Le Dernier des Hommes, film allemand de Friedrich Murnau

L'Aurore, film allemand de Friedrich Murnau, sorti en 1924.

Sur une trame classique, Murnau nous livre le premier long métrage où la caméra, mobile et active joue un rôle clé dans le déroulement du récit.

  • Titre original : Der Letzte Mann
  • Réalisation : Friedrich Wilhelm Murnau
  • Scénario : Carl Mayer
  • Directeur de la photographie : Karl Freund
  • Format: Noir et Blanc, muet.
  • Musique additionnelle Giuseppe Becce
  • Date de sortie : 23 décembre 1924 au UFA Palast am Zoo
  • Sortie aux USA sous le titre The Last Laugh, le 27 janvier 1925
  • Durée : 74 min environ (2036 mètres, 8 bobines)

Distribution

  • Emil Jannings : le portier
  • Maly Delschaft : sa fille
  • Hans Unterkircher : le directeur
  • Georg John : le veilleur de nuit
  • Max Hiller : le fiancé
  • Émilie Kuz : la tante
  • Olaf Storm : le jeune client
  • Hermann Valentin : un gros client
  • Emma Wyde : la voisine

Critique

Ce film muet et sans aucun intertitre est le récit d'un fait divers. Le portier d'un grand hôtel qui porte un superbe uniforme chamarré et en tire la fierté et l'autorité due à son rang, sent venir la limite d'âge. Son patron estime qu’il ne peut plus remplir sa fonction. Il est relégué dans la tâche subalterne de surveillant des lavabos. Le patron le dépouille de la livrée qui est toute sa raison d’être et le relègue à l'entretien des toilettes.

Abattu, humilié, le pauvre homme revient le soir même pour s'emparer en cachette du vêtement et s'en revêtir afin de ne pas paraître diminué devant les gens de son quartier. Mais une mégère qui a été témoin de la scène révèle l'imposture et tout le monde le tourne en ridicule. Encore plus touché, il s’enfuit et se réfugie dans les toilettes de l’hôtel où il demeure prostré.Après un certain nombre de péripéties, le film se termine de deux manières différentes suivant les versions.

Dans la version initiale de Murnau, la plus noire, le portier, complètement désespéré dépérit très vite et meurt de chagrin. Mais les producteurs ont imposé une « happy end » au réalisateur. Dans la version la plus fréquemment montrée, le portier retrouve un milliardaire, ancien client de l’hôtel qui lui offre un poste très bien rémunéré dans lequel il passe une fin de vie paisible et heureuse.

Ce film est un exemple typique de l’expressionnisme allemand des années 1920. C’est aussi une des premières démonstrations que le cinéma pouvait dépasser le simple niveau du divertissement pour devenir une expression artistique.
Sur le plan formel les déplacements de caméra, les mouvements des acteurs innovent par rapport à la plupart des films précédents. Cette évolution du langage cinématographique marque une étape fondamentale dans l'histoire du septième art.