Zorba le Grec ; de Michael Cacoyannis

Zorba le Grec, film gréco-américain de Michael Cacoyannis , sorti en 1964.

Le film de Michael Cacoyannis a fait date dans l'histoire du cinéma par la force d'Anthony Quinn, qui sous sa direction incarne Zorba, un personnage charismatique, un grec bon vivant, débonnaire et sympathique. Le récit est tiré de Nikos Kazantzaki

  • Titre original :Alexis Zorba
  • Réalisation : Michael Cacoyannis
  • Scénario : Michael Cacoyannis et Nikos Kazantzaki, d'après son roman Alexis Zorba
  • Musique originale : Mikis Theodorakis
  • Production : 20th Century Fox
  • Durée: 142 min
  • Pays: USA / UK / Grèce
  • Langues: anglais , grec
  • Format : noir et blanc ; son: Mono
  • Date de sortie : 17 décembre 1964 (USA)

Distribution:

  • Anthony Quinn : Alexis Zorba
  • Alan Bates : Basil
  • Irene Papas : La veuve
  • Lila Kedrova : Madame Hortense
  • Sotiris Moustakas : Mimithos
  • Anna Kyriakou : Soul
  • Eleni Anousaki : Lola
  • Yorgo Voyagis : Pavlo
  • Takis Emmanuel : Manolakas
  • George Foundas : Mavrandoni

Critique

Lorsque son père décède, un jeune écrivain britannique part en Crète prendre possession de son héritage : la demeure du défunt est une mine de lignite.
Là, il rencontre Zorba, sexagénaire grec exubérant et pittoresque, avec lequel il apprendra le bonheur de vivre.

Le scénario ainsi résumé peut déboucher sur un navet, un film ordinaire ou un chef œuvre. Et si le film tend plutôt vers la troisième catégorie, c'est grâce au jeu d'Anthony Quinn et à la faculté du réalisateur à créer une atmosphère inimitable.

Le film repose pourtant sur un mélange hétérogène. Il est alors intéressant de comprendre dans quelle mesure le film est constitué à la fois d'un ton réaliste proche du cinéma européen et d'une trame divertissante proche du cinéma américain. Car en la matière, Zorba le grec est avant tout un savant compromis entre les deux.

Le cinéma néoréaliste ressort par la lenteur relative de l’action et par cette relation entre Zorba et Alan Bates, un jeune anglais. Le ton léger du film est relativement semblable à celui de la Dolce Vita de Federico Fellini. La mise en scène est aussi complémentaire, on y déroule une série de portrait de gens humbles à la façon de la Strada où Anthony Quinn incarne déjà le personnage principal ou de Les Vitelloni.

Le film repose sur une alchimie entre illusion d’un bonheur et réalité des sentiments comme par l’exemple dans la romance entre Anthony Quinn et Irene Papas. Mais si le film est aussi mémorable, c’est sans nul en raison de son caractère festif et jovial, proche de la comédie.

Le divertissement n’est pas en reste avec l’étonnante amitié entre ces deux hommes que tout oppose ; l’un apprend à vivre à l’autre. Zorba, dans un projet un peu fou, tente d’ailleurs de créer une installation impensable pour faire descendre le bois près du rivage. Cette expédition est destinée à échouer, mais la façon dont les personnages s’animent donne une dimension humaine au film. A ce titre, l’hommage au peuple grec n’est pas le leitmotiv, il est mis en arrière plan. En effet, le film porte une filiation plus proche avec le cinéma italien. On retrouve du Fellini, du Pasolini et du Rossellini dans Zorba.

Détail amusant, c'est pendant ce tournage que fut créé le fameux sirtaki, une danse qui fut créée exclusivement pour les besoins du film et qui était alors inconnue des Crétois, même si le rythme de sa mélodie est inspiré des musiques traditionnelles.

Ne ratez pas cette ode communicative au bonheur, ce récit initiatique plein d'entrain et d'une débordante joie de vivre. Avec les magnifiques paysages de Crète, le dépaysement est assuré !