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Le douloureuse marche de l'Irlande vers l'indépendance

A la fin du XIXe siècle le mouvement pour l'indépendance de l'Irlande reprend de la force, les élus irlandais au parlement britannique s'en faisant l'écho. Une suite de réformes agraires commence à restituer des terres aux Irlandais. Deux nouvelles forces se développent dans la vie irlandaise, qui dans une large mesure se tiennent à l'écart des luttes politiques et religieuses : la Société de l'organisation agricole irlandaise (Irish Agricultural Organization Society), créée en 1894, et la Ligue gaélique, fondée en 1903. La première vise à faire dans le domaine économique ce que la seconde tente de faire dans le domaine intellectuel, c'est-à-dire réhabiliter l'Irlande depuis l'intérieur.

En 1905, le Sinn Féin indépendantiste est fondé. Conçu d'abord comme une organisation visant à promouvoir le bien-être économique irlandais et à atteindre la complète indépendance de l'Irlande, le Sinn Féin devient le plus important parti politique du pays et une force prépondérante en vue de l'obtention finale de l'indépendance.De son côté, James Conolly fonde le premier journal socialiste irlandais : Workers' Republic. Des syndicats irlandais se développent.

En 1914, le « Home Rule » est voté , donnant une autonomie relative à l'île. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, l’Irlande se trouve au bord de la rupture. Le vote du Home Rule n’a fait qu’attiser les tensions entre nationalistes catholiques, qui réclament désormais l’indépendance de l’île, et unionistes protestants, qui veulent maintenir l’Ulster au sein du Royaume-Uni. Malgré cette situation de crise, la majorité des Irlandais adopte une attitude loyaliste dans le conflit mondial. Cependant, les nationalistes les plus radicaux, encouragés dans leur attitude par une série de maladresses du gouvernement britannique, refusent de collaborer avec l’Angleterre. C’est le cas de la Citizen Army, fondée en 1913 par James Connolly, et d’une partie des Irish Volunteers (volontaires irlandais), placés sous les ordres de l’Irish Republican Brotherhood (Fraternité républicaine irlandaise, IRB), la société secrète des Fenians.

Durant la guerre, en 1916, sous la direction de l'Irish Republican Brotherhood du Sinn Fein et de l'Irish Citizen Army de James Conolly, éclate l'insurrection de Pâques 1916 à Dublin, qui proclame la République au nom de Dieu et des générations disparues. Le 24 avril 1916, un millier de combattants nationalistes s’emparent du quartier de l’hôtel des Postes. Elle est écrasée au bout d'une semaine. Ces Pâques sanglantes, qui font environ cinq cents victimes civiles, ont de profondes répercussions dans les esprits. La violence de la répression anglaise et l’exécution de quinze dirigeants nationalistes, dont Patrick Pearse et James Connolly, favorisent le ralliement de la population au Sinn Féin, le parti nationaliste irlandais.

L'autonomie

Lors des élections de 1918, les candidats du Sinn Féin remportent 73 des 106 sièges dévolus à l’Irlande au sein du Parlement britannique. Parmi les élus figurent Eamon De Valera, ancien chef de l’insurrection de 1916, dont la condamnation à mort a été commuée en peine de prison à vie, Arthur Griffith et Michael Collins, le chef des Irish Volunteers — futurs Irish Republican Army (IRA). Exigeant l’instauration d’une République irlandaise indépendante, englobant la totalité du territoire de l’île, les députés du Sinn Féin, sont en prison ou boycottent le Parlement de Westminster. Ils se constituent, le 21 janvier 1919, en une Assemblée d’Irlande (Dáil Éireann), qui adopte une Constitution provisoire et élit De Valera président de la nouvelle République irlandaise. Évadé de sa prison en février 1919, De Valera constitue en avril le premier gouvernement républicain irlandais. Le pouvoir britannique dissout le parlement. Un nouveau soulèvement éclate, qui va durer trois ans.

La réplique britannique est immédiate, et des unités formées d’anciens combattants de 1914 et de loyalistes protestants sont chargées de « pacifier » le pays. Les « Black and Tans » font régner une véritable terreur, à laquelle répond l’action déterminée de l’IRA.

Sous la pression de l’opinion internationale, et notamment des États-Unis, le Parlement britannique promulgue le Government of Ireland Act, en décembre 1920 : l’île est partagée en deux parties dotées d’une large autonomie. La partition ne respecte ni les limites provinciales ni les clivages confessionnels : trois des neuf comtés de l’Ulster sont rattachés aux trois provinces formant l’Irlande du Sud ; parmi les six comtés formant l’Irlande du Nord, deux comtés sont à majorité catholique. La majorité protestante d’Irlande du Nord accepte ce Home Rule limité, et élit son propre Parlement en mai 1921. La partition est, en revanche, rejetée par la minorité catholique du Nord et par la majorité du Sud, où de nouvelles élections ne font que renforcer la position du Sinn Féin. Les élus de ce mouvement boycottent les nouvelles institutions imposées par les Britanniques et se constituent en un second Dáil.

Une trêve met fin à la guérilla de l’IRA le 10 juillet 1921. Les négociations entre les représentants du Dáil et le Premier ministre britannique, David Lloyd George, aboutissent à la signature d’un traité le 6 décembre 1921. Aux termes de cet accord, les vingt-six comtés de Saorstát Éireann deviennent, sous le nom d’État libre d’Irlande (Irish Free State), un dominion du Commonwealth. L’autonomie est ainsi étendue au plan militaire et douanier, mais les députés irlandais doivent prêter allégeance à la Couronne britannique.

La guerre civile

Ce traité fut ratifié de peu par le Dail le 15 janvier 1922, par soixante-quatre voix contre cinquante-sept. De Valera, absent des négociations et opposé au traité, démissionne de son poste de président ; il est remplacé par le fondateur du Sinn Féin, Arthur Griffith. Michael Collins est nommé président du gouvernement provisoire. Cela entraîna la guerre civile d'Irlande qui dura jusqu'en 1923. Le conflit, qui divise profondément le pays, provoque la mort de plus d’un millier d’Irlandais, dont Michael Collins, assassiné en août 1922.(Le film Le vent se lève de Ken Loach qui reçut la Palme d'Or à Cannes en 2006 raconte les luttes qui ont conduit à ce traité de 1921 et la terrible guerre civile qui a suivi).

Durant ses premières années, ce nouvel état fut gouverné par les vainqueurs de la guerre civile. Cependant, en 1932 , Fianna Fáil, le parti des opposants au traité, dirigé par De Valera, remporte les élections (il restera au pouvoir jusqu'en 1948).

Vers l'indépendance

En mai 1933, De Valera abolit par décret le serment d’allégeance au roi d’Angleterre. De Valera suspend ensuite le paiement d’annuités d’achat qui, selon les Britanniques, leur sont légalement dues et engage une politique protectionniste, destinée à permettre le développement d’une industrie nationale. Une guerre douanière prolongée s’ensuit, dont le coût est lourd pour l’État libre, l’économie irlandaise étant très dépendante du marché britannique.

En 1937, il fait adopter une nouvelle constitution qui renomme l'état en Éire. Un traité conclu en 1938 avec l'Angleterre, lui laissant ses bases navales en Irlande, entérine cette indépendance. L'Irlande resta neutre durant la Seconde Guerre mondiale, interdisant même officiellement à l'Angleterre l'usage militaire de ses ports et aéroports.

En février 1948, c'est le parti Fine Gael qui remporte les élections. Le gouvernement de coalition qu'il constitue avec le parti travailliste proclame la République d'Irlande, quittant le Commonwealth, le 18 avril 1949, lundi de Pâques marquant l’anniversaire des Pâques sanglantes.

A ce jour l'île d'Irlande reste divisée en deux états


Cet article fait partie des Généralités sur l'Irlande

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