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La Conquête Du Mali

Il faut attendre le XIXe siècle pour que débute la pénétration méthodique de l’intérieur de l’Afrique occidentale par les Européens qui se sont contentés jusque-là de fréquenter ses côtes et d’y établir des comptoirs. En 1470, le Florentin Beneditto Dei se rend à Tombouctou qu’atteint également en 1618 Paul Imbert, originaire des Sables-d’Olonne, à l’occasion d’une expédition militaire marocaine poussée jusqu’aux rives du Niger. En 1690, Jajolet de la Courbe, directeur à Saint-Louis de la Compagnie du Sénégal, de la côte de Guinée et d’Afrique, atteint les chutes du Félou, aux portes du Soudan. En 1719, le minéralogiste Compagnon reconnaît la région aurifère du Bambouk et le commis Tinstall de la Tour atteint Khasso, sans pouvoir pousser jusqu’à Tombouctou. Le Bambouk et les régions voisines sont ensuite explorées par Estoupan de la Brue en 1746, par Duliron l’année suivante, par Aussenac et Doit en 1756.

Avant 1875

1795 : L’Écossais Mungo Park atteint le royaume bambara de Kaarta. Il ne peut entrer à Ségou mais va jusqu’à Bamako avant de revenir en Gambie par le pays mandingue et la vallée de la Falémé. 1805 : Au cours d’un deuxième voyage, Mungo Park se rend de nouveau à Bamako, puis atteint Sansanding avant de mourir noyé dans les eaux du Niger, à hauteur des rapides de Boussa.

1818 : Le docteur Dossard arrive à Bamako. Gaspard Mollien, parvenu au Soudan en remontant la vallée du Sénégal jusqu’au Fouta Djalon, explore le Galam et le Bambouk.

1828 : Le Français René Caillié, parti de la côte guinéenne le 19 avril 1827, se rend à Djenné, puis à Tombouctou où il arrive le 20 avril 1828 avant de regagner la France par le Maroc.

1843-1847 : L’explorateur français Anne Raffenel séjourne au Kaarta.

16 décembre 1854 : Le chef de bataillon Faidherbe est nommé gouverneur du Sénégal.

13 septembre 1855 : Faidherbe, qui entend conjurer la menace que fait peser sur le Sénégal l’empire toucouleur d’El Hadj Omar, établit à Médine un fort dont la construction est terminée au début de 1856. Il s’agit de contrôler le petit royaume du Khasso, au terminus de la navigation sur le Sénégal coupé plus en amont par des chutes.

Février 1864-mai 1866 : Le lieutenant Mage et le docteur Quintin séjournent à Ségou avant de regagner Saint-Louis par Médine et Nioro. Ils tentent en vain de conclure un traité avec Ahmadou, le fils d’El Hadj Omar qui est mort en février 1864 près de Bandiagara.

De 1875 à 1889

1878-1879 : L’explorateur Soleillet se rend de Saint-Louis du Sénégal à Ségou pour y conclure un traité de commerce et d’amitié avec Ahmadou, le fils d’El Hadj Omar.

1879 : Création par le capitaine Gallieni du poste de Bafoulabé, au confluent du Bakoye et du Bafing, une étape de la liaison à venir entre le cours supérieur du Sénégal et le delta central du Niger. L’année suivante, le gouverneur du Sénégal, Brière de l’Isle, envoie Gallieni à Ségou. Parti de Saint-Louis le 8 février 1880, il signe le traité plaçant Kita sous le protectorat français mais les Bambara l’attaquent et Ahmadou lui demande de s’arrêter avant Ségou. Il reste ainsi immobilisé à Nango de juin 1880 à mars 1881.

Février-mars 1881 : Premiers combats entre les troupes françaises et celles de l’almamy Samory Touré, dans la partie orientale du pays mandingue. C’est le début d’une lutte qui s’étend sur les dix-sept années suivantes. Les troupes de Samory sont dispersées en avril 1883 par Borgnis-Desbordes le long de l’Oyako, à quelques kilomètres au sud de Bamako.

20 juillet 1881 : La région située entre Sénégambie et Niger devient la région du Haut-Fleuve ; son chef-lieu est Kayes.

1881-1904 : Réalisation du chemin de fer Kayes-Niger, qui permet de désenclaver les régions du cours supérieur du fleuve, progressivement soumises à la France durant cette même période.

1882 : Ouverture à Kita, à l’initiative du capitaine Piétri, de la première école française au Soudan. Une « école des otages » est organisée à Kayes en 1886, elle devient « école des fils de chefs » en 1895 puis, transférée à Bamako, « école professionnelle » en 1915, puis « école primaire supérieure » en 1923, « collège classique et moderne » en 1947 et enfin lycée Terrasson-de-Fougères en 1950.

1er février 1883 : Le Niger est atteint par les Français et, peu après, Borgnis-Desbordes établit un poste à Bamako.

19 avril 1883 : Le télégraphe atteint Bamako. Il atteint Bandiagara et Tombouctou en 1899, puis Sikasso en 1903.

26 février 1885 : L’acte final de la conférence coloniale de Berlin reconnaît implicitement la souveraineté de la France sur le Haut et Moyen Niger.

1886 : Le lieutenant-colonel Gallieni prend le commandement du Haut-Fleuve qu’il exerce jusqu’en 1888. Il va profiter de la division des quatre royaumes issus de l’empire d’El Hadj Omar sur chacun desquels régnait l’un des descendants du conquérant, Aguibou à Dinguiraye, Madani, fils d’Ahmadou, à Ségou, Tidiani, neveu d’El Hadj Omar dans le Macina, enfin Ahmadou à Nioro, la capitale du Kaarta.

15 juillet 1887 : Le lieutenant de vaisseau Caron atteint Mopti à bord de la canonnière Mage et s’avance en août tout près de Tombouctou où il ne peut entrer du fait de l’hostilité manifestée par les Touareg.

6 avril 1889 : Prise de Ségou par les Français, suivie de celle de Nioro le 1er janvier 1891 puis de celles de Djenné et de Bandiagara en 1893. À Ségou, Madani est remplacé par un héritier légitime de la dynastie bambara auprès duquel est établi un résident français, le capitaine Underberg.

De 1890 à 1902

29 mai 1890 : Mari Diara, le roi mis en place par les Français à Ségou, complote contre eux et le capitaine Underberg le fait fusiller. On installe sur le trône un chef bambara du Kaarta, Bodian Koulibali, qui fait l’unanimité des populations indigènes contre lui, ce qui entraîne une révolte générale contre l’autorité française.

18 août 1890 : Dénommée désormais Soudan français, la région du Haut-Fleuve gagne son autonomie par rapport au Sénégal voisin.

1890 : Ouverture à Kayes du premier poste de santé (dit aussi « ambulance »). Les premiers pavillons de l’hôpital de Bamako commencent à fonctionner en 1913.

9 janvier 1892 : Le colonel Humbert, nouveau commandant supérieur du Soudan français, engage une nouvelle campagne contre Samory. La citadelle de Toukoro est enlevée le 13 février 1892 alors que Samory est obligé de se replier vers l’est et le sud-est sur les territoires correspondant au nord de l’actuelle Côte-d’Ivoire.

28 février 1892 : Les Minianka entrés en rébellion emportent le poste de Bla tenu par des auxiliaires bambara.

27 août 1892 : Création de la colonie du Soudan. Détachée du Sénégal, elle est désormais complètement autonome et relève directement du gouvernement métropolitain.

Décembre 1892 : Échec du lieutenant Cailleau contre les Minianka insurgés. Archinard met fin à la révolte en mars 1893 et place Ségou sous administration directe.

12 avril 1893 : Prise de Djenné par Archinard. Il gagne ensuite Mopti et y proclame roi du Macina Aguibou, le propre frère d’Ahmadou. Bandiagara est occupé le 28 avril.

19 mai 1893 : Le capitaine Blachère inflige une ultime défaite aux partisans d’Ahmadou. Leur chef doit s’enfuir vers l’est, vers les monts de Hombori, puis au-delà du Niger avant d’aller se fixer dans la région de Sokoto, hors des territoires sous contrôle des Français.

16 décembre 1893 : Le lieutenant de vaisseau Boiteux occupe Tombouctou mais l’enseigne de vaisseau Aube est assassiné le 25 décembre à Kabara, l’avant-port de la ville.

6 janvier 1894 : La colonne du lieutenant-colonel Bonnier arrive devant Tombouctou qu’elle dégage sans difficultés mais elle est anéantie le 16 à Takoubao par les Touareg. C’est le commandant Joffre qui rétablit la situation en infligeant une défaite complète aux Touareg le 24 à Niafounké. Il poursuit les bandes rebelles au cours des mois suivants.

10 juillet 1894 : Joffre quitte Tombouctou après y avoir solidement établi l’autorité française mais son successeur, le colonel Ebener, reçoit en août du gouverneur Grodet l’ordre de rester sur la défensive, ce qui ne peut qu’encourager la poursuite de la dissidence.

16 juin 1895 : Décret de création du gouvernement général de l’Afrique-Occidentale française dont fait partie le Soudan français jusqu’alors administré par le lieutenant-gouverneur résidant à Kayes, d’abord capitale du Haut-Sénégal-Niger avant de devenir celle du Soudan jusqu’en 1907, date à laquelle elle est abandonnée au profit de Bamako.

Juin 1897 : Massacre par les Touareg, à proximité de Tombouctou, d’un peloton de spahis commandé par les lieutenants de Chevigné et de La Tour de Saint-Ygest. L’expédition punitive conduite par le commandant Klobb permet de dégager les abords du fleuve jusqu’à Bourem, en aval de Tombouctou.

1897 : Fondation d’un poste à San, près de Ségou, sur la rive droite du Bani.

1er mai 1898 : Prise de Sikasso par les Français. Le roi Ba Bemba, qui avait refusé quelques mois plus tôt au capitaine Morisson l’installation auprès de lui d’un résident français, se fait sauter dans son magasin à poudre plutôt que de se rendre.

29 septembre 1898 : Capture de Samory à Gueloumou par le capitaine Gouraud.

1898 : Création par le lieutenant de Gail d’un premier peloton de méharistes dans la région de Tombouctou.

1er janvier 1899 : Le lieutenant-colonel Klobb établit un fort à Gao puis un autre peu après à Ansongo, en aval sur le Niger. Deux autres sont établis ensuite, toujours plus en aval, à Dounzou et à Tillabéry.

12 mars 1899 : La voie ferrée atteint Toukoto, à mi-chemin entre Kayes et Bamako.

17 octobre 1899 : Un décret partage les régions les plus occidentales et les plus méridionales du Soudan entre Sénégal, Guinée, Côte-d’Ivoire et Dahomey et crée deux territoires militaires englobant les régions de Tombouctou, de la Volta (qui a alors son centre à Bobo Dioulasso) et de Zinder. Les « territoires du Haut-Sénégal et du Moyen-Niger » sont rattachés au Sénégal et administrés par un délégué du gouverneur de cette colonie dont la résidence est établie à Kayes. Cette fonction est confiée à William Merlaud-Ponty qui l’exerce jusqu’en 1908 pendant que le colonel Vimard succédait au général de Trentinian.

1er octobre 1902 : L’ancien Soudan français reçoit le nom, à l’issue d’une nouvelle transformation administrative, de « territoire de la Sénégambie et du Niger ». Le délégué de Kayes dépend désormais du gouverneur de l’Afrique-Occidentale, distinct du gouverneur du Sénégal.


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