Paris Gallo-Romain

Les origines

Les premières traces d'occupation humaine datent du néolithique.
Des générations d'agriculteurs se sont succédé à proximité des rives, d'abord nomades, puis sédentaires. Les fouilles sur la ZAC de Bercy, ont mis à jour la présence d'un village de la période chasséenne (entre 4 000 et 3 800 av. J.-C.), établi sur la rive gauche de l'ancien bras, dévoilant un mobilier archéologique exceptionnel : pirogues de bois, poteries, arcs et flèches, outils en os et en pierre.
C'est vers 250 av. J.-C. que le peuple gaulois des Parisii s'installe sur les berges de la Seine et en particulier sur l'actuelle Île de la Cité, d'une surface de 8 hectares et, située dans une boucle du fleuve, car cet emplacement est facile à défendre, de vastes marécages servant de défense naturelle.
La cité dispose d’un poste d’observation surélevé : la montagne Sainte-Geneviève. Très vite ils construisent un pont qui leur permit de faire payer un droit de passage. En fait deux peuples se disputent l'emplacement, les Parisii et les Sénons, mais ils trouvent un terrain d'entente : le sud de la Seine pour les Parisii et le nord pour les Sénons. Le nom de Parisii pourrait provenir d'un terme celte désignant « le peuple des carrières ».
A Lutèce, les Gaulois pratiquaient selon toute vraisemblance le sacrifice humain. Jules César écrivait : « Ils pensent que la vie d'un homme ne peut être rachetée que par une vie humaine ».

Nous pouvons distinguer deux phases bien distinctes dans l'histoire du Paris gallo-romain, l'une étant la suite amoindrie de l'autre : la première est le Haut-Empire (jusqu'à la fin du IIIe siècle) la seconde, le Bas-Empire (qui s'efface vers la fin du Ve siècle),
La coupure correspond aux migrations-invasions barbares de la fin du IIIe siècle.

Le Haut-Empire

La ville insulaire gauloise, incendiée par ses habitants lors de la "Bataille de Lutèce", en 52 av J.C. , est rebâtie par le conquérant civilisateur qui apporte aux colonisés l'usage de la pierre (pour bâtir) et celui de l'eau, qui alimente par un aqueduc une ville nouvelle élevée de toutes pièces sur le versant septentrional de la colline de la rive sud (la Montagne Sainte-Geneviève), à l'abri de l'inondation.
Lutèce est desservie par un réseau de voies qui l'unissent aux grandes villes de la Gaule.

Son plan est régulier, elle est traversée par l'axe nord-sud, le cardo (rue Saint-Jacques-rue Saint-Martin) doublé par la via inferior (en gros le boulevard Saint-Michel). Dès cette époque, la rue Saint-Martin, double sur la rive droite, la rue Saint-Denis.

Lutèce est dotée des grands édifices publics de l'urbanisme romain : le forum, le théâtre, l'amphithéâtre (les "Arènes de Lutèce"), un cirque, trois thermes publics. Si, progressivement, de belles et confortables maisons de pierre, aux murs souvent décorés de peintures murales, s'y élèvent, les anciens types de constructions, faits de bois et de torchis, subsistent à côté d'elles. De petites pièces carrées souterraines, de construction sommaire, placées sous nombre de ces édifices, servaient, suivant la tradition indigène, de lieux de culte domestique.

Les Arènes de Lutèce

Les arènes de Lutèce sont situées dans la rue Monge, dans le Ve arrondissement de Paris.
Les arènes de Lutèce sont « le plus vieux monument de Paris » dans son site d'origine. Elles sont en deuxième position seulement, derrière l'obélisque de la Concorde, si l'on prend en compte les monuments transplantés.
Ces arènes étaient autrefois le lieu de combats à mort, et environ 17 000 personnes pouvaient assister aux combats entre hommes et animaux, ainsi qu'à des représentations de comédies et de drames. Construites à la fin du Ier siècle après J.-C., les arènes restèrent en activité jusqu'à la première destruction de Lutèce, à la fin du IIIe siècle.
La ferveur catholique naissante rendit suspect cet art empreint du paganisme antique, et alors que les grandes invasions, obligeaient la ville à se fortifier, les édifices publics voués au spectacle, furent transformés en carrières, pour la construction des fondations des enceintes. L'amphithéâtre devint tout d'abord un lieu de sépulture, et enfin fut remblayé.
L'édifice recouvert sombra dans l'oubli jusqu'à son acquisition, en 1869, par la Compagnie générale des omnibus, qui le redécouvrit lors de travaux de terrassements. Retrouvés lors du percement de la rue Monge, ses vestiges sont aujourd'hui, totalement intégrés à l'architecture urbaine, on peut même y retrouver les cages qui ont servi à enfermer les lions du cirque.
Le 27 juillet 1883, Victor Hugo adresse une lettre au conseil municipal de Paris pour défendre les Arènes de Lutèce, menacées de destruction. Quelques jours après, le conseil se porta acquéreur des vestiges qui furent classés monuments historiques. La disparition du dépôt d'omnibus en 1916 permit de mettre à jour une autre partie des arènes.


Gradins sud des arènes de Lutece

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Le célèbre Pilier des Nautes, élevé en l'honneur de Jupiter par les Nautes du Parisis sous le règne de Tibère (14 - 37 ap. J.-C. ), est aujourd'hui conservé au Musée national du Moyen-Âge-Thermes de Cluny.
Il représente avec leurs noms gaulois et latins les divinités équivalentes des panthéons romains et celtiques, marque clairement la volonté d'acculturation pratiquée par les conquérants. Les fouilles récentes semblent toutefois marquer une certaine rétraction de la ville de la rive gauche dès avant la grande vague de migrations-invasions barbares de la fin du IIIe siècle.
Quant à la rive droite, en grande partie inondable, elle n'est pas urbanisée à cette époque.

Le Bas-Empire

La ville ouverte de la rive gauche n'a pas disparu complètement à la fin du IIIe siècle. Elle a certes été ravagée mais elle n'a pas été réduite à la seule petite île de la Cité. Si cette dernière a été munie d'une enceinte (à partir de 308 d'après la date d'abattage de l'un des pieux du Petit-Pont) fondée sur des blocs pris aux grands monuments détruits ou endommagés de la rive gauche et si la ville insulaire du Haut-Empire a été entièrement reconstruite, la ville ouverte de la rive gauche a assurément subsisté puisque deux empereurs, Julien et Valentinien Ier, y ont séjourné au IVe siècle (358, 360 et 366) quand ils menaient campagne à l'Est contre les Alamans.

Lutèce, au témoignage de Julien , était alors déjà munie d'un rempart en bordure de l'île et, d'après Ammien Marcellin qui parle expressément de ses faubourgs, d'un champ de manœuvres et de magasins militaires. Dans l'île même, il a été récemment possible de prouver, , qu'il existait, près du marché aux Fleurs, une grande basilique civile.

La Crypte Archéologique sous le parvis de Notre-Dame montre des témoignages précieux: restes de l'ancienne enceinte du Bas-Empire, salle à hypocauste avec son fourneau de chauffe, muraille soutenue par des arcs de décharge correspondant à de puissants contreforts, ayant sans doute appartenu à une basilique civile s'élevant en bordure du cardo.

Un modeste début d'urbanisation se marque sur la rive droite, en bordure du fleuve, sur les monceaux insubmersibles mais Lutèce reste avant tout, comme sous le Haut-Empire, une ville double, installée dans l'île et sur la colline du Sud.

Hypocauste, dans la Crypte Archéologique sous le parvis de Notre-Dame

 

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