Failté Romhat Eire ( Bienvenue en Irlande )

Belfast Les quartiers radicaux,
protestants , catholiques

English version

La ville de Belfast présente deux aspects bien différents.
Un centre propre, moderne, avec des commerces actifs mais assez austère et déserté tôt par les habitants qui regagnent leurs quartiers.
Ceux-ci sont marqués par une communauté soit discrètement soit de façon agressive. Seuls 10% des habitants habitent des quartiers "mixtes".
Les quartiers les plus radicaux sont couverts de drapeaux, de symboles et de fresques murales régulièrement repeintes, les trottoirs des rues loyalistes sont peints en bleu-blanc-rouge (les couleurs du Royaume Uni, pas de la France!)
Lorsque les quartiers sont proches, des zones de No man's land délabrées existent toujours avec des rues partiellement barrées par des portes métalliques. Les postes de police sont d'immenses bunkers protégés par des grillages

Lien: Un site très détaillé, complet et objectif: cain.ulst.ac.uk

Plus de photos de Belfast et d'Irlande du nord


Protestant loyalistes


La référence des protestants extrémistes reste la bataille de la Boyne.
En 1690 Guillaume d'Orange bat Jacques II, roi d'Angleterre, catholique et favorable aux irlandais

A une centaine de mètres seulement de Victoria Street, près du centre de Belfast, Sandy Row est un fief protestant pur et dur.


Dans Sandy Row, une fresque à la gloire des milices armées de l'UDA


Dans Shankill Road, le symbole de la main rouge, issu d'une vieille légende et repris par les loyalistes

Au bord de Shankill Road, protestation de foi


Les trottoirs de Shankill Road, aux couleurs de l'Union Jack

Les zones tampons

Entre Falls Road (catholique)
et Shankill Road(protestant),
double porte blindée et zone tampon

Poste de police musclé, entre Sandy Row( protestant)
et le quartier des Falls (catholique),

Barrage amovible dans Belfast est

Entre Falls Road et Shankill Road, grille et no man's land


Républicains catholiques

Les fresques des quartiers catholiques sont surtout orientées vers la protestation contre les conditions de détention des prisonniers républicains et contre les méthodes d'intervention de la police.

A l'entrée de Falls Road, immeuble catholique isolé
et ayant subi de nombreuses attaques


Gerbes aux couleurs de l'Irlande unie.
Ne dites surtout pas green, white, orange (!)
mais green, white, gold
car Guillaume d'Orange, c'est le traitre.


Hawthorn Street
Hommage aux femmes combatantes de 1916

Beechmount Avenue



En hommage aux victimes du quartier de Falls Road

 


Soutien à un prisonnier politique

A la prison de Long Kesh, près de Lisburn à 10 miles de Belfast, les prisonniers républicains avaient le statut de prisonniers politiques jusqu'en 1976. Ils étaient ainsi dispensés des travaux de la prison, portaient des vêtements civils et gardaient une certaine organisation interne au sein de la prison. Le 1er mars 1976, un décret du gouvernement travailliste de James Callaghan abroge le statut spécial d'incarcération, favorable, créé en 1972 pour les prisonniers républicains nord-irlandais. Tous les membres de l'IRA et autres groupes républicains internés au Maze perdent ce statut spécial, dit de prisonniers politiques et sont considérés comme des criminels et délinquants de droit commun. Cette décision provoque la colère des détenus et donnera naissance à de multiples protestations. Le premier prisonnier à réagir s'appelle Kieran Nugent : il refuse de porter l'uniforme de la prison car il ne se considère pas comme un criminel (avant le changement de règlement, les prisonniers politiques pouvaient porter leurs propres vêtements). Les autres détenus soutiennent son initiative et certains décident également d'être nus ou de ne porter qu'une couverture plutôt qu'un uniforme carcéral. Cette protestation, appelée Blanket protest, durera jusqu'en 1978. 300 prisonniers sont ainsi nommés "blanket men" car ils sont vêtus de couvertures.

Suite au peu d'impact médiatique de cette protestation et aux conditions de détention effroyables à Long Kesh (passages à tabac, mauvais traitements, tortures...) les détenus décident de passer au niveau supérieur et lancent la Dirty protest (ou No-wash protest) en mars 1978 . Les prisonniers refusent de se laver et étalent leurs excréments sur les murs de leur cellule. Ils demandent aux autorités d'accéder à 5 demandes : 1.Le droit de ne pas porter l'uniforme de prisonnier ; 2.Le droit à ne pas participer aux travaux de prisonnier ; 3.Le droit de libre association avec d'autres prisonniers et celui d'organiser des activités éducatives ou récréatives ; 4.Le droit à une visite, une lettre et un colis par semaine ; 5.L'entière restauration de la remise de peine perdue lors de la protestation. Les autorités politiques n'entrent pas en jeu et les dirigeants de la prison tentent d'empêcher les actes des prisonniers et de maintenir un niveau de propreté acceptable en nettoyant de force les cellules et les prisonniers, mais le moral des détenus est inébranlable et ils persévèrent dans leur combat pendant 5 ans. Les conditions à Long Kesh sont alors inhumaines : cellules sales, humides et froides; les vitres des fenêtres sont cassées et il pleut ou neige sur les prisonniers; l'hiver, il fait tellement froid que les détenus ne peuvent pas dormir : ils étalent quelques mouchoirs sur le sol pour "atténuer" la température glacée du sol; la nourriture servie est avariée et insuffisante; les prisonniers se font régulièrement tabasser par leurs gardiens. Mais malgré tout cela, ils tiennent bon et continuent la protestation.

À la fin de l'année 1980, les détenus décident d'un moyen plus radical pour attirer l'attention du public sur leur situation : le 27 octobre, 7 d'entre eux entament une grève de la faim, interrompue après 53 jours, suite à un accord ambigu : les prisonniers obtiennent le droit de porter des habits civils mais pas leurs propres habits.

Pendant ce temps-là, Bobby Sands est nommé Officier Commandant des prisonniers de l'IRA a Long Kesh, succédant ainsi à Brendan Hughes qui était un des sept en grève de la faim. L'accord consécutif à la première grève de la faim est dénoncé le 4 février 1981 par les prisonniers. Bobby Sands refuse de s’alimenter le 1er mars 1981 et entame ainsi sa grève de la faim. L’organisation prévoit cette fois un début progressif des grèves de la faim afin de faire un maximum de publicité à leur mouvement avec un étalement de la détérioration physique voire de la mort des prisonniers sur plusieurs mois.

Peu de temps après le début de cette grève de la faim, un député républicain du Fermanagh et du sud Tyrone meurt et des élections anticipées sont provoquées. La vacance soudaine de ce siège obtenu avec une faible majorité catholique est l’opportunité pour les supporters de Sands et de son combat d'accroitre la pression contre le gouvernement. Ils proposent donc Sands comme candidat à l’élection législative anticipée. Après une campagne électorale fortement médiatisée, Sands remporte le siège le 9 avril 1981 par 30 492 votes contre 29 046 au candidat de l’Ulster Unionist Party, Harry West.

Le gouvernement conserve cependant une attitude de fermeté. La première ministre, Margaret Thatcher, déclare : « Nous ne sommes pas prêts à accorder un statut spécial catégoriel pour certains groupes de gens accomplissant des peines à raison de leurs crimes. Un crime est un crime et seulement un crime, ce n'est pas politique. ». Le gouvernement change la loi électorale en introduisant le Representation of the People Act pour prévenir l'élection d'autres prisonniers de l'IRA. Cette loi interdit aux prisonniers condamnés à plus d'un an de prison de se présenter à des élections.

Le 5 mai 1981, Bobby Sands meurt à l’hôpital de la prison après 66 jours de grève de la faim. L’annonce de sa mort provoqua de nombreuses émeutes dans les quartiers nationalistes en Irlande du Nord. Deux personnes trouveront la mort à cette occasion . Plus de 100 000 personnes suivirent le cortège lors de ses funérailles. En réponse à une question parlementaire relative à la mort de Bobby Sands, Margaret Thatcher déclara à la Chambre des communes : « Monsieur Sands était un criminel condamné. Il a fait le choix de s'ôter la vie. C'est un choix que l'organisation à laquelle il appartenait n'a pas laissé à beaucoup de ses victimes. »


Cet épisode est évoqué en 2008 par le plasticien -réalisateur Steve McQueen dans le film Hunger


Peinture murale à la gloire de Bobby Sands

Bobby Sands est enterré au cimetière Miltdown de Belfast.
En tout 10 prisonniers républicains mourront dans ces conditions jusqu'en août 1981. En octobre 1981, leurs conditions de détention s'améliorent et ils arrêtent le mouvement.

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