Liens (edit)Articles générauxLes questions - réponsesLe siteDéveloppé grâce à pmwiki.org |
Main /
Junichiro TanizakiJun'ichirō Tanizaki (谷崎 潤一郎 Tanizaki Jun'ichirō) écrivain japonais né le 24 juillet 1886 et mort le 30 juillet 1965 à Tôkyô, Japon. BiographieJun'ichirō Tanizaki est né en 1886 dans une riche famille marchande du vieux quartier de Tokyo. La maison Tanizaki jouissait à l’époque d’une prospérité remarquable grâce à l’esprit d’entreprise du grand-père du futur écrivain, Kyûemon Tanizaki. Choyé au sein de cette grande famille, Jun'ichirō passe plusieurs années de bonheur auprès de sa mère, réputée pour sa beauté et de sa vieille nourrice affectueuse. Son père n’avait pas une personnalité très forte, Jun'ichirō évoquera l’image d’un homme faible de caractère, incapable de s’adapter à une société japonaise en pleine mutation. Sa première enfance se déroulera dans une ambiance harmonieuse sur le plan affectif et matériel. Le grand-père maternel meurt en 1888. S’amorce un inéluctable déclin familial qu’il ressentira avec acuité. En 1894, la famille doit déménager dans une maison plus que modeste. Le sentiment de son humiliation tourmente sérieusement l’adolescent qui ne manque pas d’ambition. C’est durant cette période que naît son amour pour la littérature. Deux orientations se dessinent dans ses premiers textes : création et information. Plusieurs articles montrent son intérêt pour le genre du reportage. Vers 1910, il projettera même de travailler comme journaliste. Mais sa passion pour la création littéraire prédomine. Courts récits romanesques, dialogues de pièces de théâtre, essais, poèmes traditionnels à forme fixe en japonais classique ou en chinois classique, poèmes en japonais moderne ou en nouveau style poétique : ce qui frappe, c’est sa gourmandise linguistique et sa curiosité des différents genres et styles. Durant cette dernière période du XIXe siècle, la langue japonaise elle-même se trouvait en pleine évolution et plusieurs formes d’écriture coexistaient. Ses premières tentatives de faire publier ses œuvres dans des revus reconnues échouent. La dépression nerveuse ne tarde pas à se manifester chez le jeune homme déçu. Enfin, en 1910, le numéro inaugural de la revue Shinshicho (Nouveaux courants de pensée) accepte sa pièce de théâtre Naissance et publie également un essai critique sur un roman de Natsume Soseki Plusieurs œuvres se succèdent : Shisei (Le Tatouage), Kirin (Le Kilin). En 1911, la revue Subaru lui ouvre ses pages et paraît Shonen (Les Jeunes Garçons). Tanizaki est frappé pour la première fois par la censure au nom des bonnes moeurs. La revue Mita Bungaku qui publie son texte Hyofu (Tourbillon) est interdite à la vente. Son récit étudie la question du désir sexuel chez les jeunes. Tanizaki sera désormais étroitement surveillé et nombre de ses œuvres connaitront le même sort. La consécration arrive de façon éclatante par le biais d’un article élogieux de Nagai Kafu dans la revue Mita Bungaku en novembre 1911. La publication d’un premier recueil confirme la naissance d’un véritable écrivain. Son œuvre révèle une sensibilité frémissante aux passions propres à la nature humaine et une curiosité illimitée des styles et des expressions littéraires. Tanizaki accorde une importance primordiale au respect de la nature humaine et à sa représentation vraisemblable. A travers sa singulière sensibilité, il découvre dans la nature humaine des choses troublantes. Il les regarde avec étonnement ou émerveillement, sans les juger. Il se trouve au degré zéro du moraliste contrairement à ses contemporains fortement influencés par le confucianisme moralisant. Plusieurs traits psychologiques considérés comme des perversions marquent ses premiers récits : sadomasochisme, homosexualité, fétichisme et scatologie. Tout se joue dans le registre de la beauté et de l’érotisme au-delà de toute préoccupation morale, religieuse ou spirituelle. Le monde de Tanizaki tourne autour de deux pôles : séduction et menace de mort. Le démon bouddhique, mâra, terme qui signifie étymologiquement « celui qui tue » est accompagné d’une légion de démons comme Désir, Haine, Faim et Soif, Attachement, Paresse, Sommeil, Peur et Suspicion. Tous ces vices apparaîtront dans l’œuvre de Tanizaki non pas comme des manifestations diaboliques mais comme des éléments de la nature humaine. On remarquera trois techniques dans la construction de cet univers. En premier lieu, l’auteur isole un élément particulier sur un plan matériel ou psychologique. Ensuite, il lui donne une importance démesurée. Séparé de l’ensemble et grossi exagérément, cet élément sort du système de valeurs ordinaires et prend enfin une signification insoupçonnée. Alors qu’en Europe d’affreuses tueries se déroulent au nom de la patrie, les personnages de Tanizaki multiplient les meurtres sans scrupules, sans pitié et surtout sans remords. Infidélité, perfidie, trahison et félonie sont monnaie courante dans le monde de Tanizaki. Les formes traditionnelles du kabuki ou du théâtre populaire servent de paravent aux personnages, incarnations des valeurs immorales. Tandis que dans le théâtre de cruauté traditionnel, le dénouement voit toujours les « bons » triompher, les « mauvais » auront le dernier mot chez Tanizaki. Le conteur joue un rôle déterminant dans les récits que Tanizaki écrit à cette époque. C’est lui qui tisse son histoire à l’aide de multiples sources, des photographies ou des témoignages tantôt historiques tantôt fabriqués par l’auteur. Il introduit le lecteur dans les replis des passions, des lieux du drame et de la profondeur des souvenirs. En 1936, Tanizaki publie Neko to Shôzô to futari no onna (Le Chat, son maître et ses deux maîtresses). Ce récit plein d’humour et de cocasserie met en vedette une chatte comme objet d’adoration. Le rire éclate comme une force libératrice et salutaire au moment où les bruits de botte font trembler le Japon et annoncent une période historique très sombre. A 57 ans, Tanizaki se lance dans une entreprise de grande envergure : la traduction en japonais moderne d’un véritable monument de la littérature du XIe siècle, Genji monogatari (le Dit du Genji) qui évoque les nombreux aspects de la vie amoureuse. A sa publication en 1939-1941, Tanizaki fait face à une censure féroce. La montée de la conscience nationaliste porte surtout des ouvrages virils, héroïques et patriotiques. La littérature japonaise va immédiatement retrouver sa vitalité. De nombreux jeunes écrivains, profondément marqués par la guerre, participent à la rénovation de la société. Loin de devenir sage avec l’âge, Tanizaki renoue avec ses tendances profondes et ses fantasmes puissants. Il affirme qu’au royaume des passions, l’homme est toujours en lutte. Son état de santé s’aggrave après 1960. Le désir de se délivrer de la souffrance physique et de l’obsession de la mort constitue le thème essentiel de l’œuvre tragi-comique Journal d’un vieux fou (1961). Œuvres de Jun'ichirō Tanizaki traduites en français
Adaptations au cinémaElles sont très nombreuses:
Source: http://fr.film.wikia.com/wiki/Junichir%C3%B4_Tanizaki Cet article fait partie des généralités sur le Japon |