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2 sites remarquables de Jordanie: Jerash et Petra


Jerash, l'antique Gerasa, se situe à 50km au nord d'Amman.

Fondée par les Grecs au 2ème siècle avant JC, sur un site néolithique, elle atteint son apogée à partir du premier siècle après JC.
Elle fait partie de la Décapole, confédération de 10 cités libres sous influence de Rome.
Dominée par les Byzantins puis par les Sassanides musulmans, elle disparut à la suite du tremblement de terre de 747 pour être redécouverte à partir de 1878

Le forum , ceint d'une colonnade, présente une forme ovale, unique dans le monde antique

Jerash possédait 3 théâtres.
Situé sur une colline,
le Théâtre Sud pouvait accueillir 5000 spectateurs.
( 1er siècle après JC)

 

Le Cardo Maximus s'étend sur plus de 700m. Il est bordé de colonnes corinthiennes datées du 2ème siècle


Petra

Petra est située à 220 km au sud d'Amann, en limite du désert Capitale des Nabatéens depuis le 4ème siècle avant JC
avant l'influence romaine, ils ne construisaient ni maisons ni habitations, Petra fut annexée à la province romaine d'Arabie et compta 30000 habitants
Ébranlé par un séisme en 363 la ville fut abandonnée après celui de 747, Localisée par l'aventurier suisse Burckhardt en 1812,
elle connut très vite une forte affluence. Il faut noter que le site de Petra a été inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco en 1985.

Le Siq

une canalisation creusée dans la roche


Le Khazneh ou "trésor du Pharaon" abritait en fait un tombeau ( ou un petit temple )

La vision d'Hergé dans l'album de Tintin "Coke en Stock" est une copie presque fidèle de la réalité
®
Casterman


Tombeau royal

La situation dissimulée de Pétra, entre des rochers aux parois abruptes, ainsi qu'un approvisionnement sûr en eau en firent un lieu à la géographie favorable, propice au développement prospère d'une cité. L'endroit n'est accessible que par un étroit sentier montagneux par le nord-ouest ou à l'est par un canyon d'environ 1,5 kilomètre de long et jusqu’à 200 mètres de profondeur,

L'eau et la sécurité ont fait de Pétra une halte au croisement de plusieurs routes caravanières qui reliaient l'Égypte à la Syrie et l'Arabie du Sud à la Méditerranée, chargées principalement de produits de luxe (épices et soie en provenance d'Inde, ivoire en provenance d'Afrique, perles de la Mer Rouge et justement de l'encens du sud de l'Arabie). La résine de l'« arbre à encens » (Boswellia) était convoité dans le monde antique tout entier comme une offrande religieuse particulièrement précieuse, mais également comme médicament.

L'accès au site se fait par un long défilé , le Siq, canyon bordé de parois rocheuses de plus de 200m de haut et dont l'origine provient de tremblements de terre. le Sîq, à l'endroit le plus étroit, mesure seulement deux mètres de large. Ce chemin était pavé et bordé des deux cotés par des canalisations destinées à acheminer les eaux de sources et de pluie

Au Ie siècle Strabon dira que les habitants de Pétra « ont des sources en abondance, que ce soit pour des fins domestiques ou pour arroser leurs jardins » Des installations de collecte et de distribution d'eau sont encore visibles de nos jours pour stocker ou transporter l'eau malgré le relief escarpé, notamment des barrages hydrauliques et des réservoirs à ciel ouvert.

Il existait également un important réseau de citernes souterraines. Au nord-est et sud-est de Pétra, les eaux du Sîq coulaient dans des galeries couvertes de plâtre imperméable et taillées dans la roche, ou dans un réseau hydraulique en pente douce constitué de tuyaux en terre cuite ou en céramique Ce réseau alimentait l'aqueduc, les 200 citernes (dont plusieurs sur le mont Umm al-Beira, ou « Mère des citernes »), beaucoup de réservoirs et un nymphaeum, ou fontaine publique.

Un réseau de plus gros débit permettait aussi de capter l'eau de source plus éloignée et d'alimenter des quartiers en hauteur. L'eau, d'une importance cruciale, fut même utilisée comme moyen de pression. Ainsi les Romains coupèrent-ils l'aqueduc, lors d'un siège de la ville, afin de faire céder les habitants plus rapidement. Le résultat de cette maîtrise de l'eau était, à l'époque, la création d'une véritable oasis artificielle. Seuls des vestiges de ces installations sont encore visibles.

Le Théâtre, construit par les nabatéens sur le modèle romain pouvait accueillir 8000 spectateurs

Un peu d'histoire

L'arrivée des Nabatéens, peuple nomade arabe, remonte probablement au VIe siècle av. J.-C., date à laquelle ils entrent en pays d'Édom et prennent le contrôle de Pétra. Les Édomites sont en fait partis s'installer dans la région d'Hébron, abandonnant le site. Rapidement, les Nabatéens se sédentarisent dans la région laissée libre. La période nabatéenne est mieux documentée que les autres époques de l'Antiquité, mais les ravages du temps ayant détruit la plus grande partie des documents (écrits sur papyrus et d'autres supports se décomposant facilement), les sources d'époque sont rares, ne nous laissant que les dates parfois précises d'événements gravés dans le grès des murs de la ville et les étapes de construction des monuments pour essayer d'apercevoir cette époque de son histoire.

En -312, le général macédonien Antigone le Borgne échoue dans sa tentative de s'emparer de la ville. Au IVe siècle av. J.-C., la ville s'étend sur plus de dix km². Les Nabatéens se font connaître pour leurs techniques de poterie de très haute qualité, savoir sûrement transmis par les Édomites. Vers la fin du IVe siècle av. J.-C. et au début du IIe siècle av. J.-C., les Nabatéens semblent totalement indépendants malgré la domination régionale des Ptolémée et vers la fin du IIIe siècle av. J.-C., les Nabatéens soutiennent Antiochos III qui repousse les Ptolémée vers le Sud.

Entre -93 et -90, le roi nabatéen Obodas Ier bat Alexandre Jannée sur le plateau du Golan, mettant fin aux vues expansionnistes des Hasmonéens sur Pétra et son royaume. En -85, Obodas Ier bat le séleucide Antiochos XII qui est tué au combat. Les Nabatéens déifieront Obodas à sa mort, organisant un culte pour lui et lui bâtissant le Deir en hommage.

Le roi Arétas III, fils d'Obodas Ier étend le pouvoir des Nabatéens jusqu’à Damas. La cité se développe grâce au commerce sur la route de l'encens. Cet itinéraire terrestre historique partait du Yémen le long de la côte occidentale de l'Arabie et se divisait à Pétra en une branche nord-occidentale qui conduisait à Gaza, et en une nord-orientale en direction de Damas.

L'eau et la sécurité ont fait de Pétra une halte pour les caravanes du sud de l'Arabie, chargées principalement de produits de luxe (épices et soie en provenance d'Inde, ivoire en provenance d'Afrique, perles de la mer Rouge et encens du sud de l'Arabie, entre autres produits hautement convoités). La résine du boswellia (l'« arbre à encens ») était convoitée dans le monde antique tout entier comme une offrande religieuse particulièrement précieuse, mais également comme médicament. Le commerce intermédiaire et des droits de douane produisaient d'importants profits pour les Nabatéens, qui donnaient aux caravaniers de l'eau et leur montraient où s'abriter la nuit - contre paiement.

Le roi nabatéen Malichos Ier puis Obodas III font échouer plusieurs expéditions romaines vers l'Arabie heureuse dont celle vers -25 et -24 du préfet d'Égypte Gaius Aelius Gallus . Les Romains tentent en effet de découvrir l'origine des épices et des parfums que les Nabatéens commerçaient afin de ne plus passer par leur intermédiaire. La ville atteint son apogée en l'an 50. Elle aurait abrité à cette époque jusqu’à 20 000 habitants, mais les sources divergent fortement sur ce nombre : d'autres estimations vont de 30 000 à 40 000 habitants.

Durant le règne du roi nabatéen Obodas III de -30 à -9, le royaume nabatéen subit un important élan culturel. C'est à cette époque que la plupart de tombeaux et temples sont construits. Les Nabatéens adorent les dieux et les déesses arabes des temps pré-islamiques aussi bien que quelques-uns de leurs rois déifiés. Dusares est à l'époque le principal dieu masculin accompagné de sa trinité féminine : Uzza, Allat et Manat. Beaucoup de statues taillées dans la roche dépeignent ces dieux et déesses .

Diodore de Sicile et Strabon sont les seuls à laisser sur cette période deux textes développés sur Pétra. Ces textes font état des importantes richesses de ce peuple arabe provenant du commerce caravanier entre Asie et Europe. Une confédération regroupant dix Cités-États nommée décapole est mise en place. Elle sera conquise par Rome en 63 av. JC.

En 106, sans doute après la mort du dernier roi nabatéen Rabbel II, puisqu'il n'y a eu apparemment aucun combat, le royaume est annexé par Cornelius Palma, gouverneur de Syrie, sur ordre de Trajan. Lequel fera de Bosra, à l'époque devenant vite la seconde ville nabatéenne en importance, la capitale de la nouvelle province romaine d'Arabie (provencia Arabia). L'empereur Trajan renomme Bosra (alors appelée Bostra) en Nea Traiane Bostra, ou « Nouvelle Bostra de Trajan », et Pétra reçoit le titre honorifique de métropole (metropolis). L'ouverture des routes maritimes à l'époque romaine porte un coup fatal à Pétra et aux Nabatéens car les routes commerciales ne passent plus par la ville. Après l'occupation romaine quelques caravanes s'arrêtent encore à Pétra, mais elles deviennent plus rares au fil du temps, malgré la construction d'une route romaine de 400 km reliant Bosra, Pétra et le golfe d'Aqaba.

L'empereur Hadrien se rend sur le site en 131, il lui donne son nom : Pétra Hadriana. Le développement de l'urbanisme révèle une période prospère durant la « Pax Romana ». Lors de la réorganisation de l'Empire initiée par l'empereur Dioclétien elle devient la capitale de la « Palaestina taertia ou Palaestina salutaris ».

Selon la tradition arabe, Pétra est l'endroit où Moïse, lors de l'Exode du peuple israëlien d'Égypte, fit jaillir une source d'une pierre en la frappant avec son bâton. Le village proche de Wadi Moussa et certains lieux rappellent donc aujourd'hui encore Moïse. Myriam, la sœur de Moïse, y possède un tombeau. 

Les taxis du désert



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