Hiroshige

Un article de Nezumi.

Utagawa Hiroshige (歌川 広重) dessinateur, graveur et peintre japonais, de son vrai nom Tokutaro Andô, né en 1797 à Edo, mort le 12 octobre 1858 à Edo

Biographie

Les artistes japonais de l’ukiyo-e utilisent en général plusieurs noms au cours de leur vie. Hiroshige utilise tout d'abord son véritable nom, Tokutaro Andô, fils de Genuemon Andô. Utagawa Hiroshige est ensuite le nom qu'il reçoit en 1812, un an seulement après avoir rejoint l'école Utagawa en tant qu'élève d'Utagawa Toyohiro, pour y prendre le nom d'artiste Hiroshige. Ce nom d’Hiroshige, sous lequel il passera à la postérité, est formé du second caractère, Hiro, du nom de son maître Toyohiro. Il reçoit à cette époque un nom d'atelier, Ichiyûsai, qu'il modifie en 1830 en en changeant l'une des syllabes, pour prendre le nom de Ichiryûsai, comme son maître Toyohiro. Il abrégera parfois plus tard ce nom en Ryūsai. Ichiryūsai est le nom qu'il utilise notamment pour ses Lieux célèbres de la capitale de l'Est.

Enfin, comme c'est la tradition pour l'élève le plus talentueux d'un atelier, il reprend le nom de son maître à la mort de celui-ci, et utilise donc aussi le nom de Toyohiro II.

Tokutaro Andô, naît dans la caserne de pompiers de Yayosugashi, à Edo. Son père Genuemon Andô, samouraï de rang inférieur, y était officier de brigade, charge héréditaire de pompiers. La caserne était située dans l'actuel quartier de Marunouchi, et était chargée de la surveillance du château du shogun Tokugawa et de son gouvernement, qui en était voisin. Ces hommes du feu, comme on les appelle avec respect, s'adonnent en dehors des heures de services aux délices raffinés de la cérémonie du thé et composent des vers dans des clubs de poésie très fermés. Le jeune Hiroshige fut ainsi très jeune initié aux arts.

À partir de dix ans, ce serait Okajima Rinsai (1791-1865) qui lui aurait appris la peinture traditionnelle Kanô. Il perd ses parents très tôt et presque simultanément, d'abord sa mère, et un an plus tard, son père. À quatorze ans, il est accepté dans l'atelier d'Utagawa Toyohiro (1773-1828), qui fut à l'origine du développement de l'estampe de paysage. Il y apprend les styles Kanô et Shijô. Un an après (en 1812), il fut honoré du nom de pinceau d'Utagawa Hiroshige. Et en 1828, à la mort de son maître, il reprit l'atelier sous le nom de Toyohiro II.

Jusqu'en 1829, il se consacre principalement aux portraits, tout comme ses prédécesseurs avant lui, femmes, acteurs, guerriers. Tatsujiro Nakamura, dans son livre Hiroshige Wakagaki (Les Premières Œuvres d'Hiroshige) de 1925, montre des estampes de 1822 nommées Uchi to soto sugata hakkei et Goku saishiki imayo utsushiye représentant des portraits de femmes. Or, son travail porte plus l'influence d'Eisen que celle de son maître Toyohiro.

En 1832 il peut léguer à son tour à Nakajiro, son fils ou son neveu (la parenté exacte n'a jamais pu être établie) la charge de pompier et se consacrer exclusivement à son art. La peinture de paysage devient un genre à part entière, et la demande devient forte pour ses représentations. Il commence sa carrière de paysagiste avec Lieux célèbres de la capitale de l'Est, en 1831-1832, mais c'est sa série, Les Cinquante-trois Étapes de la route du Tôkaidô, qui le lance et lui vaut la célébrité immédiate .

Son œuvre

Hiroshige se distingue par des séries d'estampes sur le mont Fuji et sur Edo (actuel Tōkyō), dessinant de façon évocatrice les paysages et l'atmosphère de la ville, en reprenant les instants de la vie quotidienne de la ville avant sa transformation à l'Ère Meiji (1868-1912).

Auteur prolifique, actif entre 1818 et 1858, il crée une œuvre constituée de plus de 5 400 estampes.

Il est avec Hokusai, avec qui on le compare souvent, pour les opposer, l'un des derniers très grands noms de l’ukiyo-e et, en particulier, de l'estampe de paysage, qu'il aura menée à un sommet inégalé avant le déclin de la xylographie au Japon.

Ses séries les plus connues, les Cent vues d'Edo, Les Soixante-neuf Stations du Kiso Kaidō et surtout Les Cinquante-trois Stations du Tôkaidô, rivalisent en notoriété avec la célèbre série de Hokusai, les Trente-six Vues du mont Fuji. Le style d'Hiroshige est cependant bien différent de celui d'Hokusai.

Le huitième mois de 1832, Hiroshige se met en route pour le voyage de Edo à Kyôto sur la route du Tôkaidô, dans le but d'accompagner, sur ordre du shogunat, une délégation officielle convoyant des chevaux qui doivent être offerts à la cour impériale. Le rôle de Hiroshige dans ce voyage officiel était de fixer grâce à son art, certaines des cérémonies prévues. Les paysages qu'il traverse alors font une impression profonde sur l'artiste, qui dessine de nombreux croquis tout au long du voyage, ainsi que lors de son retour à Edo par la même route. Revenu chez lui, il commence aussitôt à travailler sur les premières estampes des Cinquante-trois Stations du Tôkaidô. Au total, il réalise cinquante-cinq estampes pour la série, les cinquante-trois stations proprement dites, auxquelles il faut ajouter l'estampe correspondant au point de départ et celle correspondant au point d'arrivée.

Hiroshige se fait l'humble interprète de la nature, qui, à l'aide des moyens frustes de la gravure sur bois, sait exprimer comme à travers « une fenêtre enchantée » les délicates transparences de l'atmosphère au fil des saisons, dans des paysages où l'homme est toujours présent. La composition de ses œuvres est saisissante, caractérisée par une maîtrise subtile des couleurs franches, avec une dominante du vert et du bleu.

Peu après la réouverture forcée du Japon aux échanges avec l'Occident, c'est principalement à travers l'œuvre d'Hiroshige que le monde découvre vers 1870 l'étonnante originalité des arts graphiques dans ce pays. Le japonisme aura une influence déterminante sur les peintres impressionnistes et ensuite sur l'Art nouveau.

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Portrait posthume, vers 1860, par Utagawa Kunisada

Galerie

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La passe d'Hakone

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Nihonbashi


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Ômiya


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Narai


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Numazu, crépuscule


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Nuit de neige à Kambara


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Ochiai


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Nakatsugawa

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Voyages : les merveilles du Japon; Les temples et des montagnes du Népal