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Ngai

Ngai (prononcer ngaï, encore appelé Enkai, En-kai, Engai, Eng-ai, Mweai, Mwiai) est le dieu des religions monothéistes de certains peuples du Kenya comme les Kamba, Kikuyu ou encore les Masai. Pour les Kikuyu, il réside en haut du Kirinyaga (Mont Kenya), montagne sacrée. Pour les Kamba, il se cache en un lieu inconnu.

Pour les Masai du sud du Kenya et du nord de la Tanzanie, il réside au sommet du Kilimandjaro qu'il nomme en conséquence «Ngage Ngai», c'est-à-dire la «maison de Dieu».

Ngai est à la fois bon et méchant : le peuple le craint car ses rares actions peuvent être violentes, mais le peuple est aussi plein de gratitude pour sa générosité. On trouve deux formes de représentation de Ngai. L'une, noire est bienveillante; l'autre rouge est maléfique. On peut y voir la représentation des occupants britanniques et de leur uniforme rouge.

Pour les Masai, Ngai était à l'origine un homme qui possédait tout le bétail de la terre. Quand le ciel et la terre se séparèrent il envoya tout le bétail sur la terre à l'aide d'une corde. Les Masai reçurent tous ces troupeaux. Mais les chasseurs qui n'avaient rien eu coupèrent la corde. Le flux de bêtes entre le ciel et la terre s'est alors interrompu. Les Masai pensent donc que les troupeaux ont un caractère divin et que leur peuple a une relation directe avec Dieu. Les troupeaux doivent être protégés et ne servent en principe pas pour la viande mais seulement pour le lait ou le sang des bovins.

Chaque population africaine a développé sa religion spécifique qui fait partie intégrante de son héritage culturel. On peut donc dire qu’il y a autant de religions africaines traditionnelles qu’il y a de peuples africains. Le prosélytisme n’est donc pas répandu parmi les peuples africains parce que, précisément, chaque religion est directement liée à l’identité d’une population déterminée.

On ne peut pas parler de religion en Afrique sans parler d’organisation sociale et donc de relations entre les jeunes et les anciens, de relations avec la nature, de relations entre les sexes, de perception de la maladie, de l’acceptation de la mort, etc. Tous les aspects de la vie sociale africaine sont réglés par la religion. En l’absence de textes religieux écrits comparables à la Bible ou au Coran, la tradition religieuse dépend généralement des membres les plus âgés de la communauté et se transmet oralement, le plus souvent sous la forme de contes et de proverbes.

Après avoir créé le monde, Ngai s’en désintéresse et intervient rarement dans les affaires humaines. Il est le garant de l’ordre établi des choses, mais il n’y prend aucune part active et ne se soucie pas de l’humanité. Pour les Kikuyu , Ngai est censé s’être retiré sur le sommet du Mont Kenya, où il ne prend aucune part active aux vicissitudes de ses créatures. Cependant, les Kikuyus tournent toujours le visage en direction de la montagne lorsqu’ils prient, en témoignage de respect.

Ngai est la figure la plus importante de toute une série d’êtres spirituels qui agissent en tant que médiateurs entre l’Etre suprême et les humains. Le monothéisme africain n'est pas comparable aux grandes religions chrétiennes ou musulmanes. Souvent, les divers esprits sont devenus plus importants que l’Etre suprême qui est perçu comme trop lointain. C’est vers ces esprits que le peuple se tourne pour formuler ses demandes. Il existe deux sortes d’esprits : ceux qui ne sont pas d’origine humaine et ceux qui, après avoir été des humains, sont devenus des “ esprits ancestraux ”.

Les esprits d’origine non humaine sont souvent en rapport avec des lieux naturels. Par exemple, les esprits des bois ou les esprits des lacs. Les esprits de la nature n’ont pas une personnalité bien définie. Ils sont les gardiens du territoire sur lequel vit une population donnée et avec laquelle ils établissent des relations sociales complexes. D’autres esprits sont identifiés avec des phénomènes naturels, comme l’esprit du tonnerre, l’esprit du vent, l’esprit de la tempête, de la pluie. Toutes ces entités spirituelles, que certains définissent comme des “ divinités secondaires ”, peuvent être bonnes ou mauvaises ou même avoir une nature ambivalente. Dans certains cas elles sont amicales et bien disposées envers les humains ; mais dans d’autres cas elles peuvent se montrer hostiles. Certaines interviennent rarement, d’autres sont omniprésentes dans la vie quotidienne.

Les ancêtres appartiennent naturellement à la deuxième catégorie d’esprits. La mort ne transforme pas automatiquement un parent en ancêtre. Des rites précis sont nécessaires. Ils accompagnent en quelque sorte le défunt dans l’au-delà pour l’aider à assumer une nouvelle essence spirituelle. Ces rites consistent, entre autres, en “ doubles funérailles ”, dans le cas desquelles on s’attend à ce que, pendant un certain laps de temps, l’esprit du défunt soit mal disposé envers les vivants, jusqu’à ce que de secondes funérailles, avec toute une série d’offrandes et de prières collectives, le réconcilient avec sa famille.

Dans toutes les sociétés africaines, les liens entre les vivants et les morts sont très forts : il faut toujours respecter les morts et les apaiser au moyen d’offrandes de diverses natures. Ils gardent une ferme emprise sur la structure familiale et on redoute de provoquer leur colère. Les ancêtres représentent le lien le plus immédiat entre les vivants et le monde spirituel, ils sont en mesure de garantir la prospérité, la santé et la fécondité de leurs descendants. La structure sociale des Kikuyus est le reflet du monde de leurs ancêtres, qu’ils appellent Ngomas, et parmi lesquels figurent les Ngomas cia aciari, ou ancêtres immédiats.


Cet article fait partie des articles généraux sur l'Afrique

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