et le figuratif.


Inukshuk , serpentine
Abe Simionie (Cape Dorset )

La légende de la déesse Sedna

Sedna est encore aujourd’hui une légende très connue des Inuit, et il existe autant de versions que de villages.
Une jeune fille vivait solitaire avec son père, veuf. Par ruse, elle fût séduite et se maria ( là, les versions sont variées, avec un chaman, un homme-oiseau ou un homme-chien)
Après quelques temps sur son île lointaine, son père entendit des plaintes au delà de la mer: c’était sa fille qui était maltraitée. Il embarqua sur son kayak pour aller la chercher et il reprit la mer avec sa fille. Son mari voyant Sedna s’enfuir et doté de pouvoirs surnaturels ordonna à la mer de se déchaîner.

Voyant la mort arriver, le père sacrifia Sedna en la jetant à la mer, mais celle-ci, s'agrippant au bord mettait l'embarcation en péril.
Le père coupa alors les doigts de Sedna et ils devinrent poissons, les pouces et les mains et ils devinrent phoques, baleines et tous les animaux marins.
Sedna coula au fond de l'eau où elle réside encore comme déesse de la mer. Quand la chasse n’est pas bonne ou que la mer est démontée, la croyance est que Sedna est en colère car ses cheveux sont emmêlés et, n’ayant plus de mains, elle ne peut les peigner. C’est alors que les chamans, par leur magie, arrivent à aller peigner Sedna et ainsi reviennent le calme et les animaux.
Cette légende fait en sorte que les chasseurs vivent dans l'obligation de traiter la mer et les femmes avec respect.

Sedna, serpentine
Oviloo Tunnillie (née en 1949), Cape Dorset

Une autre légende inuit

A l'origine du monde, il n'y avait qu'un Homme et une Femme, sans aucun animal.
La Femme demanda à Kaïla, le dieu du ciel, de peupler la terre. Il l'envoya creuser un trou dans la banquise pour pêcher. Elle sortit alors du trou, un à un, tous les animaux. Le caribou fut le dernier.
Kaïla lui dit que le caribou était son cadeau, le plus beau qu'il puisse faire, car il nourrirait son peuple. Le caribou se multiplia et les fils purent le chasser, manger sa chair, confectionner des habits et des tentes.
Cependant, les fils choisissaient toujours les caribous les plus beaux, les plus gras. Un jour, il ne resta plus que les faibles et les malades dont les Inuits ne voulurent pas.
La Femme se plaignit alors à Kaïla. Il la renvoya sur la banquise et elle y pêcha le loup, envoyé par Amorak, l'esprit du loup, pour qu'il mange les animaux faibles et malades afin de maintenir l'ensemble des caribous en bonne santé.

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